Il y a vingt-huit ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre…
Ces visiteurs d’au-delà des étoiles étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud, pendant que les nations du monde se querellaient pour savoir quoi en faire…
Depuis, la gestion de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n’a pas grand-chose à faire du sort de ces créatures, mais qui fera d’énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu’à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l’ADN extraterrestre.
La tension entre extraterrestres et humains atteint son maximum lorsque le MNU commence à évacuer les non-humains du District 9 vers un nouveau camp, en envoyant des agents de terrain s’occuper de leur transfert. L’un de ces agents, Wikus van der Merwe, contracte un virus extraterrestre qui se met à modifier son ADN. Wikus est à présent l’homme le plus recherché de la planète, celui qui vaut plus qu’une fortune : il est la clé qui permettra de percer le secret de la technologie alien.
Repoussé, isolé, sans aide ni amis, il ne lui reste qu’un seul endroit où se cacher : le District 9…Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : 16 septembre 2009
• Réalisé par Neill Blomkamp
• Film américain, néo-zélandais
• Avec Sharlto Copley, David James (II), Jason Cope
• Durée : 1h 50min
• Bande-Annonce :
Sujet à un buzz colossal depuis plusieurs mois et supporté par un Peter Jackson ici producteur, District 9 n’a pas fini de susciter moultes interrogations quant à son sujet et son intérêt. Car il faut bien reconnaître que quand un film réalisé par un jeune nouveau du métier (Neill Blomkamp) est autant sollicité par les médias et les réalisateurs confirmés, il s’agit dans sept cas sur dix d’une belle escroquerie.
Ce scepticisme grandissant va rapidement être mis de côté grâce à une réalisation nerveuse, nette et précise, agrémentée par une caméra à l’épaule qui concerne une bonne moitié du film et une morale certes pessimiste mais ultra réaliste sur l’Homme.
Car District 9 n’est pas qu’un film de guerre simpliste et minimaliste entre humains et extraterrestres se dégommant à grand coup de fusils lasers et autres armes sophistiquées. Même si ces scènes sont impressionnantes de réussite et de réalisme grâce à des effets spéciaux déroutant pour la plupart, elles ne sont qu’un prétexte à une histoire au premier abord basique voire plate mais profonde si l’on creuse un peu : le film est une ode à la tolérance. Les aliens sont ici une métaphore des étrangers vivant dans un pays voisin ou lointain. Connaissant l’histoire de l’Afrique du Sud, avec ces conflits entre noirs et blancs, cette ode à la fraternité, à l’égalité des peuples prend tout son sens.
Neill Blomkamp a eu la brillante idée d’éviter un ultime biopic ou drame historique sur la bêtise et les atrocités dont l’Homme est capable et de délivrer aux spectateurs le même message à travers un divertissement d’une maîtrise inimaginable pour un réalisateur dont il ne s’agit que du premier long métrage.
Un pur exercice de style dans lequel le réalisateur s’amuse à bousculer le spectateur, à le scotcher à son fauteuil, grâce à une parfaite maitrise du rythme, une caméra coup de poing et des effets spéciaux soignés au centimètre près.
Car District 9 est avant tout un pur exercice de style dans lequel le réalisateur s’amuse à bousculer le spectateur, à le scotcher à son fauteuil, grâce à une parfaite maitrise du rythme, une caméra coup de poing qui n’est pas s’en rappeler R.E.C ou Cloverfield (la caméra embarquée est décidemment la grande mode du moment !) et des effets spéciaux soignés au centimètre près. Ajoutons à cela, des interprétations très propres et un choix judicieux de ne pas engager de têtes d’affiches qui décrédibiliserait le film en termes de réalisme.
Sans révolutionner le genre, on peut néanmoins approuver que Neill Blomkamp lui redore honorablement le blason. Seuls certains éléments et autres enchainements scénaristiques, dont je ne pourrais vous parler sous peine de spoiler honteusement ce film, nous laissent sceptique quant au total aboutissement de ce dernier.
Au final, sans mauvais jeu de mots, District 9 est un véritable ovni qui apporte une vague de fraîcheur non négligeable à un genre qui s’essouffle lentement mais surement et qui met en avant un réalisateur prometteur qui affirme en un seul essai un réel style, un univers unique qui ne nous laisse que présager le meilleur pour la suite.
Sachant qu’il était pressenti pour réaliser l’adaptation du jeu vidéo Halo sur nos écrans mais qu’il a du abandonner faute de moyens, espérons que ce projet ré-atterrisse entre ses mains au plus vite.