Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d’un groupe des années 1980 PoP! vit tranquillement de sa gloire passée en donnant à l’occasion des concerts dans des bars d’hôtels et des parcs de loisirs. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son come-back. Elle lui propose de composer un morceau pour son prochain album et de le chanter en duo.
Alex n’a pas composé depuis plus de dix ans et les paroles ne sont pas son fort. Il fait la rencontre de Sophie Fisher, la jeune femme qui se charge de ses plantes et qui s’avère avoir, elle, davantage de talent pour l’écriture. Une histoire d’amour va alors naître entre eux…Note de l’Auteur
[rating:7/10]
• Date de sortie : 14 mars 2007
• Réalisé par Marc Lawrence
• Film américain
• Avec Hugh Grant, Drew Barrymore, Jason Antoon
• Durée : 1h43min
• Titre original : Music and Lyrics
• Bande-Annonce :
Je suis souvent raillé lorsque je dis que j’aime les comédies romantiques. Il est vrai qu’en tant que pratiquant extrémiste du genre, je compte à mon actif la filmographie entière de Katherine Heigl. Il y a de quoi offusquer le profane je l’avoue : en plus d’aimer le sucre, j’aime le diabète. Mais certaines douceurs acidulées ne souffrent de la lourdeur du glaçage de celles de mademoiselle Heigl. A ce titre, Le Come-Back est un délicieux macaron parfaitement léger et crémeux qui ose la surprise.
Le film débute par une pétillante mise en bouche aux notes colorées bien contenue par de nombreux pantalons serrés évitant ainsi tout débordement gustatifs disgracieux. Pastiche maitrisé des clips des années 80 relevé à la sauce Hugh Grant, l’incipit fait alors un étalage prévisionnel de ce que le film sera : histoire simple et rapide, jeu sur les stéréotypes, humour et légèreté.
Le film n’est jamais bourratif mais toujours conscient de ce qu’il est. Sans cesse, il assume pleinement son statut de simple friandise à commencer par Hugh Grant clamant être « un heureux has been ». On est constamment dans une situation où l’on accepte, embrasse et épouse les clichés pour toujours mieux les dépasser. Cela se retrouve dans la manière de traiter l’histoire. On passe ici beaucoup plus de temps à construire des dialogues plutôt que de s’enliser dans d’interminables scènes romantiques. La force du film se trouve là : connaissant forcément le postulat du genre, on s’attarde alors sur les personnages. Exit les transparentes silhouettes stéréotypées au profit de personnages bien plus inscrits dans une dynamique réelle.
Pastiche maitrisé des clips des années 80 relevé à la sauce Hugh Grant, l’incipit fait alors un étalage prévisionnel de ce que le film sera : histoire simple et rapide, jeu sur les stéréotypes, humour et légèreté.
Ce souci du détail se retrouve dans le soin apporté à l’arrière goût final. Certes j’ai un faible naturel pour les seconds rôles, mais il faut bien avouer qu’ici, pour mon plus grand bonheur, ils ne sont pas en reste : entre Cora la superstar, qui fait de la musique simplement parce qu’ « elle veut danser », et Rhonda la matriarche implacable fan de Pop, il y a de quoi faire. Tous sont peaufinés et traités de la même manière que Barrymore et Grant : ils ont tous une existence à part entière et permettent à l’ensemble de trouver une cohésion gustative plus forte. A ce jeu là, l’excellent Brad Garrett remporte tout de même largement la manche dans le rôle de l’agent artistique Chris : peu de lignes de dialogues, mais assurément toutes excellentes. Par un détachement et une lassitude constante, il est le parfait compagnon d’un Hugh Grant conscient de n’être plus qu’un vestige de célébrité. Le sens de l’ironie de cette paire dénote une agréable sensation de sucré-salé par rapport aux canons caractériels habituels des personnages de comédies romantiques.
La tentative d’accrocher le public par de nouvelles saveurs se révèle donc être une réussite. Mais même sur les domaines plus classiques le film se trouve être plutôt convaincant. Ainsi le cahier des charges de la partie « comédie » est bien rempli : de répliques comme « les filles, il est pas trop serré mon jean ? » au déhanché de Hugh Grant en passant par des dialogues ciselés, le film a de quoi satisfaire une large gamme de spectateur.
Alors quel bilan dresser ? Et bien tout simplement que le film a réussit son pari. Beau macaron joliment vernis, il satisfait les papilles sans jamais être au bord du vomissement : beauté extérieure (Hugh Grant et Drew Barrymore), petitesse et légèreté (1h40 sans embûches), malice inhabituelle (sarcasme et ironie) mais cohésion gustative globale (seconds rôles parfaits).