[critique] Droit De Passage

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Un drame-choral autour de l’immigration aux Etats-Unis…

Note de l’Auteur

[rating:7/10]


Date de sortie : 4 août 2010
Réalisé par Wayne Kramer
Film américain
Avec Harrison Ford, Ray Liotta, Ashley Judd, Jim Sturgess
Durée : 1h 53min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xdtbpy_droit-de-passage-bande-annonce-vf_shortfilms[/dailymotion]

Harrison Ford, Ray Liotta, Ashley Judd, Jim Sturgess. A eux seuls, ces quatre noms arriveraient à faire se déplacer les foules pour voir ce film même s’il s’avérait être une énorme déception. Et pourtant, Droit De Passage (Crossing Over en anglais) a tellement plus à nous proposer qu’on finit vite par oublier ce casting quatre étoiles pour se focaliser uniquement sur un scénario qui n’y va pas avec le dos de la cuillère avec le rêve américain.

Wayne Kramer (La Peur Au Ventre) a exploité avec intelligence un sujet aussi sensible que celui de l’immigration aux États-Unis. Là où de nombreux réalisateurs nous en auraient mis plein les mirettes avec des scènes de courses-poursuites à la frontière entre le Mexique et les USA et auraient tenu des propos d’une intelligence et d’un intérêt douteux (on connaît plus ou moins la largesse d’esprit et la finesse de nos voisins d’outre-Atlantique), Wayne Kramer a décidé, un peu à la manière d’Alejandro González Inárritu (Babel, 21 Grammes, Amours Chiennes), de centrer son récit sur des hommes et des femmes venant de divers horizons avec pour les accompagner, des situations d’un réalisme alarmant. On suit avec un intérêt sans cesse croissant la situation de ces personnes « irrégulières » luttant pour obtenir la fameuse Green Card, sorte de Saint Graal pour tous ceux voulant vivre sur le territoire américain.

Malheureusement, c’est sans doute à se niveau que Droit De Passage se fera le plus critiquer. Certes les situations font froid dans le dos, certes elles dénoncent une certaine paranoïa des États-Unis mais le réalisateur a tellement voulut aborder tous les fronts (l’après 11 septembre pour les musulmans, la situation des asiatiques, des mexicains, des juifs et la difficulté d’intégrer ce pays même quand on est blanc de peau) qu’il finit par faire une sorte de pot pourri ayant pour sujet principal l’immigration. La mise en scène est habilement menée et certaines scènes sont d’une efficacité déroutante mais c’est sur ce point là que Droit De Passage pourra perdre quelques spectateurs en route. Qu’à cela ne tienne, pour ceux qui resteront jusqu’à la fin, ce drame à visage humain portera ses fruits et s’avérera être la bonne surprise de ce mois d’août qu’on avait pas forcément vu arriver.

Au final, loin des grosses productions ayant déjà abordé le sujet avec un minimalisme déconcertant, Droit De Passage est un film remplit de qualité notamment au niveau de ses acteurs. D’ailleurs, ce ne sont pas ses têtes d’affiches mais ses seconds rôles comme Cliff Curtis (Sunshine, Training Day) et Alice Eve (Trop Belle, Sex And The City 2) qui nous apparaissent les plus crédibles émotionnellement parlant. Avec ses scènes brut de décoffrage qui ne s’égarent jamais dans le surfait et le faux-semblant, Droit De Passage est un pamphlet provocateur mais au combien réaliste dénonçant l’arrogance d’une nation se croyant les maîtres du monde. Le rêve américain en prend un sacré coup au moral.

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