[critique] La Vague

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En Allemagne, aujourd’hui. Dans le cadre d’un atelier, un professeur de lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d’un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s’avérer tragiques.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]


Date de sortie : 04 Mars 2009
Réalisé par Dennis Gansel
Film allemand
Avec Jürgen Vogel, Frederick Lau, Max Riemelt
Durée : 1h 48min
Bande-Annonce :


LA VAGUE – Bande-annonce vostf
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Ces dernières années, le cinéma allemand s’est démarqué avec des œuvres majeures telles que La Bande A Baader, L’Expérience, La Vie Des Autres ou encore Goodbye Lenin !, des œuvres au sujet fort ayant souvent existé ou étant inspirés par des faits réels et qui sont orchestrées avec une sensibilité poignante transformant le cinéma allemand en un passionnant laboratoire du cinéma européen contemporain, un champ de force où les articulations du récit et de la technique, de l’écrit et de l’image, s’exposent en pleine intelligence.

La Vague n’échappe pas à cette règle puisque le film est inspiré d’un événement pour le moins déroutant voir alarmant : un professeur, par le biais d’un banal jeu de rôle visant à reproduire une dictature au sein de sa classe, voit avec stupéfaction les conséquences d’un tel endoctrinement sur des esprits faibles et pleinement influençables.

Car La Vague n’est ni plus ni moins qu’une remise en cause du pouvoir sur toutes ses formes : du professeur anarchiste qui se découvre une passion de leader autoritaire à l’élève attardé mentalement et rejeté par sa famille et ses camarades qui se découvre une nouvelle famille avec ce mouvement en passant par tous ceux pour qui le mot personnalité ne fait pas partie de leur vocabulaire et qui suivent simplement « la vague ».

Chacun, petit à petit, se prend au jeu au point de ne plus différencier la fiction de la réalité et ce qui au départ ne devait être qu’un simple exercice ayant pour question « une nouvelle dictature est-elle possible au sein d’une Allemagne libérée physiquement et mentalement ? » va vite devenir une raison de vivre primordiale pour ces jeunes troupes.

Niveau réalisation, rien à reprocher puisque l’on retrouve tous les éléments qui font des films allemands de véritables réussites, à savoir un rythme très fluide, des dialogues travaillés, une B.O. assurément marquante (ici il s’agit d’un mélange de techno et de rock) et d’un crescendo des plus efficaces. L’acteur principal, Jürgen Vogel alias le professeur déjanté, est un véritable rôle à lui seul. Charismatique et borderline, il nous emmène dans sa lutte pour une école plus vivante et moins stéréotypée visant à favoriser l’échange avec les élèves quitte à se rapprocher au maximum d’eux. Sa psychologie est parfaitement exploitée puisque l’évolution de son personnage se fait sans fioritures et il passe aisément du rôle d’enseignant à celui d’élève.

Face à cette multitude de bons points, on ne pourra que regretter le manque de crédibilité de certains élèves de cette classe. La Vague nous prouve que diriger de jeunes personnes est un défi aussi risqué que détonant s’il est réussi. Ici, le résultat est en demi-teinte, ce qui décrédibilise grandement le film par moment puisqu’ils ne nous font passer que trop peu d’émotion pour un sujet très sensible et délicat à exploiter. C’est le véritable point noir du film.

Néanmoins, le film de Dennis Gansel, dont c’est le premier film à s’exporter réellement en dehors de l’Allemagne, n’en reste pas moins un bel exercice de style où le récit solidement charpenté se combine à un message coup de poing qui donne à réfléchir sur notre condition d’Homme libre en apparence seulement.

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