Une fois n’est pas coutume, ce que j’avais décrypté à partir de la bande annonce de NO ESCAPE est l’exact résultat final !
À savoir un film tout à fait SPIELBERG-ien, pour le meilleur comme pour le pire, l’intensité et la gestion du stress à leur maximum.
Explications.
NO ESCAPE, c’est donc tout un tas de codes issus du cinéma de Steven Spielberg :
– Une violente installation du contexte, lors d’une introduction déjà très rythmée jouant avec les notions de stress (le verre d’eau, mais pas le même).
– L’installation patiente de la famille par ces petits détails du quotidien, ou ces attitudes « forcément » attendrissantes.
– La première explosion de violence joue avec le code du « Il y a un truc monstrueux qui approche, mais je ne le vois vraiment qu’à la dernière minute ».
– les mouvements de foule paniquée.
– certains plans semblent tout droit sortis des fils de l’homme (le tank, l’avancée au cœur de la foule armée), scènes qui déjà dans le film de Cuaron, renvoyaient à Spielberg (Il faut sauver le soldat Ryan, Indiana Jones…); symbole d’un être insignifiant s’attaquant à une entité indestructible.
Etc.
Donc déjà, le spectateur biberonné au cinéma de papa ne sera pas complètement perdu.
« Un rythme et une intensité au maximum, pour une empathie quasi nulle : le dilemme NO ESCAPE »
Mais niveau qualité, qu’en est-il ?
Même s’il est plombé par des éléments rédhibitoires, NO ESCAPE reste foutrement efficace. Pas qu’il soit particulièrement bien filmé ou monté ; John Erick Dowdle n’est définitivement pas Spielberg à ce niveau. Sa mise en scène ne fait qu’accoler les images les unes aux autres, sans chercher le mouvement de caméra capable de provoquer une ambiance, sans jouer avec le montage pour rendre son film encore plus anxiogène. C’est très commun.
Non, il s’agit plutôt de gestion du rythme et de la tension ; de la 15ème minute et ce jusqu’à la dernière scène, celle-ci sera entrecoupée de minuscules scènes de respiration (et non l’inverse, rappelant l’intensité barge de Fury Road).
L’ingéniosité scénaristique des Dowdle n’est pas de fournir une histoire qui tient la route, mais bien de renouveler intelligemment les mécaniques de stress. Fuite dans les rues, fuite vers le toit d’un immeuble, fuite du 40ème étage, fuite face à deux hommes armés, fuite d’un tank… Et ce en à peine 25 min. Si le thème principal est donc la fuite, plusieurs étapes plus ou moins spectaculaires, violentes et moralement ingérables la composent, laissant le spectateur avec une vision d’exhaustivité quand aux situations d’oppression telles que celles qui s’abattent sur cette pauvre famille. Éreintant, mais plaisant !
Paradoxalement, malgré son efficacité, NO ESCAPE laisse un arrière gout dégueulasse.
La faute à un gros problème d’installation des personnages ; entre les moues affligeantes ponctuant les blagues pourries d’Owen Wilson, les désillusions et crises existentielles ultra-light de Lake Bell, et les attitudes « trop mimis » des deux gamines, tout fait désespérément appel aux poncifs du genres pour nous convaincre. L’inconvénient avec cette famille trop banale pour être crédible, c’est qu’elle donne à la violence démesurée dont le film fait preuve avec elle, un caractère assez gratuit. NO ESCAPE ne parvient jamais à nous la rendre viscérale, cette violence. Ce nous fait toute la différence, car elle l’EST, viscérale, pour les personnages du film. Mais sans empathie pour eux, difficile d’être emporté autrement que par la tension. Contrairement au cinéma de Spielberg.
On retiendra néanmoins deux moments singuliers : le placement en deux phrases d’une morale anti-américaine contrebalançant (légèrement) la déshumanisation des assaillants et l’occultation de leur motivations, et un rapport particulier à la grande Histoire, via un Deus Ex Machina final très surprenant.
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LES AUTRES SORTIES DU 2 SEPTEMBRE 2015
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[column size=one_half position=last ]- No Escape: un hommage Spielberg-ien ?
– Deuxième trailer un peu plus décevant
• Réalisation : John Erick Dowdle
• Scénario : John Erick Dowdle, Drew Dowdle
• Acteurs principaux : Owen Wilson, Pierce Brosnan, Lake Bell
• Pays d’origine : U.S.A.
• Sortie : 2 septembre 2015
• Durée : 1h41min
• Distributeur : SND
• Synopsis : L’histoire d’une famille américaine qui déménage dans le Sud Est de l’Asie et se retrouve au milieu d’un violent coup d’état…
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