[critique] Insoupçonnable

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Henri est convaincu que Lise, sa nouvelle et jeune femme, l’aime sincèrement. Henri est aussi convaincu que Sam, le témoin de leur mariage, est le frère de Lise. La machination est parfaite. Enfin presque..

Note de l’auteur
[rating:3/10]


Date de sortie : 4 août 2010
Réalisé par Gabriel Le Bomin
Film français
Avec Charles Berling, Laura Smet, Marc-André Grondin
Durée : 1h35min
Bande-annonce :

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De nos jours, en Suisse, Sam et Lise vivent d’amour et d’eau croupie. Il brasse du vent pendant qu’elle vend son corps mais leur rêve d’émancipation reste vivace. Un soir, Lise fait la connaissance d’Henry Schaeffer, un riche commissaire-priseur à qui elle fait tourner la tête. L’homme est veuf mais son rêve de bonheur conjugal n’est pas brisé. Il veut épouser Lise. L’occasion de sortir de la misère se présente donc à la Belle-de-nuit et à son compagnon qu’elle fait désormais passer pour son frère. Combien de temps est-ce que Sam peut-il contenir sa jalousie ?

Le pitch d’Insoupçonnable entretient quelques affinités avec un épisode de la Bible : Abraham abandonne sa femme Sarah au puissant Pharaon d’Égypte en la présentant comme sa sœur. Cependant, c’est un thriller et non pas un péplum qui nous occupe ici.
Explicitement, on s’intéresse moins au déroulement du spectacle qu’à son étirement : Quentin Tarantino compare l’art du suspense à un élastique que l’on tendrait le plus longtemps possible avant la rupture. C’est la nette ambition d’un thriller et pourquoi celui-ci ferait-il exception à cette excellente règle ? Eh bien, parce que l’élastique d’Insoupçonnable n’est jamais suffisamment tendu et c’est un regret. Un élastique mou donne un thriller mou. Le réalisateur Gabriel Le Bomin ne parie que sur la beauté de sphinx de Laura Smet (Lise) pour donner de la tension à ses plans mais ne remplit pas cette beauté d’émotions.
On pouvait s’attendre à moins d’endormissements de la part de l’excellente comédienne des Corps Impatients. Le destin de catin parvenue méritait davantage d’implication. Même constat pour Marc-André Grondin (Sam) dont la plupart des apparitions ne servent pas le piquant de l’histoire mais le book d’un comédien. Seul le pharaon Charles Berling (Henri Schaeffer) tire son épingle du jeu grâce à un flegme inquiétant et bienvenu.

L’intrigue est alourdie par des révélations que nous voudrions influentes mais qui tombent à plat sans jamais rejoindre l’action principale.
Exemple : la présence du collectionneur d’armes célèbres a quelque chose de gratuit, tout comme le rôle de l’agent immobilier sur le green de golf. On se demande simplement : pourquoi ? Le manque d’élocution des comédiens est un pas de plus vers le désengagement du spectateur.
La lumière crue, si souvent retrouvée dans les films français, laisse une impression générale de platitude de l’atmosphère, platitude évidemment interdite dans un thriller.
L’épilogue, enfin, cherche à nous faire désespérer de tout : l’amour, l’argent, la jeunesse. Pessimisme, pourquoi pas ? Pessimisme et mollesse, non. Insoupçonnable est loin de la terre sablonneuse du péplum mais loin aussi des orages latents du genre auquel il appartient. Restent les beaux yeux fendus de Laura.

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  1. ce film manque de générosité en + son script est inversé, ça fait peu qd même. Non crédible, manque d’un peu de folie malgré les cuts à la T & G.

  2. Alors là, je ne peux qu’être d’accord. Personellement, j’ai trouvé les acteurs (en dehors de Charles Berling) complétement à côté de la plaque, ce qui décrédibilise une bonne partie du film.
    Je suis ressorti du film très déçu même si je n’en attendais pas énormément.