Belle, brillante, mariée à David, mère d’une adorable jeune adolescente et professeur de musique. Helen, semble avoir la vie parfaite. Elle semble… en effet, car en réalité elle camoufle un lourd secret depuis plusieurs années. Elle souffre d’une dépression profonde qui l’empêche de vivre sa vie. Même si sa famille et ses amis tentent de la sortir de l’abîme, personne ne comprend vraiment sa souffrance, elle trouve alors refuge auprès de l’un de ses élèves. Il est clair que la seule personne capable de sauver Helen, c’est… elle-même.
Note de l’Auteur
[rating:7/10]
• Date de sortie : inconnue
• Réalisé par Sandra Nettelbeck
• Film américain, allemand
• Avec Ashley Judd, Goran Visnjic, Lauren Lee Smith
• Durée : 2h00min
• Titre original : Helen
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xAY_tqouuRk[/youtube]
Sandra Nettelbeck signe ici son 5ème long métrage, Helen. Son sujet, la dépression, est délicat et difficile à aborder. Pourtant c’est avec justesse et poésie que la réalisatrice s’empare de ce thème. Elle doit cette réussite à son regard porté sur une profonde amitié entre deux femmes vivant dans la souffrance. Helen est ainsi déchirée entre la douleur qu’elle vit, l’incompréhension et l’impuissance de sa famille, et enfin cette amitié délicate.
L’idée n’est pas, en soi, d’une grande originalité. Pourtant son traitement fait de ce film une œuvre poignante. Cela dit, il faudra passer la première demi-heure du film pour enfin être emporté par le récit. Le début est inutilement long : Helen va mal, et les premières séquences ne sont ici que pour en accumuler les indices. Cette famille est au bord du cliché de la famille modèle et riche : le mari, alors même que sa femme est au bord du gouffre, n’oublie jamais de saluer le chien. Heureusement, ce calvaire n’est que de courte durée. Le film plonge ensuite corps et âme dans son sujet avec l’intensité qu’il lui doit. L’écriture du film s’envole littéralement : toujours avec subtilité et élégance, les faits sont murmurés au spectateur et n’en sont que plus marquants.
L’image est remarquable et donne véritable du sens à l’histoire. L’hôpital d’une blancheur extrême absorbe Helen en ses murs. La voilà perdue dans un monde épuré, glacial et métallique. Le temps, comme sa vie, semble s’être arrêté dans ce non-lieu. Helen circule sans cesse entre cet univers psychiatrique et des lieux sombres qui la recouvrent d’un voile ténébreux. L’histoire trouve son rythme à travers l’accumulation de tableaux qui exposent les instants marquants de la vie d’Helen. [pullquote]Il faut ainsi attendre la fin du film pour sentir la mélodie propre à toutes ces notes et se relever difficilement de cette histoire.[/pullquote]
Nous pouvons regretter cependant les quelques clichés véhiculés dans ce film, tels que le happy end évident concernant le personnage d’Helen, ou encore le parti pris trop évident pour un traitement faisant encore débat : les ECT. Au delà de ces détails, Helen traite avec justesse du combat contre la dépression et le regard qu’une personne peut avoir sur soi-même dans de pareilles circonstances. Mais surtout, ce film souligne la force que possèdent les personnes souffrant de dépression, et a contrario, la faiblesse de ceux qui ne connaissent pas cette maladie.
Sortie DVD le 1er mars 2011.