A l’époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d’orchestre d’Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Mais après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Trente ans plus tard, il travaille toujours au Bolchoï mais… comme homme de ménage.
Un soir, alors qu’Andrei est resté très tard pour astiquer le bureau du maître des lieux, il tombe sur un fax adressé au directeur : il s’agit d’une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l’orchestre du Bolchoï à venir jouer à Paris… Soudain, Andrei a une idée de folie : pourquoi ne pas réunir ses anciens copains musiciens, qui vivent aujourd’hui de petits boulots, et les emmener à Paris, en les faisant passer pour le Bolchoï ? L’occasion tant attendue de prendre enfin leur revanche…
Note de l’Auteur
[rating:9/10]
• Date de sortie : 04 novembre 2009
• Réalisé par Radu Mihaileanu
• Film français
• Avec Mélanie Laurent, Aleksei Guskov, Dimitry Nazarov
• Durée : 2h
• Bande-Annonce :
LE CONCERT – BANDE-ANNONCE HD
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Dimanche dernier et grâce à Allociné se déroulait l’avant-première du tout nouveau film de Radu Mihaileanu, Le Concert. Rappelons au passage que ce réalisateur s’est déjà illustré avec le magnifique Va, Vis Et Deviens, film humain saisissant qui nous prenait aux tripes et nous touchait en plein cœur.
C’est dire si sa nouvelle réalisation était attendue comme un nouveau chef-d’œuvre par ses fans de la première heure.
Et bien, je suis heureux de vous révéler, juste avant sa sortie qui se fera le 04 novembre, qu’une nouvelle fois, ce réalisateur d’origine roumaine fait des miracles !
Le Concert nous embarque dans les bas quartiers de la Russie profonde, où la chaleur humaine s’allie à la misère quotidienne de ces personnes laissées de côté par la société. Ainsi, une multitude de personnages hauts en couleurs (des russes, des vrais !) se dévoilent devant nous. Il y a d’abord Andrei Filipov, l’un des plus grands chefs d’orchestres de l’histoire de l’Union Soviétique qui vit désormais pauvrement et ne subsiste que grâce à son emploi d’homme de ménage au sein du Bolchoï, établissement reconnu mondialement pour ses musiciens et dans lequel Andrei s’exerçait auparavant. Autour de lui, ses proches. Ceux-ci connaissent la même misère sociale et ne survivent que grâce à leur rêve de toujours : redevenir de grands musiciens non pas pour être connus mais simplement pour assouvir leur passion qui est leur unique raison de vivre et ainsi rallumer cette petite étincelle d’espoir qui ne s’est jamais vraiment éteinte malgré les galères.
Ce rêve redeviendra réalité le jour où Andrei Filipov intercepte par hasard un courrier français demandant au Bolchoï de venir faire une représentation au théâtre du Châtelet. Sans réfléchir plus de deux secondes, Andrei décide de sauter sur l’occasion et de partir à l’aventure avec ses amis de toujours.
Commence alors un long et périlleux périple.
Avec ce nouveau film, Radu Mihaileanu reprend des thèmes qui lui sont chers comme le voyage, l’amitié, la pauvreté et la tolérance. Car Le Concert, contrairement à ce que le titre en lui-même laissait présager, n’est pas un film sur la musique. Celle-ci est certes très présente mais elle sert uniquement de prétexte à ces thèmes récurrents chez Mihaileanu.
Chaque nouveau plan est une nouvelle occasion pour le réalisateur d’exposer son talent tant au niveau du cadrage très proche des protagonistes pour capter la moindre parcelle d’émotions qu’au niveau des dialogues. Ces derniers sont le véritable point fort (enfin, il n’est pas le seul mais si je devais en choisir un en particulier, ce serait celui-là sans hésiter) du film. Pour un film français, on prend une véritable claque culturelle. La mentalité russe est décrite avec une justesse déroutante (les personnages débordent tous de gentillesse et sont attachants au plus haut point) et le passage d’une langue à l’autre est d’une fluidité à toute épreuve. Même les moins habitués aux sous-titres en ressortiront subjugués, noyés par cette histoire ficelée à la perfection qui ne dévoile rien jusqu’à la toute dernière seconde pour un final des plus spectaculaires.
Sans exagération aucune, Radu Mihaileanu, ce brillant conteur d’histoires humaines, a réussi avec Le Concert le film parfait en tout point : on rigole énormément durant sa projection mais on réfléchit également beaucoup.
Evitant toute facilité scénaristique, ce réalisateur nous dévoile un message humain généreux, ambitieux et c’est sans fausse note qu’il nous sert sur un plateau d’argent une très belle leçon de vie et de cinéma par la même occasion, se révélant l’un des réalisateurs français les plus prometteurs de ce siècle.
Espérons simplement que Le Concert aura le succès qu’il mérite et qu’il soit bien desservi dans ce pays qui privilégie malheureusement bien trop souvent les gros navets rentables que les films intimistes et moins grand public.