Bagdad. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l’US Army. Leur mission : désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore… explosive.
Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : 23 Septembre 2009
• Réalisé par Kathryn Bigelow
• Film américain
• Avec Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty
• Durée : 2h 04min
• Bande-Annonce :
Demineurs / The Hurt Locker – Bande-Annonce /Trailer HD [VF]
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Comment faire des films d’hommes hyper réalistes encore mieux que ces derniers ? Très simple, en s’appelant Kathryn Bigelow.
Après nous en avoir mis plein la vue avec Point Break et nous avoir émoustillé avec le désormais culte Strange Days, la cinéaste beaucoup trop rare sur nos écrans revient avec un nouveau film choc, Démineurs, qui dépeint avec un réalisme à toute épreuve le second conflit entre américains et irakiens, sujet sensible et contesté de toute part.
Ici, pas de fusillades héroïques à deux sous ni de héros charismatiques qui nous feraient penser à Rambo et qui dégommeraient de l’irakiens à tout-va. Non rien de tout cela. Kathryn Bigelow met en scène avec brio le quotidien d’une troupe de démineurs qui luttent chaque jour pour survivre dans ce bourbier. Car c’est bien de ça qu’il s’agit ici, un bourbier, un véritable champ de mines où chaque coin de rue est synonyme de mort.
Cette atmosphère qui suinte à chaque mètre est le véritable atout du film : pas une seule seconde Démineurs ne nous laisse tranquille. Dès la scène d’ouverture qui restera gravée dans les mémoires, on se retrouve mêlé à ce conflit, on devient un acteur à part entière et nous vivons comme l’un des leurs le quotidien de cette troupe d’élite. La réalisatrice arrive à nous scotcher à notre fauteuil, à nous noyer dans notre propre adrénaline, adrénaline provoquée par un état de stress permanent, palpable à chaque nouvelle séquence. En cela, le film est une véritable réussite.
Du côté des acteurs, on frise également la perfection avec des prestations divines de la part d’interprètes de « secondes zones » plus habitués à de petits rôles qu’à être de véritables têtes d’affiches. La palme revient indiscutablement à Jeremy Renner, archétype même de l’américain modèle qui est là pour faire son job coûte que coûte mais qui cache derrière cette carapace un profond malaise. Les autres rôles se donnent également à fond, conférant au film un réalisme indiscutable.
D’autre part, Kathryn Bigelow se fait plaisir et nous fait plaisir par la même occasion en réalisant ce que Sergio Leone avait toujours eu envie de faire dans Il Etait Une Fois Dans L’Ouest : tuer des têtes d’affiches. Ainsi, nous pouvons apercevoir Guy Pearce ou encore Ralph Fiennes dans une séquence, pour chacune courte, mais mémorable en terme d’intensité. Intense, c’est le mot qui revient inlassablement à notre esprit, qui résonne à l’infini quand on repense à Démineurs.
En seulement un seul essai, Kathryn Bigelow réussit là où de nombreux réalisateurs comme Brian De Palma ont échoué : parler du conflit majeur de ce 21ème siècle avec tact, puissance et intelligence.
Avec une caméra coup de poing, une brutalité sèche et des éclairs de violence, Démineurs est d’abord un pur exercice de style où la réalisatrice bouscule le spectateur à grands coups de plans léchés et d’uppercuts sensoriels déstabilisants.
Ce film de guerre saisissant parachève le portrait d’une cinéaste que l’on savait réellement brillante mais qui révèle ici sa maturité en s’imposant capable de plier son style, son univers particulier, à la cohésion d’un projet. Dès lors, Kathryn Bigelow nous apparait en pleine intelligence et s’impose comme l’une des figures majeures de ces dix dernières années.