Adaptation du célèbre roman gothique de Matthew G. Lewis, publié en 1796, « Le Moine » raconte le destin tragique de Frère Ambrosio dans l’Espagne catholique du XVIIe siècle.
Note de l’Auteur
[rating:5/10]
• Date de sortie : 13 juillet 2011
• Date de sortie DVD : 23 novembre 2011 (Diaphana)
• Réalisé par Dominik Moll
• Film français , espagnol
• Avec Vincent Cassel, Déborah François, Joséphine Japy
• Durée : 1h41min
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=P2ajCVye_Y0[/youtube]
Troisième réalisation de Dominik Moll après Harry, un ami qui vous veut du bien, succès surprise de l’été 2000 et Lemming, thriller sorti en 2005 avec des entrées plus modestes mais aux qualités bien réelles, Le Moine entérine deux principes pour son réalisateur: il commence toujours ses histoires en dépeignant un quotidien bien rangé avant de le chambouler avec un élément perturbateur et… il met du temps entre deux films.
Ici, on n’assiste pas à la routine d’une famille bien rangée mais à celle, certainement encore plus routinière et rangée, d’un monastère. L’irruption qui fera basculer l’histoire, après avoir été due à « un ami qui vous veut du bien » puis à un rongeur nordique, vient désormais de l’arrivée d’un jeune novice, soucieux d’être au près de Frère Ambrosio. Vincent Cassel étant déjà une star au XVIIIè siècle, on venait de loin pour l’admirer. L’acteur, d’une rare sobriété, semble d’ailleurs ici confesser tous les rôles qu’il a pu surjouer auparavant.
[pullquote]Le message parait quelque peu simpliste: ô surprise, le Mal peut être en chacun de nous.[/pullquote]
Dominik Moll a toujours autant de talent pour installer une atmosphère inquiétante, suggérant qu’il va se passer quelque chose sans qu’on ne devine jamais quoi, en flirtant avec les limites du fantastique… mais sans jamais l’être. En revanche, il semble baisser de régime après ses débuts prometteurs, à l’instar de son compère Gilles Marchand, coscénariste de ses deux premiers films qui est depuis passé à la mise en scène, allant du prometteur Qui a tué Bambi ? au décevant L’autre monde. Même motif, même punition : jolie ambiance dans la forme mais creux dans le fond
Le message parait en effet quelque peu simpliste et/ou daté: alors que cette petite communauté vit recluse, en n’ayant qu’une peur, celle d’être attaquée par le Mal (comme d’autres communautés qui avaient seulement peur que le ciel ne leur tombe sur la tête), elle va découvrir, ô surprise, que le Mal peut être en chacun de nous. C’est peut-être dû au fait que l’histoire est adaptée d’un bouquin du XVIIIe siècle mais ça marquera les limites du film.