QUI C'EST LES PLUS FORTS
© Christophe Brachet

QUI C’EST LES PLUS FORTS ?, un côté Supercondriaque – Critique

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Difficile de critiquer QUI C’EST LES PLUS FORTS ? lorsque l’on d’emblée rebutés par son humour (qualité/défaut ultra-subjectif) et son manque global de finitions, de gout, de subtilité… Mais que par ailleurs, on est convaincus de sa sincérité, et qu’on y apprécie un certain sens des réalités du quotidien, et sa volonté de divertissement scénaristiquement efficace !

D’abord: le casting. Chacun dans son registre est assez bon. Alice Pol est très juste, tant dans la colère comme dans l’émotion; Audrey Lamy fait du Audrey Lamy – mais le fait parfaitement… On retiendra toutefois surtout Bruno Sanchez (Liliane de Catherine et Liliane), qui, exactement comme dans Le Talent de Mes Amis, se démarque par son touchant caractère, en décalage avec le ton du film.

Il serait en outre, extrêmement facile de catégoriser QUI C’EST LES PLUS FORTS ? film de beaufs Stéphanois (surtout que je suis Lyonnais) car le film tente fréquemment de se donner un style moins populaire qu’il ne l’est… J’ai par exemple cru reconnaître Syd Matters, Bon Iver, et un remix du thème d’Interstellar dans la bande-son; visuellement, un étrange mais judicieux filtre jaune sale est utilisé pour dépeindre l’atmosphère étouffante de St Chamond; ces quelques touches de gout sont malgré tout utilisées trop fréquemment, trop approximativement, et finissent dénaturées par péché d’ostentation;  la mise en scène manque de toutes façons, globalement de finesse. Complètement impersonnelle (une constante toutefois, du cinéma populaire français), elle n’hésite jamais par contre, à appuyer toute émotion par le bégaiement ou le surlignage. C’est souvent exaspérant mais… Il faut reconnaître que cela doit participer au rythme efficace du film.

qui c'est les plus forts ?
© Christophe Brachet

Ça, et ce grand écart assez dangereux qu’opère consciemment QUI C’EST LES PLUS FORTS ?.
Et c’est précisément au sein de celui-ci, entre ces recettes typiques de mélodramédie à base de spectaculaire caricaturalo-larmoyant, et cette réalité sociale angoissante car inéluctable, que se trouve la sensibilité et la sincérité de Charlotte de Turkheim Clément Koch (auteur de la pièce de théâtre originale). Une fois que l’on a accepté ce mélange contre-nature, un premier pas est fait vers le non-rejet du film. Le suivant, ce sont deux qualités s’entremêlant : une volonté de surprendre le spectateur, et ce par une écriture assez réussie.

Une gestion parfaitement calibrée de l’information à l’intérieur des surprenantes et conséquentes pistes scénaristiques mobilisera notre attention jusqu’au tout dernier instant. L’émotion nous atteint à l’usure, de même qu’une touche de stimulation: non sans une certaine naïveté ni une légère impression d’objectif manqué, Turkheim et Koch parviennent tout de même à provoquer la réflexion sur quelques sujets de société particulièrement d’actualité (xénophobie et précarité notamment). On n’aurait vraiment pas parié dessus en début de film.

L’humour défaillant et le manque de finition globale y sont contre-balancés par la générosité et la sensibilité des auteurs.

Au final, QUI C’EST LES PLUS FORTS ? rappelle le Supercondriaque de Dany Boon, en beaucoup plus modeste et moins drôle (encore une fois, c’est très subjectif – les spectateurs à mes cotés se gaussaient à n’en plus pouvoir). En tous cas, cela lui constitue à partir du même genre d’éléments – émotion, comédie, sujets de société – une personnalité pas moins respectable dans le milieu du divertissement populaire.

Georgeslechameau

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