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ET TA SŒUR, entre nostalgie et modernité

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@ Le Pacte

ET TA SŒUR, entre nostalgie et modernité – Critique

Scénario
6.5
Réalisation
6.5
Casting
8
Empathie
7.5
Musique
8
Note des lecteurs11 Notes
6.2
7.3

Deux ans et demi après Les Beaux Jours, Marion Vernoux revient dans un registre différent avec la comédie ET TA SŒUR, qui n’est autre que le remake de Your Sister’s Sister de Lynn Shelton.

Comme dans son précédent film, il est ici question d’appréhender les tournants importants de la vie, de confronter des personnages au changement, de montrer comment ils réagissent pour tourner la page, sauf que l’on s’est déplacé sur l’échelle du temps. On ne parle plus de l’âge de la retraite mais du moment, vers la trentaine, où l’on s’engage dans sa vie d’homme ou de femme après un épisode douloureux lié au deuil ou à une rupture sentimentale. Cette fois ce n’est plus l’histoire d’une femme entre deux hommes mais l’inverse : un homme (Grégoire Ludig), sa meilleure amie (Géraldine Nakache) et la sœur de celle-ci (Virginie Efira) qui se retrouvent à huis clos dans une maison isolée sur une île Bretonne.

Un peu perdus suite aux aléas de la vie, chacun y vient à la base pour méditer sur son avenir, se ressourcer, et se retrouve finalement confronté à des situations pour le moins inattendues. Dans une mise en scène quasi théâtrale (puisque tout se passe pratiquement dans cette maison), la réalisatrice contraint ses personnages à affronter leur timidité, leur jalousie, leurs complexes mais aussi leurs désirs et leurs sentiments afin de surmonter les blessures du passé et aller de l’avant.

Photo du film ET TA SŒUR
© Le Pacte

Bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’action à proprement parler dans ce film, il se passe des choses intéressantes entre les protagonistes, ils évoluent rapidement sous la contrainte du huis clos : les liens se créent ou se recréent, les secrets se révèlent, les non-dits s’expriment… Le ressort à la fois comique et humain des scènes, le fait que les personnages soient réellement travaillés dans le détail (ce qu’ils lisent, ce qu’ils mangent, ce qu’ils portent, ce qu’ils ont subi, etc…), créent une certaine empathie qui fait que l’on ne s’ennuie pas et suscite la curiosité de savoir où tout cela les emmène. Le choix de cette singulière maison en baies vitrées qui ouvre vers l’extérieur autant qu’elle enferme ses habitants, avec son côté « cosy » crée quant à elle une ambiance familière qui fait que l’on se sent presque avec eux.

Ce qui nous immerge aussi instantanément dans l’univers du film, c’est sa musique (originale et additionnelle). A la fois moderne et vibrante, elle nous séduit et nous emporte dès les premiers instants. Elle reflète à la fois la mélancolie du présent de ces trentenaires, leur nostalgie et leur envie d’aborder le futur avec une nouvelle énergie. Avec une dose d’électro qui pulse le tout, la bande originale instaure un rythme et intensifie les émotions aussi bien tristes que joyeuses. Faisant partie intégrante de l’œuvre, elle permet de lui donner un « supplément d’âme ».

Entre nostalgie et modernité, ET TA SŒUR séduira avant tout les trentenaires, contemporains des personnages, des situations et de la musique du film.

Si la proposition fonctionne c’est aussi grâce au judicieux casting et à la fluidité visible des échanges entre les trois comédiens. Virginie Efira qui est décidément très présente à l’écran depuis 2015 est encore une fois parfaite. Interprétant une lesbienne à la fois charismatique et blessée, loin de tous clichés, avec la sincérité et le naturel qui la caractérisent, elle illumine le film. On retrouve Géraldine Nakache dans son domaine de prédilection qu’est la comédie avec un rôle finalement un peu redondant dans sa filmographie mais auquel elle correspond parfaitement. En effet, que ce soit dans Comme t’y es belle ! ou Sous les jupes des filleselle interprète souvent celle qui n’est pas très sûre de son charme, un peu complexée (par rapport à ses copines, collègues, ou ici sa sœur) ou ayant un rapport frileux avec la féminité. En revanche, même s’il s’agit d’un trait de caractère du personnage qu’elle incarne, on a l’impression de sentir derrière une légère retenue ou appréhension de l’actrice.

Pourtant, en voyant la façon particulière dont Marion Vernoux filme les femmes, on se dit qu’elle doit savoir les rassurer. En effet, c’est avec un talent certain, mais qui ne peut exister sans la confiance de ses comédiennes, qu’elle impose leur féminité avec pudeur et sensualité. Quand à Grégoire Ludig (connu principalement pour son duo comique avec David Marsais dans l’émission Le Palmashow) on peut dire qu’il signe son premier grand rôle avec une sensibilité et une intelligence qui lui vaudront probablement de nombreuses propositions futures.

Au bout du compte, on finit par s’attacher à ces personnages qui utilisent souvent l’humour pour se sortir des situations des plus embarrassantes. Et bien qu’il ne soit pas évident que ce sympathique film parle à toutes les générations, il touchera sans nul doute les trentenaires. Ces derniers reconnaitront certainement ce carrefour important et pourtant si commun de la vie ou l’on se sent à la fois paralysé par ses doutes et bousculé par des évènements inattendus.

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François
François
Invité.e
19 janvier 2016 21 h 07 min

bonjour
votre critique très juste de ce film m’a incité à aller le voir . dans l’ensemble il m’a bien plu . trois acteurs excellents .l’histoire , quoique un peu cousue de fils blancs est intéressante . je regrette néanmoins cette manie de certains réalisateurs de filmer en très gros plan . pour moi avec un peu plus de recul on verrait mieux ce qui se passe . on ne profite pas non plus des paysages qui entourent la maison sublime sur cette île bretonne et dont la dépendance dans les arbres plairait bien à mes petits fils

François

leseur françois
leseur françois
Invité.e
Répondre à  Stéphanie
22 janvier 2016 11 h 24 min

bonjour madame Stéphanie
je suis ravi de savoir que je ne suis pas le seul à ne pas apprécier les cadrages de ce film . c’est vrai que ces trop gros plans donnent quelquefois une impression de malaise . souhaitons que la réalisatrice lira nos bla-bla et en tiendra compte pour ses prochains films

françois

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