Je ne regrette rien de ma jeunesse

[CRITIQUE] JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE (1946)

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Mise en scène
6.5
Scénario
7
Interprétation / personnages
8.5
parallèle intime VS Histoire
9
parallèle émotion VS réflexion
9
Note des lecteurs1 Note
9
8

Le premier véritable chef d’œuvre d’Akira Kurosawa est ce JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE, après Le Plus dignement (film de propagande cachant les obsessions humanistes de l’auteur) et Qui marche sur la queue du tigre… (ersatz du divertissement intelligent made in Kurosawa). On y voit cette thématique récurrente dans l’œuvre du maître, où l’on observe comment les parcours individuels interagissent avec la grande Histoire du Japon.

Le pitch : En 1933, Noge, Yukie et Itokawa sont étudiants à l’université de Kyoto. Engagés contre la liberté d’expression face à l’invasion de la Mandchourie, ils assisteront à la violente réprimande militaire contre ce mouvement. Si Yukie, encore frivole, y est relativement indifférente, Itowaka cherche à faire profil bas. D’autres encore comme Noge furent carrément emprisonnés pour leur activisme, bien que celui-ci soit finalement en faveur d’un certain pacifisme. En parallèle, les deux hommes courtisent la jeune femme, chacun à leur manière.

On observera donc, dans JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE, comment l’état sentimental des protagonistes se calque plus ou moins sur l’humeur politique du pays. Ainsi, de nombreux climax concluront les étapes de vies des protagonistes. Ces climax prennent la forme de petites conversations cruelles mais remplies de sens, déclarées à tour de rôle par orgueil et/ou amour. Le récit évoluera ainsi d’un classique triangle amoureux entre Noge, Yukie et Itokawa, vers des destins assez tragiques – chacun d’une façon très distincte ; on retiendra surtout celui de la belle Yukie/Setsuko Hara, qui en tant qu’objet des attentions, concentre aussi toutes sortes d’évolutions, tant dans le drame que dans sa personnalité.

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Yukie (fabuleuse Setsuko Hara), passera par toutes les étapes de la vie. De l’insouciance de l’adolescence, à l’émancipation, jusqu’à une tardive prise de responsabilités, à travers la rédemption. Amour, orgueil et conséquences.

Nous parlions à propos de La Forteresse Cachée, de cette façon fabuleuse dont Kurosawa présente le contexte historique comme décor, mais aussi comme personnage à part entière de son récit. Il y a un peu de cela dans JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE; le rapport s’inverse toutefois, puisque Kurosawa provoque d’abord notre empathie et fait délicatement monter l’émotion en nous, avant d’inscrire en filigrane, ces destinées dans l’Histoire du Japon qui suit, elle aussi, inexorablement son cours ;
1933 –> invasion de la Mandchourie – manifestations pour la liberté d’expression contre un gouvernement réprimant toute contestation ;
1937 –> conflit sino-japonais ;
1941 –> entrée dans le conflit mondial ,
1945 –> Hiroshima.
Les évènements localisés prennent progressivement de l’ampleur jusqu’à influencer (très) durablement le quotidien de chacun ; Noge, Yukie et Itokawa, le gouvernement japonais, l’armée et la conscience collective ; chacun possède sa part de responsabilités. Dans les deux cas, actions, conséquences, expiations, regrets.

« Kurosawa établit un parallèle judicieux entre les destinées sentimentales de trois personnages et l’Histoire du Japon »

Interprétations (très nuancées dans l’ensemble), mise en scène (classieuse, comme toujours) et scénario (très fin) se mettent au service d’un récit qui par son motif universel, le triangle amoureux, aborde l’état d’un pays qui se cherche toujours suite à sa défaite mémorable et sa participation aux évènements les plus ravageurs de ce 20è siècle. Akira Kurosawa est clairement ce réalisateur capable de suffisamment de recul pour donner corps à cette introspection, qui plus est par le biais du cinéma, du « film populaire dramatique ». Le titre du film, JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE, ironise ainsi sur les décisions trop émotionnelles que prendront les personnages, à l’image du Japon et de sa politique intérieure/étrangère.

Nous abordons également cette passionnante thématique des liens entre Histoire, politique, héritage culturel dans le Japon, à travers les critiques de :
La Pendaison de Nagisa Oshima
Le Cimetière de la morale de Kinji Fukazaku

 

JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE a quant à lui été chroniqué dans le cadre d’une rétrospective Akira Kurosawa proposée par le festival Lumière 2015.

