L’histoire du musicien Nathaniel Ayers. Atteint de schizophrénie puis sans abris, il joue du violon sur les trottoirs de Los Angeles. Un journaliste du Los Angeles Time, Steve Lopez, le prends sous son aile.
Note de l’Auteur
[rating:7/10]
• Date de sortie : 24 avril 2009 aux USA et prochainement en France
• Réalisé par Joe Wright
• Film britannique, américain
• Avec Jamie Foxx, Robert Downey Jr., Catherine Keener
• Durée : 1h 56min
• Bande-Annonce :
Le Soliste – Bande Annonce
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Le Soliste fait parti de ces rares films qui ne verront sans doute jamais le jour sur nos écrans en France et pourtant ! Ils mériteraient amplement d’être diffusés tant ils témoignent d’un réel travail, d’un réel talent de la part des réalisateurs qui tentent de ne pas nous servir une énième « bouse » fade et sans saveur qui raviront pourtant beaucoup de spectateurs pour qui émotion rime avec gros nichons et talent avec implant.
Le Soliste fait parti de ces rares films (et non je ne me répète pas par rapport à la phrase d’en haut ou plutôt si mais c’est fait exprès !) qui nous transportent dans une aventure humaine d’une authenticité à déstabiliser les plus costauds d’entre nous, une histoire sincère qui ne repose pas sur des effets spéciaux à tire-larigot mais simplement sur des acteurs. Des acteurs qui arrivent sans esbroufes à nous toucher en plein cœur.
Avec Le Soliste, nous retrouvons un peu du charme et du talent de la Nouvelle Vague et des Truffaut, Chabrol et autres Godard. Attention, je ne dis pas qu’il les égale à un moment ou à un autre (loin de là) mais il arrive à effleurer du doigt une sensibilité que l’on a bien du mal à retrouver de nos jours.
Cette sensibilité apparaît dans la relation qui s’établit entre Steve Lopez (Robert Downey Jr.), un journaliste réputé du Los Angeles Times, et Nathaniel Ayers (Jamie Foxx), un sans-abri qui ne survit que pour sa passion : la musique. Chaque jour il écume les trottoirs d’une ville sans âme, ou l’individualisme l’a remporté face à l’altruisme, à la recherche du coin idéal pour assouvir sa passion pour Beethoven et ainsi s’évader de ce monde qu’il ne comprend pas et qu’il a rejeté depuis des années.
Chaque nouveau plan est une prise de conscience supplémentaire où la sentence de Thomas Hobbes (« l’Homme est un loup pour l’Homme ») prend tout son sens. C’est pour ces raisons que Nathaniel a décidé de se couper du monde définitivement. Avec ce personnage attachant, attendrissant, nous redécouvrons le grand Jamie Foxx, le Jamie Foxx qui nous a déboussolé avec son rôle de Ray Charles, l’Homme à la diction parfaite, celui pour qui le mot investissement va de pair avec le mot talent. Car outre sa transformation physique étourdissante, il a réussi à retranscrire parfaitement la psychologie de cet être naïf, un brin enfantin, attachant dans sa faiblesse et attendrissant dans son message d’espoir.
De son côté, Robert Downey Jr. joue parfaitement son rôle car même si au premier abord il peut paraître en retrait et légèrement effacé, son personnage est parfaitement calibré au final : cet effacement est dû à son métier et à sa prise de position. Pour lui, tout n’est qu’un article qui une fois écrit n’a plus rien d’intéressant à lui apporter. Cet être froid et insensible va se laissé happer par cette rencontre improbable, salvatrice pour lui et pour ses proches.
Au final, Le Soliste est un film à la puissance émotionnelle désarmante digne d’un récit romanesque, à l’écriture parfaitement maitrisée.
Le film de Joe Wright est un drame humain prenant doté d’une mise en scène élégante et impeccable qui nous offre sans prétention ni subterfuge une belle leçon de vie et de cinéma par la même occasion.