Charly Matteï a tourné la page de son passé de hors la loi. Depuis trois ans, il mène une vie paisible et se consacre à sa femme et ses deux enfants. Pourtant, un matin d’hiver, il est laissé pour mort dans le parking du vieux port à Marseille avec 22 balles dans le corps. Contre toute attente, il ne va pas mourir… Cette histoire est inspirée de faits réels, mais où tout est inventé, au coeur du Milieu marseillais.
Note de l’Auteur
[rating:6/10]
• Date de sortie : 24 mars 2010
• Réalisé par Richard Berry
• Film français
• Avec Jean Reno, Kad Merad, Jean-Pierre Darroussin,
• Durée : 1h55min
• Titre original : L’immortel
• Bande-Annonce :
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Pour l’Immortel, Richard Berry s’est inspiré d’un fait réel : celui de Jacques Imbert, dit Jacky Le Mat, qui, à l’image de Jean Reno dans le film, a miraculeusement survécu aux 22 balles qu’il reçut un jour dans un parking de Cassis. La suite, affirme t’il, est entièrement inventée. Et dans ce film, c’est la suite qui, malheureusement, ne convainc pas. Il offre un début pourtant prometteur, par son ambiance méditerranéenne à double tranchant, un mouvement de caméra plutôt engageant et une bande son pure et juste. Le film semble s’engager sur une bonne voie et on savoure par avance ce petit plongeon dans la mafia marseillaise.
C’est assez rapidement la déconvenue. Malgré un casting des plus riches, Richard Berry nous porte à l’écran des acteurs qui, bien que talentueux, campent tous des rôles caricaturaux, aux airs de déjà vu. On retrouve donc Marina Foïs dans la flic blasée qui « fait juste son boulot», Kad Merad peu convaincant dans son rôle de petit parrain «familial mais impitoyable », et Jean Reno en hors la loi repenti. Richard Berry assure diriger étroitement ses acteurs, et on pourrait se demander si ce n’est pas ce manque de liberté qui empêche aux comédiens de mieux exploiter leurs rôles. On se retrouve face à des jeux très limités et très attendus, où l’humour pince-sans-rire de Marina Foïs s’avère un vrai soulagement. Charly Matteï (Jean Reno) ne parvint ni à nous attendrir ni même à nous attacher, tant ce protagoniste (bien que Jean Reno n’ait rien perdu de son charisme) se contente d’avancer froidement de victimes en victimes, porté qu’il est par sa morale. Le film est en effet parsemé de petites phrases peu subtiles mais qui se veulent « coups de poings ». C’est même Tony Zacchia (Kad Merad) qui nous terrasse par sa propre vision des choses : « le mal c’est le mal et il est en nous ».
Parmi cet ensemble de rôles creux, dont Joey Starr est une aberration, Jean-Pierre Darroussin nous offre un Martin Beaudinard plus complexe, plus surprenant et pourtant plus discret. Il est le seul a vraiment nous entraîner dans l’engrenage d’une mafia déjà plus sournoise. Ce n’est donc pas le scénario que l’on retient à la sortie du film, mais plus volontiers les jeux de pouvoir et de manipulation que l’on devine, ici et là, sur différents secteurs des « gentils » comme des « méchants ». Le film garde en atout l’aperçu qu’il nous offre d’une société extrêmement hiérarchisée, dans laquelle chaque relation est un risque à prendre sur sa vie.
Malgré de belles images, on se lasse très vite des mouvements très « m’as tu vu » de la caméra. Cette dernière est continuellement en mouvement, jusque dans les transitions, particulièrement redondantes : là encore, comme le scénario, on reste sans surprise jusqu’à la fin. L’Immortel reste malgré tout un film divertissant, qui pourra plaire aux fans du genre, mais ne séduira pas les plus exigeants.