[divider]Le FESTIVAL LUMIÈRE sur Le Blog du Cinéma[/divider]

[toggler title= »MARTIN SCORSESE: Analyse de ses films » ]

MARTIN SCORSESE: portrait de l’auteur

Ses films présentés au festival Lumière :

Hugo Cabret (2011)
Les Infiltrés (2006)
Casino (1995)
Le Temps de l’innocence (1993)
Les Nerfs à vif (1991)
Les Affranchis (1990)
La dernière tentation du Christ (1988)
La valse des pantins (1982)
Raging Bull (1980)
New York, New York (1977)
Taxi Driver (1975)
Alice n’est plus ici (1974)
Mean Streets (1973)
Boxcar Bertha (1972)
Who’s that knoocking at my door (1968)

Chroniqués par Georgeslechameau

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[toggler title= »AKIRA KUROSAWA : les années Toho » ]

AKIRA KUROSAWA: PORTRAIT

Le Plus dignement (1944)
Qui marche sur la queue du tigre… (1945)
Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946)
Un merveilleux dimanche (1947)
– L’Ange ivre (1948)
– Chien enragé (1949)
– Vivre (1952)
– Vivre dans la peur (1955)
La Forteresse cachée (1958)
– Les Salauds dorment en paix (1960)
Yojimbo – Le Garde du corps (1961)
Sanjuro (1962)
– Entre le ciel et l’enfer (1963)

Chroniqués par Georgeslechameau

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[toggler title= »8 films de JULIEN DUVIVIER » ]

JULIEN DUVIVIER: portrait de l’auteur

David Golder (1931)
La Bandera (1935)
La Belle Équipe (1936)
Pépé le Moko (1937)
Un carnet de bal (1937)
La fin du Jour (1939)
Panique (1946)
– Le Temps des Assassins (1956)

Chroniqués par Louis

DUVIVIER

[/toggler][toggler title= »LA NUIT DE LA PEUR » ]

La nuit de la peur : notre avis sur la sélection de films !

The Thing (1982)
La Nuit des Morts Vivants (1968)
Insidious (2010)
Evil Dead (1981)

Chroniqués par Louis

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[/toggler][toggler title= »quelques films: BAD BOY BUBBY, BLADE RUNNER, LES NÉGRIERS » ]

BAD BOY BUBBY, de Rolf de Heer (1993)

[cbtabs][cbtab title= »Info »]

[column size=one_half position=first ]

Affiche du film BAD BOY BUBBY

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[column size=one_half position=last ]+ CRITIQUE

Titre original : Bad Boy Bubby
Réalisation :
Rolf de Heer
Scénario :
Rolf de Heer
Acteurs principaux :
Nicholas Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill, Carmel Johnson
Pays d’origine : Australie, Italie
Sortie :
1 novembre 1995 – (ressortie 11 novembre 2015)
Durée :
1h48
Distributeur :
Nour Films
Synopsis :
Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. L’arrivée de son père, dont il était tenu éloigné, va bouleverser sa vie. Le jour de ses 35 ans, Bubby va enfin sortir. Il découvre un monde à la fois étrange, terrible et merveilleux où il y a des gens, de la pizza, de la musique et des arbres…

[/column]

[/cbtab][cbtab title= »Trailer »]

[/cbtab]

[cbtab title= »Etioun ★★★★ »]

« Ode à la différence et à l’acceptation de soi. »

[column size=one_half position=first ]

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[/column]Bad Boy Bubby[/cbtab][/cbtabs]

BLADE RUNNER, de RIDLEY SCOTT (1982)

[cbtabs][cbtab title= »Info »]

[column size=one_half position=first ]

Blade Runner

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[column size=one_half position=last ]+ CRITIQUE

Titre original : Blade Runner
• Réalisation : Ridley Scott
• Scénario : Hampton Fancher et David Webb Peoples sur une idée de Philip K. Dick (adaptation de la nouvelle « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? »
• Acteurs principaux : Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young
• Pays d’origine : USA
• Sortie : 
15/09/1982, ressortie restaurée le 14 octobre 2015
• Durée : 1h57min
• Distributeur : Warner Bros. France
• Synopsis : 
Deckard, flic alcoolique en pré-retraite, est sommé de reprendre du service en tant que « Blade Runner » pour dérouiller des « Répliquants » en fuite, dissimulés quelque part dans un Los Angeles condamné à une nuit pluvieuse éternelle.

[/column][/cbtab][cbtab title= »Trailer »]

[/cbtab]

[cbtab title= »Thomas ★★★★ »]

« Noir et sensuel, le film plonge le spectateur dans un abîme, au fil d’une enquête au rythme imprévisible. »

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[/cbtab]

[cbtab title= »Marie ★★★★ »]

« Avec BLADE RUNNER, Ridley Scott démontre sa capacité à faire du neuf avec de l’ancien. Un paradoxe pour un film de science-fiction.« 

[column size=one_half position=first ]

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[/cbtab][/cbtabs]

 

LES NEGRIERS, de Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi

[cbtabs][cbtab title= »Info »]

[column size=one_half position=first ]Les Négriers (3)[/column]

[column size=one_half position=last ]+ CRITIQUE

Titre original : Addio zio Tom
Réalisation :
Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi
Scénario :
Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi 
Acteurs principaux :
Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi
Pays d’origine :
Italie
Sortie :
1971
Durée :
2h04min
Distributeur :
Jacques Leitienne
Synopsis :
Faux documentaire sur la traite négrière dans les États-Unis du 19e siècle. 

