LA VIE EN GRAND

[CRITIQUE] LA VIE EN GRAND

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Mise en scène
6
Scénario
6
Interprétation
7
Musique et photographie
6
Émotion
4.5
Note des lecteurs2 Notes
7.6
5.9

Mathieu Vadepied – Ce nom ne vous est probablement pas familier mais il est crédité sur quelques succès dans l’hexagone. Avant son premier film – LA VIE EN GRAND – il fut le chef opérateur de Sur mes lèvres (Jacques Audiard) et d’Intouchables (Olivier Nakache et Éric Toledano présents ici à la production).

LA VIE EN GRAND, son baptême de feu en tant que metteur en scène, fut attendu par une partie de la presse. Par ailleurs, le film était présenté en clôture de la semaine de la critique au dernier Festival de Cannes.

Pour son premier métrage, Mathieu Vadepied s’attaque à un sujet sensible et pour lequel il est relativement aisé de tomber dans les clichés et les préjugés. Adama – 14 ans et Mamadou – 11 ans vivent en banlieue, dans une cité à priori difficile. Depuis la loi anti polygamie, Adama vit seul avec sa mère, mais à son âge, il a déjà tout d’un vrai petit homme. En plus des cours, Adama travaille pour aider sa mère. En somme, une vie pas forcément idéale pour un adolescent qui devrait plutôt passer son temps à s’amuser, se dépenser et étudier – loin du tracas des factures, du travail et des tâches ménagères.

Mais un jour, tout va basculer. Adama et Mamadou tombent, par hasard, sur un beau morceau de résine de cannabis – une bonne part « des familles ». Ce qu’ils décideront d’en faire déclenchera une série d’évènements difficilement contrôlables pour nos jeunes collégiens. Et si le début – prometteur – de l’œuvre laisse présager une sincère aventure parsemée d’humour et de sensibilité, le propos s’enlise rapidement, pour finalement se perdre dans un excès de bonne volonté.

Pour renforcer son côté « réaliste », à la marge du documentaire, Mathieu Vadepied opte pour une mise en scène très simple, « caméra à l’épaule » et une utilisation de la musique réduite au strict minimum. Tout s’enchaine très – peut être trop – vite dans LA VIE EN GRAND, des situations les plus dangereuses aux plus comiques.

Si le film n’a pas la prétention d’établir un état des lieux sur les banlieues françaises – loin de là – on y découvre une certaine forme de dénonciation. Une dénonciation sur ces jeunes adolescents d’à peine 14 ans qu’on utilise sans aucun scrupule dans le business de la drogue. Il faut bien reconnaître que sur cet aspect précis, le métrage remplit son objectif.

« Le film peine à nous attraper, à nous toucher. Avec un zeste de naïveté en trop, Mathieu Vadepied signe un premier film trop lisse qui ne laisse pas réellement de place à l’émotion. »

Coté interprétation, pour nos jeunes héros il n’y strictement rien à dire. Les impeccables prestations de Balamine Guirassy (Adama) et Ali Bidanessy (Mamadou) sont sincères et on y croit. En revanche, dès lors que l’on regarde plus loin, du côté des seconds rôles, on est moins catégorique. A titre d’exemple, on retrouve Vincent Rottiers dans un personnage de caïd des banlieues et Joséphine de Meaux dans le rôle de conseillère principale d’éducation où il faut bien l’avouer, on ne se laisse pas prendre. Acteurs et personnages que l’on retrouve, par ailleurs, dans Dheepan – l’aura de Jacques Audiard plane légèrement sur la VIE EN GRAND. Son influence est, à coup sûr, palpable et en ce sens, le métrage en pâtit.

© Gaumont Distribution
© Gaumont Distribution

Concernant l’image et le visuel, le résultat est ici correct mais loin d’être transcendant. On aurait aimé des plans plus larges, et surtout un jeu de lumière plus prononcé. A défaut de nous surprendre, le rendu est certes agréable, centré sur les personnages mais manque assurément de poésie. Le choix est porté sur le froid, l’austère, le réel.

Cela dit, tout n’est pas si « raté » dans la VIE EN GRAND, on assiste tout de même à quelques rares beaux moments qui nous arrachent un sourire ou nous procurent un frisson. De plus, le métrage aurait pu tomber dans un misérabilisme social déconcertant et dans les clichés de la banlieue – chose que Mathieu Vadepied évite soigneusement.

En bref, c’est un long métrage qui présente un certain potentiel dans son objectif sociétal mais qui malheureusement, ne réussit qu’à l’effleurer. Dégoulinant de bonne volonté – jusqu’à son dénouement, LA VIE EN GRAND peine à nous attraper, à nous toucher. Avec un zeste de naïveté en trop, Mathieu Vadepied signe un premier film trop lisse qui ne laisse pas réellement de place à l’émotion.

SOFIANE

LES AUTRES SORTIES DU 16 SEPTEMBRE 2015

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Affiche du film LA VIE EN GRAND
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Titre original : La Vie en Grand
Réalisation : Mathieu Vadepied
Scénario : Olivier Demangel, Vincent Poymiro, Mathieu Vadepied
Acteurs principaux :  Balamine Guirassy, Ali Bidanessy, Guillaume Gouix
Pays d’origine : France
Sortie : 16 Septembre 2015
Durée : 1h33 min
Distributeur : Gaumont Distribution
Synopsis : Adama est un adolescent de 14 ans. Il vit avec sa mère dans un petit deux-pièces en banlieue parisienne. Il est en échec scolaire même si c’est un élève prometteur. Avec Mamadou, plus jeune que lui, ils vont inverser le cours de leurs vies.

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