[critique] Miral

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Jérusalem, 1948. Alors qu’elle se rend à son travail, Hind, une jeune femme palestinienne, recueille un groupe d’enfants victimes d’une attaque israélienne. Ainsi naquit l’institut Dar Al Tifel, un pensionnat pour enfants palestiniens. En 1978, Miral, fillette de 7 ans est conduite par son père Jamal à l’institut après le suicide de sa mère. Les années passent et à 17 ans, Miral se trouve à l’heure des choix : partagée entre la défense de la cause de son peuple par la force, et l’idée, inculquée par Hind, que l’éducation est la seule solution. Après Le Scaphandre Et Le Papillon, Julian Schnabel retrace l’histoire de femmes dont les destinées s’entrelacent sur trois générations, animées par une quête éperdue de justice, d’espoir et de réconciliation dans un monde assombri par les conflits, la fureur et la guerre. Miral est l’une d’elles.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 15 septembre 2010
Réalisé par Julian Schnabel
Film palestinien
Avec Hiam Abbass, Freida Pinto, Alexander Siddig, Yasmine Elmasri
Durée : 1h52min
Bande-Annonce :

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Le cinéma est un philosophe. Les interrogations qu’il soulève nous heurtent avec plus ou moins de réussite. Dans le cas de Miral, « la fleur rouge qui pousse au bord de la route », Julian Schnabel filme avec une urgence épileptique sa grande question d’1h52 : l’intérêt public passe-t-il avant l’intérêt personnel ?

Dans la tourmente israélo-palestinienne, le cinéaste juif américain règle sa caméra sur les pas de trois femmes arabo-musulmanes de générations différentes et de tempéraments opposés. Hind a fondé une école pour orphelins palestiniens. Elle est rigoureusement pacifiste. Nadia a subi le viol d’un homme de sa communauté. Elle est rigoureusement suicidaire. Miral, sa fille, est une enfant choyée par son père (qui n’est pas le violeur) mais ses vues politiques précoces la poussent vers le danger de la révolution.

C’est cette jeune femme-là qui intéresse de près Schnabel. Les aspirations de la jeunesse exacerbées par les secousses de la guerre forment un cocktail alcoolisé que la jeune Miral veut boire jusqu’à la dernière goutte : l’opposition physique à l’armée israélienne. L’amour conjugué de Hind et de son excellent père tenteront de faire barrage à l’esprit belliqueux de cette Jeanne d’Arc en puissance.

Tirée d’une histoire vraie, le film offre un excellent sujet de réflexion sur la notion de sacrifice dans l’engagement. Miral n’a rien vécu de personnel qu’elle voudrait déjà vivre au nom de la multitude. Sans la juger, le cinéaste enregistre son comportement fait de force de conviction et de force d’hésitation. L’étoile indienne qui monte et qui monte, Freida Pinto, prête la douceur de ses jolis traits à la pugnace Miral qui n’en est que plus sensible. La hâte de prendre part à une autre organisation du monde définit complètement la jeune femme mais cette définition est lacunaire puisqu’il lui faut vivre sa vie pour gagner en substance. La jeunesse même de Freida Pinto sert adroitement le propos tandis que Hiam Abbass, la valeureuse Hind, est superbe de maturité.

Sur l’échelle de la douceur charismatique, Alexander Siddig, le père de Miral, est quant à lui très haut placé. Un casting multiethnique bien réfléchi donne corps à une mise en scène lumineuse qui souffre un peu, il faut le dire, de la surexcitation des mouvements de caméra. A eux seuls, les comédiens peuvent faire tourner les têtes. Il n’en demeure pas moins que Julian Schnabel est méritant d’aviver la flamme du rapprochement au sein même de sa propre équipe de tournage et de prouver ainsi que l’artiste ne prend pas seulement le pouls de la société, il peut l’influer.

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  1. Il survole son histoire plutôt qu’il ne rentre dans le vif du sujet, laissant au final un message too much déjà couru d’avance, sans pour autant nous avancer ou nous bouleverser. Le point noir: la réalisation crasseuse.