[critique] Lovely Bones

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L’histoire d’une jeune fille assassinée qui, depuis l’au-delà, observe sa famille sous le choc de sa disparition et surveille son meurtrier, ainsi que la progression de l’enquête…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Date de sortie : 10 février 2010
Réalisé par Peter Jackson
Film américain, britannique, néo-zélandais
Avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Stanley Tucci
Durée : 2h 08min
Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbo26r_lovely-bones-bandeannonce-trailer-v_shortfilms[/dailymotion]

Cinq années après King Kong et des passages dans d’autres films en tant que producteur, Peter Jackson revient derrière la caméra avec une nouvelle adaptation : La Nostalgie De L’Ange d’Alice Sebold. Alors ayant lu le bouquin enfant et en ayant gardé un très bon souvenir bon souvenir de ce dernier, je peux dire que je faisais parti de ces personnes qui l’attendait avec impatience et qui avait une entière confiance en la personne de Peter Jackson, le bonhomme m’en ayant déjà mis plein les mirettes avec une autre adaptation et pas des moindres : Le Seigneur Des Anneaux. Alors, comme l’expérience m’a prouvé avec une grande cruauté qu’il fallait se méfier de ses trop grandes attentes, qu’en est-il avec Lovely Bones ? Avant de rentrer plus dans les détails avec les paragraphes suivants, laissez-moi vous dire une chose : Lovely Bones est une sacrée claque et pas des moindres.

Niveau acteurs rien à dire, même Mark Wahlberg, que j’avais un peu peur de retrouver dans un registre dramatique après un passage à vide dans sa carrière avec des échecs comme Max Payne et Phénomènes, s’avère être convaincant dans ce rôle de père meurtri par la disparition de sa fille et qui ne lâche rien. Chacun joue son rôle avec habileté et fermeté et apporte une réelle personnalité à son personnage. Du coup la crédibilité est à son apogée pendant toute la projection et chacun d’entre nous pourra (ou non suivant le personnage) s’identifier à l’un comme à l’autre suivant la situation. La jeune Saoirse Ronan est débordante de talent et a énormément gagné en maturité par rapport à ses anciens rôles et que dire de Stanley Tucci ! Je ne sais pas si le terme est bien approprier au regard de son personnage mais il est tout simplement brillant. Méthodique, méticuleux, il incarne à la perfection ce voisin modèle que chacun d’entre nous pourrait avoir (serviable, aimable…) mais qui une fois le voile levé est un redoutable prédateur ne laissant pas de place à l’hésitation. Chaque nouvelle apparition de sa part est synonyme d’énervement, énervement qui se transforme en un dégoût tel que l’on n’a qu’une envie, bondir de notre fauteuil et sauter dans l’écran pour lui faire sa fête (ah que le temps de Last Action Hero est bon !). En ces points, Peter Jackson a réussit haut la main son pari de nous impliquer dans ce drame d’une humanité sans faille.

A cela s’ajoute une mise en scène élégante, une luminosité très soignée et une excellente BO traduisant avec force les émotions qui émergent au fil de l’intrigue. Avec Lovely Bones, on sent vraiment que Peter Jackson s’est attelé à un défi de taille : être le plus parfait possible à tous les niveaux. Le réalisateur met un point d’honneur à nous embarquer avec lui dans cette aventure. Mais là où le tour de force fonctionne parfaitement c’est dans l’impact que procure le film à ceux qui ont lu le roman initial et qui l’ont apprécié. Je m’explique. Chaque lecteur sait pertinemment ce qui va se dérouler sous ses yeux mais en même temps Peter Jackson lui offre un tel spectacle qu’il a l’impression de découvrir pour la première fois cette œuvre. Par exemple, on sait inévitablement ce qui va arriver à la jeune Saoirse Ronan mais on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine tension, un certain malaise quant à son sort. Ce procédé de capter l’attention du spectateur qui était auparavant lecteur est le défi le plus dur à réussir pour un réalisateur choisissant d’adapter une œuvre faisant office de référence et connue dans le monde entier. En ces points Peter Jackson mérite tout notre respect.

Alors au final dire que Lovely Bones est le meilleur film de Peter Jackson serait mentir (en tout cas ce n’est pas mon avis) mais l’on peut aisément affirmer que le réalisateur néo-zélandais s’amuse dans tous les genres, que ce soit dans l’épouvante-horreur avec Braindead et Bad Taste, le fantastique avec Le Seigneur Des Anneaux et King Kong pour ne citer qu’eux, et que ce divertissement est tellement communicatif qu’il en devient réciproque. Avec cette créativité et ce talent débordant de toutes parts, Peter Jackson est à mon sens le meilleur adaptateur de roman de ces dernières années, celui qui sait toucher le cœur des lecteurs en leur faisant croire à la fois qu’il a comblé leurs attentes tout en leur faisant découvrir un spectacle unique qu’il s ont l’impression de ne pas connaître et de découvrir pour la première fois au fil des minutes. Chapeau bas.

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  1. Faut-il être sot pour aller chercher un polar « classique » dans cette oeuvre fantastique (dans les deux sens du terme)…

    Lovely Bones est un magnifique film « de fantômes », qui accroche son spectateur autant par la trivialité du meurtre et de son serial killer (« classique »), que par l’incroyable délicatesse des images de « l’au-delà ». Alliant rasoir et miroirs, réalité, rêve, sentiments, Peter Jackson livre une oeuvre magnifique, mature et subtile…

    Je vais le voir et le revoir longtemps avant d’en épuiser toutes les richesses…

  2. A mon sens, Lovely bones est un échec retentissant. Peter Jackson nous offre une réalisation plutôt réussie, Mark Wahlberg et Stanley Tucci font preuve de beaucoup de talent mais hélas ce film s’enlise dans une multitude de clichés navrants et accumule des scènes d’un kitch nauséabond pendant deux heures.
    Dommage, on aurait pu avoir droit à un bon polar si Jackson avait accepté de faire un film plus classique, parce que originalité ne rime pas toujours avec qualité…