LE CŒUR EN BRAILLE

[CRITIQUE] LE COEUR EN BRAILLE

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LE CŒUR EN BRAILLE
• Sortie : 28 Décembre 2016
• Réalisation : Michel Boujenah
• Acteurs principaux : Alix Vaillot, Jean-Stan du Pac, Pascal Elbé, Charles Berling
• Durée : 1h25min
Note des lecteurs5 Notes
3
note du rédacteur

Michel Boujenah quitte les planches pour réaliser son troisième film : LE CŒUR EN BRAILLE. Tiré d’un roman jeunesse éponyme de Pascal Ruter, ce long métrage est à l’image de son réalisateur : sensible, humain et généreux. Comme à son habitude, il nous fait rire et pleurer à la fois, si tant est que l’on parvienne à projeter quelque chose en cette romance (notamment en tant que parent, enfant, ou pré-ado). Si ce n’est pas le cas, il se pourrait bien, au contraire, que l’on soit dépité par tant de pureté et de bons sentiments face à ce film grand public qui ne nous conte ni plus ni moins qu’une belle histoire, sans que cela ne soit péjoratif.

Marie (Alix Vaillot) est une jeune écolière brillante et passionnée de violoncelle qui perd progressivement la vue et refuse d’accepter le sort que son père lui réserve, à savoir quitter l’école afin d’intégrer un centre pour aveugle, plus apte à la protéger. Son seul rêve est de pouvoir terminer son année scolaire normalement et passer son audition pour entrer au conservatoire. Fière et déterminée, elle décide de se servir, à son insu, d’un jeune garçon pour être ses yeux. C’est Victor (Jean-Stan du Pac) : il est drôle, il a une vision conceptuelle de la musique, et est surtout très amoureux de cette jeune fille qui va soudainement lui proposer de l’aider à quitter sa place de dernier de la classe… Ensemble, ils vivront une histoire singulière, touchante et positive, qui les fera grandir autant que leurs parents, embourbés dans leurs craintes d’adultes.

LE COEUR EN BRAILLE
Victor et son père affrontant enfin le deuil de sa femme pour avancer

LE CŒUR EN BRAILLE n’est évidemment pas sans rappeler La Famille Bélier dont les ingrédients sont plus que similaires mais tout aussi efficaces, dans leur genre. On y retrouve ainsi la passion pour la musique du point de vue d’une jeune fille, la romance entre deux adolescents qui, dans leur différence, s’apporteront mutuellement quelque chose, la scène de l’audition et le handicap (sauf que la cécité remplace la surdité et touche l’héroïne elle-même). Le film creuse pareillement le rapport conflictuel parent-enfant et les difficultés de communication entre eux. Ce dernier point est d’ailleurs, sans nul doute, le plus intéressant et le plus émouvant, même si tout est fait pour nous pousser en ce sens (sans pour autant tomber dans le mélodrame).

On sera principalement bouleversé par la relation entre Victor et son père (Pascal Elbé, remarquable dans ce rôle), le plus jeune réclamant à son aîné des conseils avisés sur l’amour alors que ce dernier ne parvient toujours pas à accepter et assumer le deuil de sa femme dans lequel il est resté figé. C’est avec beaucoup de tendresse et d’humour que le réalisateur filme cette transition où le fils bouscule son père pour le faire évoluer avec lui. Quant au rapport de Marie avec le sien (Charles Berling), on reste dans des registres très classiques mais toujours efficaces : on se heurte ainsi à une volonté de surprotection contreproductive et à une méconnaissance de la place et de la valeur que l’art peut occuper dans la vie de certains.

« LE CŒUR EN BRAILLE, ne marque ni par son originalité, ni particulièrement par sa réalisation, mais par la douceur et l’émotion qu’il transmet »

Enfin, si l’on peut saluer le naturel de ces deux jeunes comédiens qui s’améliorent tout au long du film et qui nous laissent imaginer l’humanité et la compréhension de Michel Boujenah dans sa direction d’acteurs, on est surtout épatés par le talent d’un second rôle qui, l’air de rien, apporte sa touche d’originalité au film. Il s’agit d’Antoine Khorsand qui interprète le très sympathique meilleur ami de Victor, avec lequel ils forment un duo aussi décalé qu’amusant.

Au bout du compte, vous aurez compris que LE CŒUR EN BRAILLE, ne marque ni par son originalité, ni particulièrement par sa réalisation, mais par la douceur et l’émotion qu’il transmet. Le réalisateur, fidèle à lui-même, a sorti les violons, au propre comme au figuré (la bande originale est superbe), pour nous offrir en cette fin d’année, un film familial des plus tendres et touchants.

Stéphanie Ayache

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