[critique] Home

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En 200 000 ans d’existence, l’homme a rompu l’équilibre sur lequel la Terre vivait depuis 4 milliards d’années. Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces : l’homme a mis en péril sa propre demeure. Mais il est trop tard pour être pessimiste : il reste à peine dix ans à l’humanité pour inverser la tendance, prendre conscience de son exploitation démesurée des richesses de la Terre, et changer son mode de consommation.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 05 juin 2009
Réalisé par Yann Arthus-Bertrand
Film français
Avec Jacques Gamblin, Yann Arthus-Bertrand, Salma Hayek
Durée : 1h 33min
Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x8wl4b_home-bandeannonce-hd_shortfilms[/dailymotion]

Home, véritable révolution planétaire, est un documentaire très réaliste dans sa forme mais néanmoins assez paradoxale dans son fond.

Avec sa réalisation soignée, sa voix-off envoûtante et ses propos oscillant subtilement entre le scientifique et le documentaire grand public, Home est un véritable coup de maître en terme de propagande écologique.

Peut-être un peu moins provocateur que son illustre aîné, Une vérité Qui Dérange de Davis Guggenheim avec Al Gore dans le premier rôle, Home n’en est pas moins spectaculaire. Avec ses 488 heures de rushes, le film de Yann Arthus-Bertrand nous dévoile tout ce qu’il y a de plus beau sur notre planète : le tour du monde est époustouflant avec une diversité des paysages qui nous laisse littéralement pantois.

Au choc des photos s’ajoute le poids des mots avec un discours, sur un ton captivant et régulier, prononcé par Yann Arthus-Bertrand lui-même pour la version télé, Jacques Gamblin pour la version cinéma et Salma Hayek et Glenn Close pour les versions hispaniques et anglophones. Ce discours tient sa grande force grâce à son universalité : malgré des données scientifiques, le film, avec des phrases simples mais efficaces, est compréhensible par tous. Ainsi, nous apprenons que 20% des hommes bénéficient de 80% des ressources planétaires, que le niveau de l’eau en antarctique monte d’un mètre chaque année…

Home s’inscrit donc comme un film qui se regarde, qui s’écoute et qui surtout se médite.

Home est également une petite révolution mondial puisque sa diffusion inédite a bénéficié d’une sortie mondiale le 05 juin 2009 (date anniversaire et symbolique correspondant à la journée mondiale de l’environnement) dans près de 50 pays, en même temps, au cinéma et à la télévision. L’objectif principal est ainsi d’essayer de toucher le plus large et le plus grand public possible et de convaincre chacun qu’il a une réelle responsabilité concernant son avenir, l’avenir de son voisin, de ses enfants, de la Terre.

En cela, le film de Yann Arthus-Bertrand apparaît comme un travail de titan, honorable, providentiel et essentiel à notre avenir.

Mais le problème essentiel qui me chagrine avec Home, c’est son coût : le film nous parle de notre gâchis en termes d’énergie et plus précisément d’énergie pétrolière.

Mais Home n’en a-t-il usé autant voir plus que la population moyenne pour tourner ce film? Rappelons que le tournage, au bout de l’aventure, a compté 54 pays dans lesquels il a fallu ce rendre en avion (à mon humble avis, l’équipe n’a certainement pas utilisée un voilier qui ne consomme pas une goutte d’énergie pour traverser le monde) et 217 jours de prises de vue à bord d’un hélicoptère lorsqu’un des moyens les plus écologiques aurait été d’utiliser des images d’archives montrant les récentes dégradations de notre planète.

Au bout du compte, l’addition doit s’annoncer assez salée. Cela me rappelle fortement un reportage dénonçant les faux-écolo qui n’attendent qu’un seul et même but : ramener de l’argent. En effet, dans ce documentaire, on opposait un citoyen moyen vivant dans une grande ville et n’aspirant pas de grands gestes écolo et de l’autre côté un écolo revendiqué. Et bien le constat a parlé de lui-même : le citoyen moyen, en ne prêtant pas une énorme attention à ses dépenses d’énergie, consommait trois fois moins que l’écolo revendiqué qui lui ne se privait pas pour prendre son jet privé lors de ses divers voyages.

Ce constat n’est pas s’en rappeler le film La 11ème heure, réalisé par Nadia Conners et Leila Conners Petersen, dans lequel Léonardo DiCaprio en personne prêtait son image et sa voix à ce documentaire. Et bien fort est de constater que monsieur DiCaprio, pourtant soi-disant écolo, ne s’est pas gêner pour parcourir le monde en jet privé (vive la consommation!), ce que n’a pas hésiter à lui reprocher les vrais associations écologistes.

Autre point problématique à mes yeux : le film met en exergue le constat qu’en 50 ans, la population mondiale a triplée mais oublis de mentionner que la principal fautif de ce constat est l’Homme. C’est bien lui qui essaie depuis des années de reculer les limites de la mort, cette fatalité qui l’effraie tant. Le film parle du monde animal mais oublis de préciser que les espèces animales se renouvèlent sans cesse grâce à une « discipline » stricte et impartiale : les plus faibles meurent et les plus forts vivent, c’est aussi simple que ça.

Alors, vous me direz sans doute que c’est assez cruel comme propos, mais Home parle de nos ancêtres, ces mêmes ancêtres qui, il n’y a pas si longtemps que ça, agissaient avec ce même principe. Ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’Homme s’est vu rêver à une vie éternelle et à tout faire pour y parvenir.

