[critique] Hesher

Affiche du film HESHER

Hesher, la trentaine, est un solitaire. Il n’a que mépris pour le monde extérieur et pour ses semblables. Il a les cheveux longs, la barbe hirsute et des tatouages qu’il s’est fait lui-même. Il se nourrit mal et fume clope sur clope. Il est pyromane et adore faire exploser tout ce qui lui passe sous la main. Il vit dans un van, jusqu’à ce qu’il rencontre TJ, un garçon de 13 ans. TJ voit en cet homme un modèle, jusqu’à ce qu’il devienne source d’ennuis. Le passé tumultueux d’Hesher le rattrape… Mais Nicole, épicière, décide de tout faire pour sortir TJ des griffes d’Hesher.

Note de l’Auteur

[rating:9/10]

Date de sortie : 3 janvier 2012 en dvd et Blu-Ray
Réalisé par Spencer Susser
Film australien
Avec Joseph Gordon-Levitt, Natalie Portman, Rainn Wilson
Durée : 1h 40min
Titre original : Hesher
Bande-Annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=wRfiUfv9NWY[/youtube]

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« Life is like walking in the rain… you can hide and take cover or you can just get wet. »

Trop rarement un film arrive à retranscrire par l’image une conduite de vie qu’il écrit sur papier. Dans Hesher, cette devise d’une fausse simplicité apparente résonne comme un leitmotiv puissant et inébranlable. C’est comme ça ou tant pis pour toi mon gars. Marche ou crève. Relève-toi ou reste pourrir sur le bas côté. C’est uniquement lorsqu’on entend cette phrase que l’on comprend la puissance d’un film comme Hesher.

Car oui, malgré qu’il soit passé inaperçu chez nous (cela ne m’étonne guère), ce film indépendant australien est un grand film, un film envoûtant qui nous laisse face à nous même et nous laisse pensif quant à notre passé, notre présent, notre avenir. Un film puissant à l’écriture brillante dans lequel Joseph Gordon-Levitt signe son meilleur film depuis Mysterious Skin avec ce rôle de faux méchant qui a autant besoin de nous qu’on a besoin de lui avec le temps. A noter également des seconds rôles de grande qualité à l’image du jeune Devin Brochu touchant dans le rôle de ce jeune en proie à une tristesse intérieure ravageuse depuis la perte de sa mère ou de la grand-mère (merveilleuse Piper Laurie !) errant entre les souffrances de ses deux amours et trouvant une sorte de rédemption à travers le regard d’Hesher.

Photo (1) du film HESHER

[pullquote]Une très belle leçon de vie qui nous balance sans retenue une grande claque derrière la tête.[/pullquote]

Au plus profond de son écriture et à travers les relations qui s’établissent au fur et à mesure entre les protagonistes, Hesher prend son temps avant d’exploiter plus profondément son sujet, laissant le spectateur osciller entre le malaise engendré par certaines situations clairement glauques et une atmosphère plus légère par moment se frottant à une stupidité puérile bienvenue pour souffler un peu et s’éloigner d’un pathos communicatif.

Bien plus profond qu’il ne laisse prétendre de prime abord, Hesher nous fait découvrir un réalisateur au talent incommensurable qui signe ici, et c’est principalement le caractère le plus louable, son premier métrage seulement. Premier tour de force mémorable qui nous donne envie de suivre son futur parcours de très près.

Une très belle leçon de vie qui nous balance sans retenue, à l’image de sa bande originale sur fond de Metallica et de Motorhead, une grande claque derrière la tête.

Photo (2) du film HESHER

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