Londres, 1884. Le chirurgien Frederick Treves découvre un homme complètement défiguré et difforme, devenu une attraction de foire. John Merrick, » le monstre « , doit son nom de Elephant Man au terrible accident que subit sa mère. Alors enceinte de quelques mois, elle est renversée par un éléphant. Impressionné par de telles difformités, le Dr. Treves achète Merrick, l’arrachant ainsi à la violence de son propriétaire, et à l’humiliation quotidienne d’être mis en spectacle. Le chirurgien pense alors que » le monstre » est un idiot congénital. Il découvre rapidement en Merrick un homme meurtri, intelligent et doté d’une grande sensibilité.
Note de l’Auteur
[rating:9/10]
• Date de sortie : 9 octobre 1980
• Réalisé par David Lynch
• Film amériain
• Avec John Hurt, Anthony Hopkins, Anne Bancroft
• Durée : 2h 05min
• Bande-Annonce :
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Attention chef d’œuvre à l’horizon ! Dès les premières secondes, on ne peut qu’admirer la griffe artistique, l’univers et le sens de la mise en scène d’un David Lynch à l’apogée de son art qui alterne avec brio des scènes très dures à regarder et d’autres quasi oniriques où l’espoir prend le dessus sur la détresse. ELEPHANT MAN est l’un des films les plus envoûtants, l’un des plus marquants des années 80, un film qui nous prouve qu’il existe encore des irréductibles capables de transformer une histoire renversante en un chef-d’œuvre incontournable.
ELEPHANT MAN, à la fois très proche esthétiquement de l’univers de Lynch, se distingue de ses films plus pessimistes ou alambiqués tels que Eraserhead ou Une histoire Vraie. Sous le maquillage de cet homme éléphant, nous retrouvons un éblouissant John Hurt qui joue sans doute le rôle de sa vie avec cette émotivité à fleur de peau qui ne peut laisser indifférent. Débordant de talent, il est épaulé par un très grand Anthony Hopkins qui nous offre une prestation jouant avec brio sur l’ambiguïté de sa situation d’Homme luttant contre ses propres démons pour croire en ce qu’il fait et surtout croire qu’il le fait pour les bonnes raisons. A ces prestations envoutantes s’ajoute une bande originale bien calibrée jonglant habilement entre la dureté des faits et l’onirisme, le spleen, de certaines situations.
ELEPHANT MAN est un film magnifique traitant de tolérance avec un force dévastatrice, un classique que tout le monde se doit d’avoir vu.
Critique cinglante d’une Angleterre victorienne, le film pose les bonnes questions et tous les personnages apparaissent avec leurs failles et leurs qualités. Chacun est un monstre à sa manière et tout le monde peut être remis en question ici. Qui est le moins humain de tous ? Cet être qui ne demande qu’une chose, vivre librement sa vie, ou l’Homme doué d’une curiosité à toute épreuve déviant immanquablement vers la cruauté qui ne connait aucune barrière ? On retrouve beaucoup de points communs avec King Kong ici car la différence effraie ceux qui ne la comprennent pas.
En le présentant comme un monstre, une bête immonde, le réalisateur ne fait que le rendre plus humain à nos yeux, bien plus humain que la plupart des hommes qui sont dépeints au fil des minutes.
Il est très difficile de parler d’un film comme celui-ci tant l’expérience prend une ampleur différente suivant la personne (c’est le propre des métrages de Lynch). D’une émotivité à fleur de peau, ELEPHANT MAN est un film magnifique traitant de tolérance avec un force dévastatrice, un classique que tout le monde se doit d’avoir vu. A mes yeux, ce métrage est le plus aboutit et le plus humble de David Lynch. Une belle leçon de vie et de cinéma. Chapeau bas.