Que se passe-t-il quand Dieu perd foi en l’humanité et envoie une légion d’anges pour exterminer la race humaine ? Un groupe de résistance se constitue en plein désert autour de l’archange Michael…
Note de l’Auteur
[rating:3/10]
• Date de sortie : 24 mars 2010
• Réalisé par Scott Charles Stewart
• Film américain
• Avec Paul Bettany, Lucas Black, Kate Walsh
• Durée : 1h 35min
• Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xc8oli_legion-bande-annonce-hd-vf_shortfilms[/dailymotion]
Soutenu par un buzz important sur la toile depuis quelques mois déjà, Légion est l’archétype même du film qui agace. Sous couvert d’une bande-annonce nous en mettant plein la vue avec une succession de séquences toutes plus ébouriffantes les unes que les autres, le film de Scott Charles Stewart se paie le luxe d’être réalisé à la va-vite. Cet agacement est d’autan plus grand que loin d’espérer laisser une trace indélébile dans le genre, Légion avait de quoi devenir un très gros divertissement nous scotchant à notre fauteuil grâce à des affrontements dantesques. Que nenni il n’en sera rien !
Si la première partie est plutôt convaincante avec une mise en place de l’intrigue intéressante et une atmosphère, bien que typique à ce genre, qui possède un petit charme communicatif, l’édifice s’effondre dès que l’aspect religieux pointe le bout de son nez. À partir de là, on tombe dans tous les pathos possibles et inimaginables de la religion et le mielleux des bons sentiments qui en découlent. Du coup Légion s’en retrouve grandement parasité et une seule émotion nous gagne désormais : l’ennui. Pendant toute la seconde partie du film, on ne peut s’empêcher de rire jaune face à ce débordement de mauvaises idées (un dialogue entre l’ange Michael et l’ange Gabriel lors d’un flashback aura finit de rompre mes dernières résistances). D’une idée de départ certes déjà-vu mais avec un potentiel non négligeable, on passe à un mélange de Une Nuit Enfer du pauvre et de Terminator biblique risible.
Niveau acteur, les spectateurs ne sont pas plus gâtés. Utiliser des seconds couteaux peut s’avérer un très bon choix dans certains cas (notamment dans Predator) mais c’est loin d’être le cas ici. Il est aberrant de constater que les ¾ des acteurs présents ne sont là uniquement pour remplir, tels des meubles, une pièce vide. Ils n’auraient pas été là, on ne l’aurait même pas remarqué : Dennis Quaid n’a plus son talent d’antan et vogue de série B en série Z, Tyrese Gibson se cantonne toujours à des rôles de gangsta black au cœur gros comme ça quand on apprend à le connaître, Lucas Black n’a toujours pas appris ce que jouer signifiait et Kevin Durand (Lost, Mise A Prix, Bandes De Sauvages) continu à s’obstiner dans des rôles de grosses brutes au cerveau pas plus gros qu’un petit poids. Seul Paul Bettany arrive à tirer son épingle du jeu. Bien en dessous de ce qu’il fait d’habitude, l’acteur fait ce qu’il peut avec ce qu’on lui donne, c’est-à-dire pas grand-chose. Petite anecdote, interrogé à propos de Légion, l’acteur a avoué avoir toujours souhaité participer à un film d’action. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne doit pas être déçu du voyage.
A ces éléments s’ajoute une ambiance sonore calamiteuse qui devient très rapidement insupportable avec cette surenchère de thème religieux. Un peu ça va mais là on n’a qu’une envie, se trancher les veines avec la première chose qui nous tombe sous la main (j’exagère à peine). Même le dernier combat entre les deux anges (Gabriel et Michael), bien que parfaitement orchestré et plutôt jouissif dans son ensemble, n’arrivera pas à sauver l’édifice de sombrer dans les abîmes de l’oubli à cause d’une scène finale grossière et pathétique qui sera passée sous silence pour éviter tout spoiler pouvant gâcher une surprise de taille.
Légion aurait pu être une série B détonante misant absolument tout sur les effets visuels et les fusillades à outrance, un spectacle simple et efficace réussissant parfaitement son pari initial : nous divertir. C’était sans compter sur le travail de sabotage effectué par l’équipe du film en personne faisant basculer leur bébé du mauvais bord en l’orientant du côté de la bouse biblique plutôt que du véritable divertissement. Dans un contexte similaire, on préférera de loin un The Mist un tantinet plus approfondi.