Enfin, si Home se revendique avant tout moralisateur et juste, pourquoi rendre privilégié La Fnac pour l’achat du DVD et ne pas laisser toutes les enseignes pouvoir le vendre pour dans un sens accroître les bénéfices de vente reversés aux associations? Comme quoi, même lorsqu’il s’agit de notre avenir, Business Is Business !

Alors, Home, malgré ses zones d’ombres plus hypocrites et indécises, est un excellent documentaire, aussi alarmant qu’éblouissant, au message honnête et crucial qui, s’il arrive à faire changer les comportements ne serait-ce que d’un pour cent des personnes l’ayant visionnées, aura amplement réussit son pari.

En cela, je dis bravo et merci Yann Arthus-Bertrand et merci Luc Besson. Pour le reste, à vous de vous faire votre propre opinion sur la question.

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robert
robert
Invité.e
17 juillet 2019 7 h 20 min

Il est fortement recommandé de partager les émotions lyriques des dévots de la biodiversité et de l’animal roi, d’applaudir bruyamment les pourfendeurs de la pollution et de la vitesse, de s’extasier collectivement devant les leçons des devins du réchauffement climatique, de la transition écologique.
Sous peine d’excommunication.
Conscients des risques, les contradicteurs font déjà profil bas.

Il n’y a pas un media en ce moment qui n’alimente servilement et superficiellement, cet envahissant « marronnier ».

Pour favoriser ce culte, Yann Arthus-Bertrand célèbre devant nous une grande messe, dans une magnifique cathédrale. Il s’agit du culte de la Terre Sainte, au sens large du thème. Le clou, si j’ose dire, étant la grande scène de la Terre mise en croix. La terre outragée, la terre brisée, la terre martyrisée mais l’espérance d’un terre libérée par nos activistes ! On a déjà entendu quelque chose comme cela.

Les images fortes que le réalisateur projette, semblent donc donner des leçons magnifiques, quasiment des paraboles christiques.
Les propos accusateurs de la voix off, tout droit venue du ciel, ont le force d’une harangue d’un Martin Luther, King ou non.
Tout cela nous parle, tous cela nous remue émotionnellement, qu’on le veuille ou non. Dans un sens ou dans un autre.

Home est une puissante fresque « écologique » qui se veut factuelle et démonstrative. Mais c’est avant tout une gigantesque claque. D’un côté ça réveille, mais de l’autre cela perturbe la raison.
Qu’on ne s’y trompe pas, c’est surtout un procès d’Inquisition orienté contre le développement et ses supposés méfaits.
C’est une proposition politique profondément conservatrice, qui vise le ralentissement, l’immobilisme, voire de décroissance. Et bien sûr l’accusé, le progrès, aidé de ces Judas présumés corrompus, n’a pas la possibilité de se défendre.
On voit bien tout au long du film que ce qui est en cause ici, c’est l’homme industrieux et productif.
A l’inverse, rien de ce qui est naturel, ne saurait être mauvais. « La terre, elle, ne ment pas » (discours de Pétain en 1940). Le principe écologique dévoyé a de curieux soutiens. Mais cela ne date pas d’aujourd’hui.

En toile de fond, le seul homme respectable, serait l’homme pur initial, le jouisseur passif qui sommeille en chacun d’entre nous. C’est le bon sauvage, qui se dore au soleil et qui ne s’en fait pas trop. On lui a promis le Paradis version Club Med, s’il continue sa sieste, ses économies d’eau, le vélo et le tri sélectif. Le deal semble intéressant et à l’instar du pari de Blaise Pascal, on a tout intérêt à s’agenouiller.

Et bien sûr, il n’est pas question pour ces nouveaux prêtres d’entendre les bienfaits du progrès technique. On ne tient pas compte du fait que l’homme vit mieux, plus longtemps, en meilleur santé et avec plus de confort.
On doit taire toute référence aux avancées exponentielles que l’homme industrieux, ce gros vilain, a accompli.
Les militants expédieront cela avec deux trois contre-exemples et basta.

… « Home » rien que cela !

Ou comment la religion écologique tente la confiscation de la planète entière.
Grâce à des « guides » qui espèrent surtout asseoir leur pouvoir sur ce qu’ils considèrent leur propre « Home ».
Une nouvelle caste de prêtres s’apprête à prendre les clefs de la « Maison ».

Ça doit être grisant pour ces harangueurs, en mal de notoriété.
Ça doit être flatteur de devenir les « gentils » organisateurs de tout cela.

Surtout qu’ils viennent de loin, c’était quasi inespéré.
Yann Arthus-Bertrand a d’abord fait du cinéma sans succès.
Nicolas Hulot a commencé comme animateur télé…

Yann Arthus-Bertrand a au moins du talent pour les belles images vues du ciel. On ne doit pas lui ôter cela. Bon, ce n’est quand même pas Terence Malick, l’enchanteur inspiré de l’espace.

Mais on peut être indulgent, car la compétition est rude dans ce petit monde des prédicateurs télévisuels et de ciné.

licensedmadness
licensedmadness
Invité.e
12 décembre 2009 23 h 05 min

vraiment super ce film, avec ses 2 visions! (et c’est vrai qu’1 iceberg ç’est pas fait pour tout le monde) ;) ;)

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