LA TÊTE HAUTE
© WILD BUNCH

[CRITIQUE N°1] LA TÊTE HAUTE

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Mise-en-scène
5
Scénario
6
Casting
7
Sensibilité
8
Les dents de Sara Forestier
1
Note des lecteurs6 Notes
7.8
5.4

C’est marrant le marketing.

Ça permet de vendre la caution sociale de la grande messe annuelle du cinéma, un film d’amour rédempteur sur fond de juge pour enfants, comme un film « coup de poing ». Mais que l’on ne s’y trompe pas. Oui, La Tête haute nous conte l’histoire du jeune Malony, délinquant depuis le berceau, voguant entre le bureau d’un juge, l’appartement de sa mère plus infantile que lui et les centres éducatifs. Oui, Emmanuelle Bercot, avec un réalisme quasi documentaire hérité de son passage à l’écriture du fabuleux Polisse, dresse le portrait d’un système judiciaire pour mineurs qui fait tout pour éviter de tomber dans la répression pure et simple. Malgré les injonctions d’un procureur novice plutôt amateur de la case prison, ne touchez pas 20.000 €. Oui, le film permet d’aborder la question du pénal chez les jeunes, de l’intérêt pédagogique de la prison et tout un tas d’autres trucs sociaux très intéressants.

LA TÊTE HAUTE  de Emmanielle Bercot LES FILMS DU KIOSQUE
LA TÊTE HAUTE – Catherine Deneuve © WILD BUNCH

Sauf qu’en fait, et c’est là qu’il y a tromperie marketing, la Tête haute nous parle surtout d’amour. L’amour qui fait mal. L’amour qui fait grandir. Un message louable, mais qui n’évite pas de tomber dans les écueils du drame social type et du gamin incapable d’exprimer ses sentiments autrement qu’à travers des extrêmes (pleurs, accès de violence, hurlements, c’est au choix). C’est sans doute vrai. C’est même sans doute comme ça que ça se passe en vrai. Mais on a déjà vu Mommy. Et Dolan, qu’on aime ou pas, sait mettre en scène cette « folie ».

Parce qu’à trop jouer la carte d’un réalisme radical, Bercot commet une faute. Son message se perd et on finit par ne plus savoir si elle tend à l’universel où si elle veut juste nous raconter un parcours, parmi d’autres. Celui de Malony, plus sauvé par la rencontre avec Tess que par les adultes pourtant présentés comme centraux. Et tant pis pour tous les autres jeunes qui n’auront pas la chance de trouver l’amour ?

« Entre bonnes idées, puissance et gros ratés, c’était bien, mais pas top. »

Reste des émotions intactes et des scènes d’une intensité certaine portées par des acteurs bien dirigés. Magimel, tout en retenue, fait un boulot formidable dans le rôle de l’éducateur. La reine Deneuve est incroyable en juge pour enfant. Rod Paradot crève l’écran et sera sans doute la révélation de la Croisette. Seule Sarah Forestier, erreur de casting, sonne faux, comme ses dents.

Bref, entre bonnes idées, puissance, et gros ratés, c’était bien, mais pas top.

Étienne

Lire la critique de Georgeslechameau – « un film auquel il manque mise-en-scène et canalisation de l’énergie »

[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]
La Tête HAute - Emmanelle Bercot (2)
[/column]

[column size=one_half position=last ]
CRITIQUE N°2
+ TRAILER
+ CANNES 2015 : la sélection officielle

Titre original : La Tête haute
Réalisation : Emmanuelle Bercot
Scénario : Emmanuelle Bercot, Marcia Romano
Acteurs principaux : Rod Paradot, Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Sara Forestier
Pays d’origine : France
Sortie : 13 mai 2015
Durée : 2h0min

Distributeur : Wild Bunch Distribution
Synopsis : Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.
[/column]

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur depuis le 16.05.2015

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mise-en-scène
Scénario
Casting
Sensibilité
Les dents de Sara Forestier
Note finale

  1. Comment peut-on critiquer aussi négativement le film d’Emmanuelle Bercot ?
    Il faut vraiment être un beauf parisien pour ne trouver si peu de réalisme et de sensibilité à ce magnifique
    « reportage » sur la délinquance des jeunes « laissés pour compte » par leur famille. La seule critique que je fais porte sur l’interprétation de la mère par Sarah Forestier ; en faire trop n’a jamais prouvé la qualité d’un(e) comédien(e).

    1. Tout faux Guy, zéro « beauf parisien » ici, mais par contre, deux avis différents sur le film, pour plus d’objectivité.
      La sensibilité que vous évoquez, je trouve pour ma part, qu’elle dessert le film.
      https://www.leblogducinema.com/critiques/critique-la-tete-haute-58643/

      Quant à son aspect documentaire, comme le dit bien Étienne, La Tete Haute nous est vendu comme tel, lorsque l’amour est ce qui sauve le personnage… Vous conviendrez qu’un aspect si exceptionnel contraste avec l’idée de cinéma-réalité tant revendiqué.

    2. Cher Guy, vous n’avez pas lu ma critique, si ?
      Parce que justement le côté « reportage » et la sensibilité sont des choses que je reconnais volontiers au film. :)

      Pour le reste, l’ami Georgeslechameau a tout dit.