[/column][/cbtab][cbtab title= »le film (VOSTA) »]

https://www.youtube.com/watch?v=zO3MM_dWJAo

[/cbtab][cbtab title= »Joël  ★★★★ »]

Atroce, dérangeant, cruel. Les mots ne manquent pas pour qualifier LES NÉGRIERS, dont le titre original est Addio zio Tom (Adieu Oncle Tom). Mais attention, ni le film, ni son propos ne sont immondes. L’horreur réside dans le traitement inhumain qu’ont subi des millions d’Africains déportés et qu’évoque crument ce film. Un choix osé qu’a fait le festival Lumière 2015, laissant carte blanche à Nicolas Winding Refn (Drive, Only God Forgives).

LES NÉGRIERS est un faux documentaire réalisé en 1971 par une deux metteurs en scène controversés italiens, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi. Il imagine comment les deux cinéastes arriveraient par miracle à atterrir dans les États-Unis du 19e siècle afin d’y tourner un documentaire sur l’esclavage. La forme adoptée est surprenante : des Américains y parlent librement, avec force regards caméra, de la façon dont ils considèrent les Noirs comme étant tout juste des animaux […]

[column size=one_half position=first ]

[button color= »white » size= »normal » alignment= »none » rel= »follow » openin= »newwindow » url= »http://www.leblogducinema.com/critiques/critique-les-negriers-76679/ »]LIRE SA CRITIQUE[/button]

[/column][column size=one_half position=last ]

[button color= »white » size= »normal » alignment= »none » rel= »follow » openin= »newwindow » url= »https://twitter.com/arthurcabot »]Je ne regrette rien de ma jeunessesuivre @Joel[/button]

[/column]Les Négriers (2)[/cbtab][/cbtabs]

[/toggler]

[toggler title= »la cinéaste russe LARISSA CHEPITKO » ]

Un portrait de la Larissa Chepitko

– Chaleur torride (1963)
– Les Ailes (1966)
– Le Début d’un siècle inconnu – composé de L’Ange d’Andrei Smirnov et de Le Pays de l’électricité de Larissa Chepitko (1967)
Toi et moi (1971)
L’Ascension (1977)

larissachepitko

[/toggler]

[toggler title= »LA PROGRAMMATION 2015″ ]

Sur Le Blog du Cinéma

http://www.leblogducinema.com/news/la-programmation-dantesque-du-festival-lumiere-2015-71672/

Ou sur le site du Festival Lumière

http://www.festival-lumiere.org/

festivallumiere_2015

[/toggler]

[toggler title= »LUMIERE 2014 : Pedro Almodovar » ]
Programmation de Lumière 2014

PEDRO ALMODOVAR :

Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier de Pedro Almodóvar (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón, 1980, 1h18)
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? de Pedro Almodóvar (¿ Qué he hecho yo para merecer esto !!, 1984, 1h47)
Matador de Pedro Almodóvar (1986, 1h45)
La Loi du désir de Pedro Almodóvar (La ley del deseo, 1987, 1h44)
Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar (Mujeres al borde de un ataque de nervios, 1988, 1h35)
Attache-moi ! de Pedro Almodóvar (Átame !, 1989, 1h41)
Talons aiguilles de Pedro Almodóvar (Tacones lejanos, 1991, 1h53)
La Fleur de mon secret de Pedro Almodóvar (La flor de mi secreto, 1995, 1h42)
En chair et en os de Pedro Almodóvar (Carne trémula, 1997, 1h39)
Tout sur ma mère de Pedro Almodóvar (Todo sobre mi madre, 1999, 1h40)
Parle avec elle de Pedro Almodóvar (Hable con ella, 2002, 1h52)
Volver de Pedro Almodóvar (2006, 2h02)
La piel que habito de Pedro Almodóvar (2011, 2h01)

SAGA MUSASHI MIYAMOTO : CRITIQUE des 6 films

PARADIS PERDU, d’Abel Gance: CRITIQUE

OPENING NIGHT, de John Cassavettes : CRITIQUE

Une Femme Dangereuse, avec Ida Lupino: CRITIQUE

Chroniqués par Georgeslechameau

La traversée de Paris

Chroniqué par Louis

lumiere2014 (2)

[/toggler]

[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]Je_ne_regrette_pas_ma_jeunesse[/column][column size=one_half position=last ]

Titre original : Waga seishun ni kuinashi
Réalisation : Akira Kurosawa
Scénario : Keiji Matsuzaki, Akira Kurosawa, Eijiro Hisaita
Acteurs principaux : Setsuko Hara, Haruo Tanaka, Haruko Sugimura
Pays d’origine : Japon
Année de production : 1946
Durée : 1h50min
Distributeur : –
Synopsis : En 1933, le professeur Yagihara est démis de ses fonctions à l’université de Kyoto par le régime militariste. Sa fille Yukie s’éprend d’un activiste antigouvernemental, Noge, qui sera arrêté puis torturé à mort. En 1945, alors que le professeur réintègre l’université, sa fille décide de vivre à la campagne, auprès des parents de Noge.

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