À Texas City, la police fait face à une série de meurtres, mais les rivalités internes qui minent le service et l’endroit épouvantable où ont été retrouvés les corps – le terrain vague de Killing Fields – compliquent l’enquête. Dans le comté voisin, les inspecteurs Mike Souder et Brian Heigh travaillent sur la disparition d’une jeune fille. Pas de cadavre, aucune piste. Lorsque Anne, une gamine des rues que Brian a prise sous son aile, est portée disparue à son tour, les deux inspecteurs commencent à se dire que la solution se cache peut-être du côté de Killing Fields…
Note de l’Auteur
[rating:5/10]
• Date de sortie : 28 décembre 2011
• Réalisé par Ami Canaan Mann
• Film américain
• Avec Sam Worthington, Jeffrey Dean Morgan, Chloe Moretz
• Durée : 1h 44min
• Titre original : Texas Killing Fields
• Bande-Annonce :
Quand la fille du réalisateur Michael Mann décide de jouer dans la cour des grands et de faire son premier long-métrage, elle ne réalise pas une œuvre bien à elle avec ses tripes comme l’a souvent fait la talentueuse Sofia Coppola, non, elle fait juste comme papa, en moins bien.
Loin d’être mauvais avec sa mise en scène à la sobriété élégante qui suinte par tous les pores la moiteur de sa région, Killing Fields souffre du syndrome du premier film. Ce syndrome donne bien souvent naissance à deux cas bien distincts : un film totalement loufoque et dévergondé de toutes conventionnalités qui finit par se perdre en chemin ou un film trop scolaire qui tente de remplir du mieux possible un cahier des charges handicapant. En résumé, un film plein de personnalité et un autre trop académique. Killing Fields appartient malheureusement ou heureusement (cela dépend des goûts de chacun) à la deuxième catégorie.
Un film en demi-teinte, où l’influence du père est beaucoup trop présente pour pouvoir créer son propre univers.
Dans les mains de Michael Mann ou de David Fincher, Killing Fields aurait sans doute eu une toute autre saveur. Ici, absolument tout nous est mâché, tout nous est gentiment servi sur un plateau. Du coup la sensation de ne jamais pouvoir réellement se faire sa propre opinion, son propre cheminement sur l’enquête se ressent grandement au fil des minutes. Les coupables ont des têtes de coupables, les faux coupables ont des têtes de faux coupables, les victimes ont des têtes de victimes, etcétéra, etcétéra. Rien ne surprend donc, on n’ose y croire mais le dénouement était plié dès les cinq premières minutes. Restera pour nous consoler une réalisation très honorable pour une premier essai, une photographie souvent magnétique qui parvient sans trop de difficulté à maintenir notre rétine en fonction et un panel d’acteurs convaincants à l’image d’un Jeffrey Dean Morgan qui ne cesse de prendre de l’assurance au fil de ses collaborations. La relation caricatural entre ces deux flics (un faux gentil et un colérique au grand cœur) ne parviendra toutefois pas à nous faire sortir d’un carnet de route tracé d’avance.
En résulte un film en demi-teinte qui fait grandement penser à un autre premier film, celui de Jennifer Chambers Lynch (Surveillance), dans la mesure où l’influence du père est beaucoup trop présente pour pouvoir créer son propre univers. Désormais, après s’être fait repérer grâce à son nom, espérons que les années à venir lui permettront de mûrir et d’affiner sa personnalité.