every thing will be fine
© Bac Films

[critique] EVERY THING WILL BE FINE

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Mise en scène
7
Scénario
6
Casting
8
Photographie
9
Musique
7
Rythme
4
Note des lecteurs0 Note
0
6.8

[dropcap size=small]O[/dropcap]n était resté sans voix face au somptueux Le Sel de la Terre, documentaire de Win Wenders (Paris, Texas), réalisé avec Juliano Ribeiro Salgado. C’était il y a à peine 6 mois et voilà que le réalisateur allemand est déjà de retour sur les écrans avec Every Thing Will Be Fine, tourné en 3D. Votre cher rédacteur n’ayant pas pu le voir dans ces conditions, la critique mettra volontairement de côté tout cet aspect.

Le pitch, en quelques mots : Tomas, un écrivain confronté au manque d’inspiration, tue un jour un enfant sur la route. A partir de ce jour, sa vie va basculer, le faisant plonger dans un mal-être duquel il tenter de s’extirper.

Every Thing Will Be Fine se déroule sur 11 ans et dépeint l’accident puis la guérison mentale de Tomas. Comme on peut le craindre avec ce genre de sujet, le film tombe vite dans la monotonie et a du mal à nous passionner. Les premières minutes fonctionnent à merveille dans la caractérisation, avec l’aide d’un décor enneigé somptueux. On croit plonger dans un conte, à la lisière du fantastique, loin du naturalisme guidant le reste du film. La scène qui suit l’accident marche à merveille dans son suspense, dans le bref état d’esprit qui habite Tomas. C’est ce qui suit le drame qui pose problème. Un rythme lent, peu riche en événements où l’on voit la plupart du temps James Franco (The Interview) détaché de ce qu’il se passe autour de lui. Ce rythme est forcément imposé par le scénario qui demande du temps afin de mettre en place la mécanique psychologique. Pour le sentir passer, on le sent passer le temps. 2 heures qui en paraissent 3.

© Bac Films
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Excepté ce point noir imposant, le film dispose d’atouts séduisants. A commencer par l’excellent casting. On est réjoui de voir James Franco arrêter de faire le pitre et se frotter à un rôle plus dans l’émotion. Il joue sans en faire des tonnes, avec une étonnante simplicité et une retenue bienvenues. Ce qui n’est pas le cas de Charlotte Gainsbourg (Nymphomaniac), encore une fois cantonnée au rôle de femme-martyr. On la connaît dans ce registre et malgré toutes ses qualités, on devient lassé de la voir répéter cette partition. On est plus intéressé par Rachel McAdams (Un Homme Très Recherché) et Marie-Josée Croze (Un Illustre Inconnu), formant respectivement la compagne du passé et du présent de Tomas. Deux femmes confrontées au mutisme d’un homme blessé à vie et qui ne peuvent pas constituer le remède. Il y a cette amertume dans la dernière partie de le voir réussir sa vie sans autant s’extirper de son mal-être. Every Thing Will Be Fine devient plus passionnant dans son dernier tiers, mêlant un présent idéal avec un état d’esprit rétrograde. La scène de la fête foraine le symbolise parfaitement, avec ce bonheur à portée de main et le passé qui menace de resurgir n’importe quand, comme avec cet accident de manège. La relation qui s’installe entre Tomas et Christopher (devenu grand) dévoile des enjeux moraux plus intéressants que tout ce qu’on a subi auparavant.

« Si seulement tous les ingrédients avaient été à la hauteur de l’emballage visuel, EVERY THING WILL BE FINE aurait été un film excellent. »

Outre la mise en scène proposant des idées intéressantes (l’utilisation du travelling compensé, par exemple), c’est la lumière qui nous reste en tête. La première scène dans la cabane n’est pas un leurre et les 2h seront un régal visuel. En même temps, on est pas étonné lorsqu’on apprend qui est l’homme derrière : Benoît Debie. Oui, oui, le chef opérateur de Gaspard Noé et qu’on a dernièrement vu signer la magnifique image du décevant Lost River. Les ombres sont sculptées avec élégance au milieu de tons séduisants. Si seulement tous les ingrédients avaient été à la hauteur de l’emballage visuel, Every Thing Will Be Fine aurait été un film excellent. Si, par exemple, la musique d’Alexandre Desplat avait été moins encombrante. Et, si le scénario avait été plus équilibré. La première partie nous endort et il faut attendre des années plus tard (la seconde partie) pour enfin être servi en enjeux intéressants.

[divider]INFORMATIONS[/divider]

Titre original : Every Thing Will Be Fine
Réalisation : Wim Wenders
Scénario : Bjørn Olaf Johannessen
Acteurs principaux : James Franco, Rachel McAdams, Charlotte Gainsbourg
Pays d’origine : Allemagne , canada, norvège
Sortie : 22 avril 2015
Durée : 1h55min
Distributeur : Bac Films
Synopsis : Après une dispute avec sa femme Thomas, un jeune écrivain, conduit sa voiture sans but dans la périphérie de la ville. Dans cette nuit d’hiver, en raison de l’épaisse couche de neige et du manque de visibilité, Thomas percute mortellement un jeune garçon qui traversait la route. Après plusieurs années, ce terrible accident résonne encore dans la vie de Thomas. Comment se pardonner quand on a commis l’impardonnable ?

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