CARAVAGE

[CRITIQUE] LE CARAVAGE

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Intentions de l'auteur
7.5
Photographie
5
Habillage sonore
5
Mise en scène
5
Intérêt
4.5
Note des lecteurs2 Notes
10
5.4

[dropcap size=small]L[/dropcap]e documentaire LE CARAVAGE a été présenté en avant-première mondiale au Festival International du film de la Rochelle,qui s’est tenu du 26 Juin au 5 juillet, en présence d’Alain Cavalier. Le réalisateur, qui réalise de plus en plus de documentaires en filmant au plus près des êtres, a commis il y a plus de 20 ans Thérèse,qui avait obtenu le Prix du jury à Cannes, ou plus récemment Pater avec Vincent Lindon.

Cet homme rare, pudique et discret a évoqué  avec passion sa rencontre avec Bartabas, célèbre écuyer scénographe fondateur du spectacle équestre Zingaro, et son cheval Caravage. Profitant de la présence du réalisateur répondant aux questions du public à l’issue de la projection, il était tentant de comparer avec notre ressenti. L’intention d’Alain Cavalier était donc de célébrer l’union de l’homme et de son cheval et d’évoquer leur compagnonnage. Hum… Le Caravage est certes au centre du film et Alain Cavalier nous invite à partager chaque – je dis bien chaque – moment de la journée de ce cheval, dont on apprend qu’il a été blessé et requinqué pendant 8 mois : il est filmé au plus près de son flan, de ses naseaux, de ses yeux… on le voit se faire bichonner, doucher, frotter, palper, masser, seller et préparer pour le dressage par le maître Bartabas, puis dessellé, gratté, etc. (ce sont généralement de jeunes palefrenières, parfois actrices dans le spectacle, ou bien Bartabas lui-même qui se chargent de ces tâches) On le voit travailler, répéter, recommencer inlassablement les mêmes pas sous le son et les bruits de langue du maître qui guide, se faire engueuler lorsqu’il se plante, s’ébrouer et se faire réconforter après l’effort, etc.

Photo 3 Le Caravage

BON ALORS…
Soit on est passionné par les chevaux, soit on est fidèle aux spectacles mis en scène par l’artiste… Dans ce cas, on risque en effet d’être conquis par l’exercice ;
Soit… pour les non-initiés à cet art de vie – sport de patience – qu’est l’équitation ; on risque de trouver le film monotone et long… Mais long !

Alain Cavalier a confirmé qu’il y avait  dans ce documentaire un certain suspense puisque le film, dont il n’a pas précisé la durée de tournage (plusieurs mois… voire années) aurait tout aussi bien pu ne pas voir le jour, et que la forme d’acceptation de la présence du cinéaste par le cheval (qui lèche goulûment l’objectif pendant que la caméra tourne) a permis au film d’avoir une fin officielle.

Quant au choix tout à fait assumé de ne pas donner d’explications sur ce qui se passe, de laisser la seule émotion musicale des bruits naturels des chevaux, des coups de sabot dans les box, des cliquetis des selles et autres bottes… Il nous prive de l’essence même de l’intérêt d’un documentaire : apprendre, comprendre, partager par la parole, faire réagir et nous laisse de fait en dehors de cette relation de couple. Une relation que des réalisateurs ont déjà tenté de nous montrer, tel Christian Duguay en 2012 avec le cheval Jappeloup et le cavalier Pierre Durand… mais il est vrai que c’était une fiction dans un contexte de compétition.

« Le réalisateur ne donne pas au spectateur les moyens de percer le mystère (s’il existe !) du couple Caravage / Bartabas. »

Quant à Bartabas, bonhomme taiseux, qui adresse à son cheval un « petit frère  » final, il n’apparaît guère sympathique aux humains… Il est devenu un homme cheval, presque mystique.

Alain Cavalier filme aussi le Caravage et ses nombreux congénères et nous ressentons bien sûr la privation de leur liberté, ainsi qu’une forme de tristesse dans les écuries face à ces chevaux sauvages qui sont devenus domestiques : à ce propos le réalisateur nous a dit  » Caravage est en cage et Cavalier en Cavale « !  Alain Cavalier nous a dit avoir beaucoup de plaisir à réaliser ce film, qui fut une détente par rapport à l’aventure cinématographique et chaotique habituelle des attentes et exigences des acteurs et producteurs. Sa volonté de tenter d’approcher le mystère de ce couple est devenue sa quête… Pas certain qu’elle devienne celle du spectateur lambda !

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LES AUTRES SORTIES DU 28 OCTOBRE 2015

 

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28 octobre 2015 - Le Caravage

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Titre original : Le Caravage
• Réalisation : Alain Cavalier
• Pays d’origine : France
• Sortie : non connue pour le moment
• Durée : 1h10 min
• Distributeur : Source Pathé Distribution
• Synopsis :
Chaque jour, de bon matin, Bartabas travaille son cheval préféré, Caravage… Tous les deux ont une conversation silencieuse où chacun guide l’autre… Atteindront-ils une certaine perfection qui les autorise à se présenter devant un public?… Traverser les pépins de santé, se remettre de séances ratées, s’affiner, goûter la joie d’un sans faute… Le cinéaste est admis à être témoin de cette intimité… À la longue, c’est la naissance d’un trio où les cœurs sont ensemble. Le spectateur en fera peut-être un quatuor.

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Rédactrice

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Intentions de l'auteur
Photographie
Habillage sonore
Mise en scène
Intérêt
Note finale

  1. Un Cavalier n’est pas là pour donner des explications ; il passe. Ceux qui ont besoin d’explications n’ont pas besoin de cinéma. Le cinéma, c’est fait pour participer.

    1. Il est toujours intéressant d’écouter un réalisateur parler de son oeuvre et de ses intentions, Cavalier ou un autre! Je n’ai pas pris son intervention comme une explication ni encore moins une justification, et j’étais d’autant plus déçue par le film qu’il ne m’a pas permis de percer le fameux mystère de ce compagnonnage… Quant au cinéma, oui il existe pour nous faire participer, nous questionner, nous émouvoir…et nous permettre d’échanger entre cinéphiles!