On nous avait prévenu, on ne nous a pas menti : Prince of Persia est typiquement un film à gros budget. De ce fait, l’argent n’a pas été jeté par les fenêtres : pour nous replonger dans cette Perse pré-islamique, le réalisateur Mike Newell nous transporte dans les plus beaux paysages du Maroc.
Il faut dire aussi que des décors titanesques ont été construits, parfois de la taille d’une petite ville. Tant pis pour les écrans verts (même si une partie du tournage s’est faite aux studios de Pinewood), l’équipe a longuement travaillé dans des sites soit authentiques, soit recréés. Le résultat donne un film superbe, oui, mais qui dégouline d’argent… et de clichés.
Prince of Persia foisonne d’actions et de cascades, largement inspirées du Parkour, une méthode d’entraînement spécifique qui permet de franchir les obstacles urbains ou ruraux par des sauts ou des escalades. Alors évidemment, on apprécie particulièrement les quelques fois où notre héros galope sur les murs, bondit de toit en toit, ou roule sur plusieurs mètres. Mais on regrette trop souvent la sauce américaine qui, fière de ses actions, accélère le tout, agite sa caméra dans tous les sens, multiplie les plans…
Finalement, un héros très fier d’avoir accompli un exploit physique (cascade ou combat) auquel nous n’avons rien compris. Et c’est sans compter, bien sûr, sur les fameux ralentis, ô combien inutiles, inefficaces et incongrus dans un film aussi accéléré. Perse oui, mais américain surtout.
En trame de fond, une histoire très inspirée du jeu vidéo du même nom. Mais si elle peut captiver quand on y joue ; sur un grand écran, elle comprend rapidement beaucoup trop de longueurs. Sous des airs d’épopée, l’histoire est de celle que l’on pourrait comprendre sans la suivre fidèlement d’un bout à l’autre.
On s’ennuie souvent, on sourit parfois : rendons grâce à la séquence de la course aux autruches, petite respiration accueillie avec joie, le tout porté par le seul personnage un peu léger, le cheikh Amar (Alfred Molina). Mais pour le reste aucune crainte, même au bord de la fin du monde, nos deux héros trouveront quand même le temps de s’embrasser.
Prince of Persia reste donc un film sans suspens, débordant de moyens, de cascades et de beaux acteurs. L’interprétation des deux personnages principaux, Tamina (Gemma Arteton) et Dastan, reste malgré tout une bonne surprise. On s’attache tout particulièrement à Dastan, incarné par un Jake Gyllenhaal plus maladroit que fier, qui tombe un peu quand même, et qui fatigue aussi de temps en temps. Tant mieux, le héros nous est sympathique.
En bref, Prince of Persia reste de ces films qui font beaucoup de bruit pour pas grand chose.