[critique] Le Vilain

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Un braqueur de banques, le Vilain, revient après 20 ans d’absence se cacher chez sa mère Maniette. Elle est naïve et bigote, c’est la planque parfaite. Mais celle-ci découvre à cette occasion la vraie nature de son fils et décide de le remettre dans le  » droit chemin « . S’ensuit un duel aussi burlesque qu’impitoyable entre mère et fils.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]


Date de sortie : 25 novembre 2009
Réalisé par Albert Dupontel
Film français
Avec Albert Dupontel, Catherine Frot, Bouli Lanners
Durée : 1h 26min
Bande-Annonce :

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Chaque nouvelle sortie d’un film de ou avec Albert Dupontel est un nouveau pincement au cœur, un nouveau petit sourire en coin malicieux. Formidable acteur crédible aussi bien dans un film de guerre (L’Ennemi Intime) que dans un drame (Deux Jours A Tuer), c’est avant tout dans ses propres réalisations qu’Albert Dupontel est détonnant et tire le meilleur (ou le pire) de lui-même.

Pinçant là où ça fait mal, l’acteur nous impose un univers particulier riche en créativité et un brin cartoonesque (Enfermés Dehors) où un humour bête et méchant vulgaire partage l’affiche avec des séquences malsaines (Bernie). Une chose est sûre, que l’on aime ou non, l’acteur/réalisateur y va à fond et est, à mes yeux, l’un des meilleurs réalisateurs français de ces dernières années, l’un des seuls à apporter quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent que l’on n’a pas l’impression d’avoir vu et revu des centaines de fois.

Le Vilain promettait donc une bonne dose de rire et de gamineries en tout genre prête à ravir tous les amoureux du «Dupontel Show».

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Le Vilain est le genre de réalisation qui peut emmener le spectateur très loin dans le délire, Dupontel étant un électron libre un brin siphonné qui peut éclater à la moindre occasion. Que du bonheur en perspective !

Malheureusement ce nouveau long-métrage déçoit quelque peu. Le résultat attendu n’est pas au rendez-vous, le vilain en question n’étant pas si vilain au final. Quand on nous dit que Bernie est méchant, pervers et immature on le croit immédiatement. Quand on nous dit que le vilain est vilain, au bout de 30 minutes de film, on a déjà un peu plus de mal à le croire. La faute à qui ? La faute à quoi ? On a tout simplement l’impression (hormis quelques séquences plutôt « musclées ») que le bonhomme s’est assagi avec les années.

Alors véritable choix de sa part pour essayer de viser un plus large public ou simple petit ratage, on ne le saura sans doute jamais. La seule question que l’on puisse se poser est la suivante : super pitch de départ, supers acteurs, pourquoi la mayonnaise a-t-elle tant de mal à prendre ? C’est la véritable interrogation que l’on se pose pendant la quasi-totalité de ce long-métrage qui ne manque certainement pas de points positifs.

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Car des points positifs il y en a et à la pelle ! A commencer par les personnages du Vilain : du médecin (mon préféré), brillamment interprété par Nicolas Marié, qui provoque l’hilarité à chaque nouvelle apparition, à Bouli Lanners, magnifique en promoteur véreux au phrasé délicieux, rien ne manque pour nous faire passer un agréable moment. En témoigne la performance (car il s’agit bien d’une performance !) de Catherine Frot. L’actrice, habituée à des rôles déjantés, prend un réel plaisir à jouer ce petit bout de femme tendre et perverse à la fois. Une sorte de Tatie Danielle qui pique littéralement la vedette à Albert Dupontel. Manipulatrice et adorable, on suit avec un intérêt sans cesse croissant les péripéties de cette mère maudite indignée par les agissements de son fils qui ne manque pas de ressources pour lui en faire baver !

Certaines situations sont très bien travaillées et ne nous confirment qu’une seule et unique chose : Albert Dupontel possède un univers certes particulier mais d’un créatif incontestable. Que l’on y soit hermétique ou non, il faut avant tout le reconnaître avec honnêteté. Des dialogues aux comiques de situations, l’acteur/réalisateur exploite toutes les facettes de la comédie avec un style incomparable.

Plus grande est donc notre déception à la sortie de la projection du Vilain.

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Alors au final Le Vilain n’est pas un mauvais film en soi, il s’agit même d’un bon divertissement qui nous enlève quelques rires et sourires mais qui n’est pas à la hauteur de nos espérances. Albert Dupontel nous avait habitué à beaucoup mieux et avec des idées savoureuses mais mal exploitées (tout comme certains personnages tels que l’inspecteur ou l’espagnole) ne semble jamais vraiment savoir sur quel pied jongler.

Pour résumer vite fait bien fait, je dirais que Le Vilain est un film méchamment drôle mais pas assez pour ses fans de la première heure. Espérons qu’il ne s’agisse que d’un petit dérapage sans conséquences et que l’acteur/réalisateur nous reviendra en pleine forme dans sa prochaine pépite.

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