Le prêtre Ángel Beriartúa a décodé les Évangiles et est parvenu à déterminer le jour de la naissance de l’Antéchrist. Selon ce message, l’Antéchrist naîtra le 25 décembre 1995 à Madrid, où débute une vague de vandalisme et de criminalité.
En revanche, il ignore tout du lieu où il viendra au monde. Convaincu qu’il faut arrêter cette naissance satanique, le prêtre se joint à un fan de death metal, José Maria (Santiago Segura), d’essayer par tous les moyens à trouver où l’événement aura lieu. Il va donc tout mettre en œuvre pour le découvrir, en cherchant à s’attirer les faveurs du Diable. Dans un Madrid survolté, il va trouver deux compagnons pour l’aider dans sa tâche : le hard rockeur José María et le professeur Cavan.Note de l’Auteur
[rating:7/10]
• Date de sortie : 23 juillet 1997
• Réalisé par Álex de la Iglesia
• Film espagnol
• Avec Alex Angulo, Armando De Razza, Santiago Segura
• Durée : 1h43min
• Titre original : El Día de la bestia
• Bande-Annonce :
Comédie horrifique espagnole réalisée par celui qui sera à l’origine de Perdita Durango et de Le Crime Farpait, Le Jour de la Bête propose de suivre un duo hautement improbable d’un curé basque et d’un fan de heavy metal dans une quête de l’Antechrist : on comprendra dans la simple lecture de ce pitch que le traitement du film sera hautement absurde. Et on ne s’y trompera pas : de multiples répliques très décalées comme des scènes qui le sont tout autant viendront au fur et à mesure du film souligner la folie furieuse qui étreint les personnages principaux face à de “simples” gens durant les fêtes de Noël.
Toutefois, l’opposition entre ces personnages déjantés et la “normalité” n’est pas la simple expression de l’humour dans ce film : certains personnages secondaires sont tout autant jusqu’au boutistes dans leurs réactions (agressivité, naïveté, etc) et d’autres scènes virent carrément à la farce (la scène de l’escalier). Nous n’avons toutefois pas affaire à une simple comédie dont l’horreur ne serait que l’excuse pour balancer gags et situations incongrues. Maîtrisant les codes des films de genre, De La Iglesia distille une ambiance inquiétante tout au long du fillm qui tiendra souvent le spectateur en haleine : on se demande à tout moment si le film ne va pas verser dans le gore ou dans la véritable horreur.
Le Jour de la Bête se permet de jouer avec les univers religieux, métalleux et institutionnels dans une cour de récré horrifique très amusante et méritera largement le visionnage au second degré que ce genre de film suggère.
Je ne gâcherai pas le plaisir de visionnage en révélant jusqu’où ce film va mais on pourra néanmoins détecter que derrière cet amalgame d’humour barré et d’horreur se cache un message social qui tend à être plus inquiétant sans doute que le propos du long-métrage lui-même amalgamant très souvent les “institutions” à des cibles du Diable et dont la fin ouvrira à une autre lecture de cet ensemble absurde, plus “sociale” que gratuite.
Evidemment, il ne faudra pas s’attendre à une photographie digne de production américaine du fait de l’origine et de l’âge de ce film, mais ce film est un OVNI bienvenu dans le cinéma européen. Le Jour de la Bête se permet de jouer avec les univers religieux, métalleux et institutionnels (médias, etc) dans une cour de récré horrifique très amusante et méritera largement le visionnage au second degré que ce genre de film suggère.