FAUT PAS LUI DIRE

[CRITIQUE] FAUT PAS LUI DIRE

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


FAUT PAS LUI DIRE
• Sortie : 4 Janvier 2017
• Réalisation : Solange Cicurel
• Acteurs principaux : Jenifer Bartoli, Camille Chamoux, Stéphanie Crayencour, Tania Garbarski
• Durée : 1h36min
Note des lecteurs4 Notes
1
Note du rédacteur

S’il existe une catégorie « films à voir entre copines » FAUT PAS LUI DIRE en fait indéniablement partie mais il n’est pas certain que ce soit bon signe… Premier long métrage de Solange Cicurel, cette comédie chorale réunit un casting de choc et de charme qui, lui seul, permettra peut-être d’éviter le naufrage. Parmi les têtes d’affiche on retrouve ainsi Jenifer Bartoli, Camille Chamoux, Brigitte Fossey, Arié Elmaleh… qui se donnent tous beaucoup de mal pour rendre le film crédible et sympathique, mais malheureusement, rien n’y fait devant tant de banalités.

Laura (Jenifer Bartoli), Eve (Camille Chamoux), Anouch (Tania Garbarski) et Yaël (Stéphanie Crayencour) sont sœurs, cousines, meilleures amies, on ne sait pas très bien au départ, mais elles sont inséparables et forment un quatuor de personnages féminins assez stéréotypés dans l’esprit de la bande de la série Sex and the city. La première est une avocate telle qu’on l’imagine, elle a de l’aplomb et de la répartie dans sa vie professionnelle mais perd tous ses moyens devant son ex-mari qui en profite allègrement. La seconde trompe son compagnon parce qu’il est trop parfait, ce qui l’ennuie, et la troisième est une croqueuse d’hommes qui ne parvient pas à s’attacher à l’un d’entre eux car ils n’arrivent pas à la cheville de son père. Enfin, la quatrième, après avoir essuyé une grande déception sentimentale, s’apprête à épouser un homme (Arié Elmaleh) qui la trompe avec…un homme ! Pour la protéger (on ne sait pas de quoi), les trois premières, qui l’apprennent incidemment, décident de ne pas lui dire. Le synopsis précise qu’elles ont toutes un point commun : « elles mentent par amour ». Il faut bien l’avouer, le décor ainsi planté, nous laisse présager le niveau du reste.

FAUT PAS LUI DIRE
Maxime (Arié Elmaleh) en pleine création de composition florale pour son mariage

En effet, le déroulement de FAUT PAS LUI DIRE est tel qu’on l’imaginera : un scénario cousu de fil blanc, des clichés à n’en plus finir, des séances chez le psy (décidément très à la mode), des histoires d’amour naissantes, des ex qui ressurgissent, des peurs de l’engagement, des rebondissements prévisibles et bien entendu, une fin heureuse pour tout le monde. De façon très originale, on se retrouve ainsi dans une famille qui se réunit le vendredi soir pour manger des boulettes préparées par la « mamma » – incarnée curieusement par Brigitte Fossey – et dont les trois filles sont respectivement médecin, avocate et commerçante dans le prêt-à-porter. Dans le registre des clichés nous avons également le personnage gay qui passe son temps à créer des compositions florales, la jolie avocate qui se fait draguer par ses clients, etc…

[bctt tweet= »« Faut Pas Lui Dire tombe dans tous les écueils de la facilité » » username= »LeBlogDuCinema »]

Eu égard à la faible crédibilité du scénario (il s’agit tout de même d’une femme qui apprend que son futur époux est amoureux d’un homme mais envisage de rester avec lui, poussée en ce sens par sa famille et ses amies…) on pouvait espérer, toutefois, s’amuser en prenant les choses au second degré. Malheureusement, là encore, l’écriture reste décevante. Les dialogues sont laborieux et manquent de finesse. De surcroît, quelques gags ou métaphores, déjà peu subtiles, ont le mauvais goût d’être répétitifs. On pense notamment à une histoire de pots à crayons dans le bureau du personnage interprété par Jenifer Bartoli, dont la prestation est, au demeurant, l’une des meilleures du casting.

FAUT PAS LUI DIRE
Eve (Camille Chamoux) en pleine crise avec son mari (Stéphane Debac)

Quand à Camille Chamoux, inévitable en ce moment (Mes trésors, L’Invitation, Rupture pour tous dont elle a également collaboré à l’écriture), elle nous avait habitué à mieux depuis Les Gazelles. En l’occurrence, son interprétation est si caricaturale qu’elle en devient grotesque, limite supportable. On admettra cependant que certaines scènes, bien que rares, parviendront à nous décrocher un sourire : Arié Elmaleh chez le psy par exemple. Le couple formé par Tania Garbarski et Laurent Capelluto apporte quant à lui, un peu de relief et d’humour à la platitude générale du film.

Tout cela est bien dommage car dans la même intention, on se souvient que Lisa Azuelos avec Comme t’y es belle, était parvenue, là ou Solange Cicurel échoue, à nous proposer un scénario plus authentique et assumé ainsi qu’une palette de portraits féminins vraiment sympathiques et touchants. On regrette donc que FAUT PAS LUI DIRE tombe dans tous les écueils de la facilité et ambitionne sans succès de fonder son originalité sur une large galerie de personnages qui restent, malheureusement, très stéréotypés. Gageons donc qu’à défaut de rencontrer le succès par sa qualité, il séduira certains par son charmant casting.

Stéphanie Ayache

[button color= »white » size= »normal » alignment= »center » rel= »nofollow » openin= »samewindow » url= »#comments »]Votre avis ?[/button]

    [divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

Nos dernières bandes-annonces

Rédactrice

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Note finale

  1. D’accord avec la critique, mais elle ne fait que mentionner en passant que les personnages sont stéréotypés, sans indiquer en quoi, et c’est pourtant ce qui saute de plus en plus aux yeux dans le cinéma occidental. Ils sont effectivement stéréotypés, pour se conformer à l’idéologie politiquement correcte, féministe, et intersectionnelle si en vogue en ce moment (depuis des années, en réalité). On y trouve des clichés d’hommes qui se prennent des claques mais ne répondent pas, font la cuisine et servent le souper; et il y en a forcément un qui n’est pas sûr de son hétérosexualité, intersectionnalité oblige (la secrétaire noire, quant à elle, coche la boîte de l’inclusivité raciale). Les femmes sont évidemment indépendantes, accomplies, et ne craignent personne, se conformant ainsi au cahier des charges imposé par les associations féministes.
    Je me fous éperdument qu’un scénariste décide de raconter une histoire centré autour de couples homo, de « personnages issus de la diversité », de mecs mous et de femmes fortes, si ces choix servent une histoire crédible. Mais lorsque les mêmes éléments de propagande polluent chaque film qui sort d’Hollywood ou d’Europe, ça devient tellement prévisible et systématique que ça distrait de l’histoire, donc la dessert.
    Ce film aurait pu être mignon, mais il ne cherche pas à présenter des personnages auxquels on pourrait s’attacher; il cherche à créer une narration, une nouvelle norme: il cherche à endoctriner. Non merci.

  2. merci pour votre avis! depuis une belle critique, je lis vos premières lignes avant d’aller voir un film..cela, va m’éviter des erreurs!
    à la prochaine!

    1. Merci à vous Albéric. Ceci étant, il y a autant d’avis que de spectateurs, en fonction de la sensibilité et des centres d’intérêt de chacun, il ne faut donc pas hésiter à se forger sa propre opinion, quitte à se casser le nez , lorsqu’un film vous attire. Mais là je crois sincèrement que vous ne perdrez rien :-)