[dropcap size=small]B[/dropcap]ills, Dieu de la Destruction, se réveille après trente-neuf ans de sommeil. Un oracle lui avait prédit qu’un adversaire lui ferait face à son réveil, et lui a rêvé qu’il allait affronter un « Super Saiyen God ». Ayant appris la mort de Freezer de la main de Son Goku, il va à la rencontre de celui-ci sur la planète de Kaio, puis poursuit son chemin sur la Terre, qu’il menace de destruction si on ne lui présente pas un Super Saiyen God, comme il en a rêvé…
DRAGON BALL Z : BATTLE OF GODS, qui sort en DVD-Blu-Ray ce mois-ci, plus d’un an après sa sortie en salle au Japon, se présente comme un retour aux sources. Akira Toriyama, créateur de l’univers et coauteur du scénario, s’éloigne un peu de l’ambiance hypertrophié de la déclinaison Z et revient au style qui accompagnait le début de l’aventure de Son Goku, en laissant une grande place à la comédie. Pour ce faire, il convoque notamment Pilaf et sa bande, premiers véritables ennemis de Son Goku, et exploite les quiproquos que provoquent la surpuissance de nos héros et l’ignorance de cette surpuissance par Pilaf et ses compères.
Si l’humour était une vraie force du manga et de la série DRAGON BALL, ce n’est clairement pas le cas ici. En plus de ralentir péniblement le récit, toutes les tentatives comiques tombent à plat, les unes après les autres. Il faut se souvenir que l’humour du manga, dans la période où Son Goku était jeune, reposait beaucoup sur son ignorance des codes sociaux, son incapacité à faire la différence entre un garçon et une fille et sur la perversité de Tortue Géniale. L’humour était souvent osé, et efficace. Dans BATTLE OF GODS, en ciblant les plus jeunes, Akira Toriyama perd cette efficacité, les blagues étant ici nettement plus consensuelles.
Ce traitement comique de l’histoire pourra raisonnablement décontenancer ceux qui étaient habitués à la furie guerrière de DRAGON BALL Z et de ses films dérivés, plus ou moins inspirés. Car dans cette BATTLE OF GODS, il y a très peu de combats à se mettre sous la dent durant les une heure et vingt-cinq minutes que dure le long-métrage. L’inégalité dans le rapport de force entre les différents adversaires empêchent d’ailleurs que les quelques combats épars, ça et là, durent plus de trente secondes. Seul le combat final, la « Battle of Gods » du titre donc, s’étire un peu. Mais pour en arriver à ce climax, il aura fallu subir une heure entière très peu spectaculaire, et c’est peu dire que ce ne fut pas une sinécure de la suivre.
”Si on loue l’effort de revenir à l’esprit initial de la franchise, on ne peut décemment pas se contenter d’une telle faiblesse générale”
Car en plus de subir un mortel ennui, le spectateur ne pourra pas se consoler devant la technique. Si l’animation assure le minimum syndical, l’incrustation de quelques plans en 3D, dans un film animé majoritairement en 2D, n’est pas des plus heureuses. Quant à la bande-originale, qui s’inspire des morceaux pop insupportables des jeux-vidéos de la franchise, elle est indigne de ce que l’on pouvait entendre dans la série animée.
Si on loue donc l’effort d’Akira Toriyama de revenir à l’esprit qui animait initialement la franchise, on ne peut décemment pas se contenter d’une telle faiblesse générale. Retour raté, donc.
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• Titre original : Doragon Bōru Zetto: Kami to Kami
• Réalisation : Masahiro Hosoda
• Scénario : Akira Toriyama et Yusuke Watanabe, d’après le manga « Dragon Ball » d’Akira Toriyama
• Doublages originales : Masako Nozawa, Ryo Horikawa…
• Pays d’origine : Japon
• Sortie : 11 FEVRIER 2015 (DVD-Blu-ray)
• Durée : 1h25mn
• Distributeur : Kazé (France)
• Synopsis : Quelques années après la disparition de Boo, Bills, le dieu de la destruction, se réveille après 39 ans d’hibernation. Quelques années auparavant, le Poisson Oracle lui avait prédit qu’un puissant guerrier se dresserait contre lui dans exactement 39 ans. Ayant eu écho de la mort de Freezer, Bills décide alors de partir à la recherche de son bourreau, Son Goku, dans l’espoir de tomber sur le fameux guerrier de la prophétie du Poisson Oracle
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