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ans après X-MEN: L’AFFRONTEMENT FINAL, nous retrouvons le réalisateur Brett Ratner (RUSH HOUR, DRAGON ROUGE, LE CASSE DE CENTRAL PARK) aux commandes d’un nouveau blockbuster, j’ai nommé HERCULE. Preuve nouvelle que le genre du péplum est à l’honneur cette année, il s’agit surtout de la seconde adaptation cinématographique des aventures du célèbre héros grec que nous visionnons au cinéma cette année. En effet le 19 mars 2014 sortait LA LÉGENDE D’HERCULE de Renny Harlin (58 MINUTES POUR VIVRE, CLIFFHANGER) avec Kellan Lutz (EXPENDABLES 3) dans le rôle-titre.
Si vous ne l’avez pas vu, il est inutile de vous précipiter tant le résultat est catastrophique. On assiste à un ersatz foireux de 300 et de la série SPARTACUS porté par un héros inexpressif, protagoniste d’un scénario tout aussi insipide. Et pour couronner le tout, les scènes d’action sont gâchées par des ralentis placés au hasard et surtout des effets spéciaux immondes. Exemple le plus probant, l’affrontement contre le Lion de Némée qui est d’une nanardise absolue tant la bête est dégueulasse.
Un film si navrant qu’il était inconcevable pour Brett Ratner de nous proposer une adaptation encore plus médiocre, HERCULE se devait obligatoirement de redonner un second souffle aux aventures du demi-dieu. Ca tombe bien, le film est adapté du comic-book Hercules : The Thracian Wars de Steve Moore et la bande-annonce nous promettait un film beaucoup plus distrayant et rythmé. On trépignait d’impatience à l’idée de voir Hercule (Dwayne Johnson, NO PAIN NO GAIN, FAST & FURIOUS 6) découper l’Hydre de Lerne, assommer le Sanglier d’Erymanthe et surtout dépecer un Lion de Némée magnifiquement conçu cette fois-ci. Mais quand on réalise que ces 3 travaux qui semblaient envoyer du lourd sont expédiés lors des 5 premières minutes du film, la déception est plutôt grande. Un parti pris qui s’inscrit en revanche dans la démarche du long-métrage qui tente de démystifier la figure d’Hercule. Premièrement le scénario cultive l’ambiguïté envers son personnage principal en remettant en doute la véracité de ses origines et même de ses exploits: si certains sont fasciné par les 12 travaux accomplis par le demi-dieu, d’autres les considèrent comme pure invention attribué à un mortel et non pas au fils de Zeus. Face à l’admiration démesurée que lui porte un jeune garçon qui lui récite ses aventures, Hercule semble lui-même modérer certains faits.
De plus, Hercule n’est ici pas le seul homme d’action puisqu’il est au contraire à la tête d’une bande de mercenaires composée d’Autolycos (Rufus Sewell) un expert en lames, Atalante (Ingrid Bolsø Berdal) une redoutable archère Amazone, Amphiaraos (Ian McShane) un devin qui maîtrise le bâton (et qui connait le jour de sa mort) et enfin Tydée (Aksel Ennie) un combattant aussi mutique que brutal. 5 guerriers ayant pour but de casser du bandit et de les chasser des terres qu’ils occupent illégalement en échange de généreux sacs d’or. Et consciente de l’efficacité de cette joyeuse troupe a laquelle nous nous attachons au fur et à mesure, Ergenia (Rebecca Ferguson) fille du roi Cotys (John Hurt) les engage afin de repousser le roi Rhésus qui envahit le royaume avec paraît-il une armée de centaures. Une nouvelle mission mouvementée où nous découvrirons une nouvelle facette de la personnalité d’Hercule, celle d’un homme encore meurtri par la mort de sa femme et de leurs enfants. Il apparaît alors devant nous comme un personnage traumatisé en proie au doute et qui tente de mettre à terme sa quête de vérité.
” Un péplum vitaminé qui redore le blason du demi-dieu ”
Le fait qu’ HERCULE ne se focalise pas sur les 12 travaux n’est pas plus mal au final car le spectateur est embarqué dans une tout autre histoire par ailleurs bien ficelée, regroupant aisément moments d’humour et d’émotions et quelques rebondissements sympathiques. Rien d’exceptionnel en soi, mais l’ensemble est suffisamment accrocheur pour assurer un divertissement honnête et sans prise de têtes. Le long-métrage propose une reconstitution et une esthétique visuelle plutôt réussies et Brett Ratner assure le spectacle visuel en nous offrant des scènes d’action guerrières et frénétiques qu’il sublime à travers sa mise en scène punchy et inventive qui délivre quelques plans vraiment bien sentis . Et en plus d’avoir des effets spéciaux d’excellente facture, il peut également se vanter d’avoir diriger l’Hercule idéal en la personne de Dwayne Johnson. On ressent vraiment qu’il s’agit d’un rôle taillé pour l’ex-catcheur qui ne traîne pas seulement une musculature imposante mais déborde décidément de classe et de charisme. Cette séquence où il se libère de ses chaînes en hurlant « I AM HERCULEEEES !!! » est déjà culte. Enfin, les seconds rôles ne déméritent pas pour autant, même si Ian McShane et John Hurt tirent leur éplingle du jeu parmi l’ensemble.
Après l’échec de Renny Harlin, Brett Ratner est sans surprise l’heureux vainqueur de cette petite guerre de péplums qui partagent le même protagoniste. Grâce à son héros imposant et charismatique, ses scènes d’action spectaculaires et son second degré, HERCULE est un divertissement vitaminé qui redore le blason du demi-dieu, si s’en est bien un ! REMEMBER HIS NAME… .
[divider]CASTING[/divider]
• Titre original : Hercules• Réalisation : Brett Ratner
• Scénario : Ryan Condal, Evan Spiliotopoulos
• Acteurs principaux : Dwayne Johnson, John Hurt, Rufus Sewell, Ian McShane, Ingrid Bolsø Berdal Aksel Ennie
• Pays d’origine : Etats-Unis
• Sortie : 27 août 2014
• Durée : 1h38mn
• Distributeur : Paramount Pictures France
• Synopsis : Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures.
[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]