Trois jeunes d’une vingtaine d’années aiment le vin et les femmes, mais ils sont encore vierges. Sous prétexte d’une route des vins, ils embarquent pour un voyage en Espagne dans l’espoir d’avoir leur première expérience sexuelle. Rien ne les arrêtera… Pas même leurs handicaps : l’un est aveugle, l’autre est confiné sur une chaise roulante et le troisième est complètement paralysé.
Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : 7 mars 2012
• Réalisé par Geoffrey Enthoven
• Film belge
• Avec Robrecht Vanden Thoren, Johan Heldenbergh, Gilles De Schrijver
• Durée : 1h 55min
• Titre original : Hasta la vista
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fLFTenUfwGg[/youtube]
Après le succès d’Intouchables qu’on lui connaît, il est normal d’assister à l’effusion de métrages avec un scénario plus ou moins similaire. Alors certes des films comme Le Huitième Jour ont été réalisé bien avant le succès mondial qu’est Intouchables mais jamais aucun film n’avait suscité un tel engouement. Il est dès lors tout à fait concevable que d’autres réalisateurs, plus ou moins talentueux, retente ce coup de poker pour attirer massivement les foules. Le moins que l’on puisse dire dans le cas de Hasta La Vista, c’est que le réalisateur y est allé à fond et sans aucune retenue.
Jouant sur une surenchère permanente, Geoffrey Enthoven ne propose pas un mais trois handicapés au public. Un malvoyant à plus de 95%, un tétraplégique et un cancéreux cloué sur un fauteuil roulant. Du très bon monde si l’on peut parler ainsi qui donnera naissance à de succulentes scènes à l’humour assurément belge. Certes cela ne plaira pas à tous mais si le second degré et l’humour noir ne vous rebute pas, Hasta La Vista apparaîtra comme un moment de franche rigolade qui ne laisse pas sa part d’humanité au placard.
Une belle leçon de vie, oscillant avec habileté entre drame intimiste et comédie potache constamment proche du mauvais goût.
C’est sans conteste le principal atout de ce film. Chaque protagoniste apparaît profondément humain. Chacun est à la fois fragile et endurci, méchant et touchant. Le leitmotiv de Hasta La Vista ? Ce n’est pas parce-que l’on est handicapé que l’on est différent des autres. C’est pourquoi ces trois jeunes fanfarons se lancent dans un road-movie avec comme but final se faire astiquer la nouille par des filles de joie dans un bordel en Espagne. Tout un programme.
Seulement voilà, la première demi heure passée on comprend que cette finalité n’est qu’un prétexte du réalisateur pour lancer ces trois acolytes dans une aventure qui les mettra face à un fatalisme qui leur pend au nez en permanence mais que l’espoir et l’amour de la vie balayeront d’un seul revers de la main. La relation avec leur accompagnatrice sera l’occasion de montrer que même la personne la plus « normale » du monde, aussi valide soit-elle, n’est pas forcément le plus heureux des Hommes.
En résulte une belle leçon de vie, oscillant avec habileté entre drame intimiste et comédie potache constamment proche du mauvais goût.