JESSIE

[CRITIQUE] JESSIE

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Enième adaptation d’un roman de Stephen King en cette année 2017, Jessie raconte le calvaire d’une femme menottée à son lit après un jeu sexuel qui a mal tourné avec son mari. Produit par et disponible sur Netflix.

Réalisateur américain de 39 ans, Mike Flanagan s’épanouit depuis quelques années en collaborant avec Netflix qui lui confie des films de genre plutôt efficacement troussés, entre montage et réalisation. C’est lui-même qui a été choisi une nouvelle fois pour diriger l’adaptation de JESSIE, roman du maître Stephen King paru en France pour la première fois en 1992, ayant pour caractéristiques de n’être pas spécialement long puisque s’adonnant au huis clos et surtout l’un des plus sombres et durs à lire de l’écrivain. Et la bonne nouvelle, c’est que la vision du film l’aura été également.

À la manière d’un court-métrage, le film débute ultra rapidement. Beaucoup de choses sont ellipsées et ne sont pas dites. Jessie, interprétée par une Carla Gugino que l’on se réjouit de retrouver en pleine forme et en nuisette, est conduite par son mari Gerald (Bruce Greenwood) dans une grande maison de campagne isolée afin de pimenter à nouveau leur vie sexuelle le temps d’un week-end. Ajoutez à cela un chien errant affamé au détour d’un sentier et quelques pilules de viagra et vous obtiendrez ce qui deviendra un long calvaire pour Jessie, dans ce croisement entre plusieurs autres œuvres de l’écrivain. On pense à Misery, pour le côté séquestration au lit, à Cujo pour le toutou qui a faim et aussi à Dolores Claiborne, pour le portrait de la femme à l’enfance difficile.

Déjà attachée, Jessie a une petite discussion avec son mari, lui demandant de lui retirer les menottes, lorsque le bougre perd connaissance et tombe au pied du lit. La situation est autant risible qu’inquiétante et lorsque le téléphone est hors de portée et que le chien se ramène pour voler un lambeau de chair du mari apparemment décédé, le cauchemar peut commencer et les démons de Jessie se montrer. La promesse d’un huis clos à l’ancienne, malin et retors, se transformant naturellement en survival est maintenue pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que les premières hallucinations surgissent. À cet instant, on se met à regretter cette facilité scénaristique qui va évidemment faire gagner un peu de temps à tout le monde, mais on se laisse faire tant bien que mal, le procédé nous permettant d’en découvrir plus sur le passé de cette femme.Photo du film JESSIEBasculant rapidement dans une sorte de schizophrénie post-traumatisme, Jessie va profiter du nouveau temps libre qu’elle a sur ce grand lit pour explorer les terribles événements ayant secoué sa vie adolescente sous la forme de flashbacks. Ces moments lui permettront en outre de trouver des solutions indispensables quant à sa survie, en faisant le point avec son double qu’elle visualise à côté de son mari revenu d’outre-tombe pour la tourmenter.

La mise en scène surprend positivement puisque Mike Flanagan délaisse toute esbroufe et va même plus loin en ôtant tout effet esthétique facile qui aurait donné lieu à des jumpscares assez faciles ailleurs. La caméra bouge peu, les travellings avant sont lents et il n’y a pas de musique lorsque nous découvrons avec Jessie l’horreur qui se cache la nuit derrière ses rideaux. Car Stephen King n’a pas épargné son personnage, entre une adolescence marquée par un événement traumatisant et une situation actuelle, désormais devenue femme, où elle va subir les pires visites de sa vie, des visites réelles ou venant de son esprit fragile ?

Lorsqu’enfin Jessie comprend définitivement qu’elle ne pourra pas compter sur de l’aide extérieure pour se sortir de ces satanées menottes, le huis clos reprend ses droits et les accessoires et autres éléments du décors présents depuis le début feront office d’alliés inattendus. La scène choc dont tous les lecteurs du roman se souviennent forcément encore arrive, rehaussée par cette caméra imperturbable qui nous montre tout, avant un épilogue particulièrement malin qui nous fait mieux accepter le côté un peu facile précédemment critiqué plus haut. Une fin qui justifie les hallucinations en somme et nous laisse sur la sensation d’avoir assisté à un petit film finalement assez dérangeant et habile.

Loris Colecchia

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Note des lecteurs87 Notes
Titre original : Gerald's Game
Réalisation : Mike Flanagan
Scénario : Jeff Howard, Mike Flanagan
Acteurs principaux : Carla Gugino, Bruce Greenwood, Henry Thomas
Date de sortie : 29 Septembre 2017
Durée : 1h43min
3
Malin

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Note finale

  1. Personnellement j’ai vraiment beaucoup accroché avec ce film, stephen King est de base un maitre dans l’art, mais le jeu de rôle est très bon et le huit clos donne un côté étouffant qui nous laisse plonger dedans