Bob Wilton, un journaliste désespéré fait l’heureuse rencontre de Lyn Cassady, un soldat aux pouvoirs paranormaux combattant le terrorisme. Ils se rendent ensemble en Irak ou ils rencontrent Bill Django, le fondateur de l’unité, et Larry Hooper, soldat de l’unité qui dirige une prison.
Note de l’Auteur
[rating:7/10]
• Date de sortie : 10 mars 2010
• Réalisé par Grant Heslov
• Film américain
• Avec George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges
• Durée : 1h 30min
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ro2RMloNJIY[/youtube]
Adapté du roman du même nom de Jon Ronson, journaliste américain ayant révélé l’existence d’expérimentations de l’armée américaine visant à développer des unités spécialisées dans le paranormal, Les Chèvres Du Pentagone est une satire succulente visant à dévoiler au grand public la force de caractère de l’armée américaine.
Si bien des aspects sont édulcorés ici et que le tout pourrait passer pour une comédie aussi légère que déjantée, sachez que tout est vrai et provient de véritables interviews effectuées par Jon Ronson en personne. En ce point, Les Chèvres Du Pentagone, même s’ils ne combattent absolument pas dans la même catégorie, trouve son semblable du côté de Las Vegas Parano : Johnny Depp étant l’extension du journaliste Hunter S. Thompson comme l’est ici Ewan McGregor avec Ron Jonson.
Bien des films ont essayé de tourner au ridicule cette armée enfantine se croyant invinsible mais peu de films peuvent se vanter de l’avoir fait aussi habilement (pas subtilement) que le film de Grant Heslov dont c’est le tout premier film. Après plusieurs petits rôles dans Le Roi Scorpion, Sleeper Cell, c’est avant tout en tant que producteur qu’Heslov s’est fait remarqué avec des films comme Intolérable Cruauté, Jeux De Dupes ou encore Good Night And Good Luck. Où je veux en venir me direz-vous ? J’y viens ne soyez pas si pressé. Effet de mimétisme ou simple hasard, Les Chèvres Du Pentagone ressemble étrangement à un film que les frères Coen auraient pu réaliser.
Les ressemblances sont nombreuses notamment au niveau des situations burlesques qui font mouche à chaque fois (ce n’est pas toujours très fin mais une chose est sûre, on en redemande volontiers) mais également au niveau de la direction des acteurs sur laquelle je vais rentrer en détail juste en-dessous. Si vous voulez bien me suivre…
Les Chèvres Du Pentagone peut laisser perplexe quant à son réel intérêt mais la belle brochette d’acteurs et les répliques délicieuses finiront par avoir le dessus sur nos réticences.
Pour certains, la brochette d’acteurs suffiraient à approuver un film comme Les Chèvres Du Pentagone et je leur donne parfaitement raison. Que du beau monde apparaissant ici et là à travers quelques séquences savoureuses seulement voilà, les acteurs sont certes très bons et le plaisir qu’ils ont pris durant le tournage se ressent énormément à l’écran (c’est bon enfant et c’est tant mieux !) mais on a sans cesse l’impression que le réalisateur a fait un patchwork de leurs différentes prestations. George Clooney ressemble à un mix entre O’Brother et Burn After Reading, Jeff Bridges, ici troisième homme de prestige, ressemble étrangement à The Big Lebowski, le tandem Clooney/McGregor qui se bastonne comme des chiffonniers est du déjà-vu et j’en passe.
Rien ne vous saute aux yeux ici ? Aucun point commun flagrant ? Les frères Coen bien sûr ! Leur univers se ressent à chaque nouvelle séquence. Résultat : certains pourront être énervé de voir tant de points communs alors que d’autres mettront cette faiblesse du réalisateur de côté et apprécieront simplement le spectacle. Pour ma part, voir un Jeff Bridges aussi en forme qui renoue avec l’une de ses meilleures prestations est un prétexte amplement suffisant pour me faire apprécier le film mais cela ne tient qu’à moi.
Au final, Les Chèvres Du Pentagone peut laisser perplexe quant à son réel intérêt mais la belle brochette d’acteurs et les répliques délicieuses finiront par avoir le dessus sur nos réticences. Le film est une succession de scènes à l’humour pince sans rire déviant sur le bien gras par moment et certains le prendront au millième degré. A cela je dis oui mais le film va un peu plus loin que ça. La critique de l’Amérique qui en découle est très bien pensée. Du coup, c’est tout un pays qui se retrouve éclaboussé par sa propre bêtise et ses rêves de puissance absolu (« On est des Jedi, on a la force de notre côté ! »).
A ce film, on ne peut que regretter que deux choses : le manque volontaire ou non de personnalité du réalisateur et sa durée puisqu’il ne dure qu’une heure vingt. Pour le reste, ENJOY !