L'ÉPREUVE

[critique] L’ÉPREUVE

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Réalisation
5
Scénairo
4
Casting
6
Photographie
8
Musique
6
Note des lecteurs0 Note
0
5.8
Note du rédacteur

[dropcap size=small]A[/dropcap]ncien photographe-reporter de guerre dans les années 1980, le réalisateur norvégien Erik Poppe a décidé de revenir sur la difficulté de ce métier dans L’ÉPREUVE , son quatrième film. Non pas sous l’angle du travail sur le terrain, mais sous celui de la vie de famille. Un sujet particulièrement intéressant, vu dans L’Année de tous les dangers (1982) de Peter Weir ou dans Salvador (1986) d’Oliver Stone, mais qui ici aboutit au constat de l’impossibilité de lier correctement les deux. Poppe ayant d’ailleurs lui-même décidé d’arrêter sa carrière après être devenu père. Seulement, étrangement, son film s’avère en contradiction avec sa propre expérience, et met mal à l’aise. Car tout en montrant les difficultés d’un personnage principal, Rebecca (Juliette Binoche – pour le moins antipathique), à gérer ces deux vies, le film semble chercher à la défendre et à justifier ses erreurs. Il ressort alors davantage de L’ÉPREUVE une promotion sommaire de la profession.

Rebecca est une photographe de guerre de renommée internationale. Alors qu’elle est en reportage en Afghanistan pour suivre un groupe de femmes qui préparent un attentat suicide, elle est gravement blessée par l’explosion d’une bombe. De retour chez elle en Irlande, pour se remettre de ce traumatisme, elle doit affronter une autre épreuve. Marcus, son mari et Stéphanie, sa fille aînée de 13 ans, ne supportent plus l’angoisse provoquée par les risques que son métier impose. Rebecca, qui est déchirée entre les souffrances qu’elle fait subir à ses proches et sa passion de photo-reporter, doit faire face à un ultimatum : choisir entre son travail et sa famille. Mais peut-on vraiment échapper à sa vocation, aussi dangereuse soit-elle ? Renoncera-t-elle à couvrir ces zones de combats, et à sa volonté de dénoncer la tragédie humaine de son époque ?

L'épreuve

Bien qu’étant une fiction, L’ÉPREUVE s’avère pour le moins authentique et honnête. Erik Poppe y met évidemment une partie de son expérience, transposée sur un personnage féminin, autant sur le terrain, qu’en dehors. L’intelligence du réalisateur étant de faire avant tout de son film une œuvre sur les rapports familiaux. Dès son retour chez elle, après son grave accident, Rebecca est en territoire inconnu. Cloîtrée à la maison avec un mari qui ne voit que la mort en elle et des enfants qui ne supportent plus de vivre dans l’angoisse, préférant même la voir morte une fois pour toute. Malheureusement, bien que le réalisateur montre la culpabilité de Rebecca, il finit par prendre un parti pour le moins délicat. Le film ne remet pas, selon nous, suffisamment en question les actes de cette « mère » de famille. Au contraire, Poppe se sert d’elle et de son rapport avec sa fille aînée pour montrer avant tout l’importance de ce métier pour améliorer le monde. Un propos en soi louable mais qui vient là, justifier les mauvaises décisions de son héroïne, et même la glorifier. D’autant plus étrange que ce personnage se montre particulièrement monstrueux et égoïste. Des sentiments qui surviennent dès la première scène, tandis que Rebecca suit un groupe de femmes kamikazes jusqu’à la fin de leur opération. Appareil en main, prête à capter la meilleure photographie au détriment de la vie d’innocents présents. Ses vagues remises en question ne parviennent pas au final à faire passer l’écœurement éprouvé envers ses actions.

« L’ÉPREUVE agace et ennuie, cela en dépit de belles promesses. »

En plus de son discours limite et pouvant diviser, Erik Poppe opte pour une réalisation particulièrement lente. Sans vraiment trouver son rythme, il reste entre deux mondes, celui de la guerre et celui du cocon familial, et ne convainc entièrement dans aucun. Car bien que la majorité de son film se déroule hors du terrain, c’est pourtant dans ces séquences là que le réalisateur est le plus à l’aise. Le reste est assez basique, à la limite des clichés du mélodrame, où bons sentiments et opinions simplistes se rejoignent. Difficile alors pour Juliette Binoche de pleinement convaincre, se faisant même presque voler la vedette par la jeune Lauryn Canny (Stéphanie, la fille aînée), pour qui l’empathie est évidemment plus forte. L’ÉPREUVE agace et ennuie donc, cela en dépit de belles promesses.

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Titre original : Tusen ganger god natt
Réalisation : Erik Poppe
Scénario : Harald Rosenløw-Eeg
Acteurs principaux : Juliette Binoche, Nikolaj Coster-Waldau, Lauryn Canny
Pays d’origine : Norvège , Irlande , Suède
Sortie : 6 mai 2015
Durée : 1h57min
Distributeur : Septième Factory
Synopsis : Rebecca est une photographe de guerre de renommée internationale. Alors qu’elle est en reportage en Afghanistan pour suivre un groupe de femmes qui préparent un attentat suicide, elle est gravement blessée par l’explosion d’une bombe…

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https://www.youtube.com/watch?v=Al13xlIQDGw

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