Ben est aussi bien en plein échec professionnel que sentimental : lui qui se rêvait comique à New York revient « bredouille » à Paris. Il rencontre alors Alex, co-animateur vedette d’une matinale sur la radio Blast FM, le Breakfast-club. Alex est entouré de Cyril, un quadragénaire mal assumé, et d’Arnold, l’animateur populaire de la bande. Ben est engagé pour écrire des sketches. Mais c’est alors qu’ un raz de marée secoue soudainement la station : l’audience du Breakfast-club est en chute libre. La radio envoie alors la bande sillonner en bus les routes de France pour reconquérir leur public…
Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : 11 avril 2012
• Réalisé par Romain Levy
• Film français
• Avec Manu Payet, Clovis Cornillac, Douglas Attal
• Durée : 1h40min
• Titre original : Radiostars
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8sND5MzEr44[/youtube]
Loin des 11 Commandements dont il a participé à l’écriture, Romain Lévy réalise ici son premier film sur une équipe animant une matinale radiophonique nommée Breakfast-Club (sans doute une référence au film des années 80 de John Hughes). Introduite par le nouvel entrant dans l’équipe, Ben, premier rôle brillant pour Douglas Attal, fils du producteur du film, on se retrouve directement dans l’ambiance d’une radio “jeune” sobrement appelée ici Blast FM mais qui rappelle évidemment beaucoup les Fun Radio ou autres Virgin Radio avec leurs matinales collégiales et festives.
On entre dans le film comme on rentre dans une bande de potes. A l’image du personnage de Ben, on est un peu gêné au début. On ne comprend pas tout de suite les tenants et aboutissants de tous ces personnages : un irascible Clovis Cornillac en chef, un très amusant Manu Payet à ses côtés et un haut-en-couleurs Pascal Demolon animent façon rock-star un peu mégalo LE show radiophonique. Puis tout bascule, l’équipe doit payer pour sa mégalomanie en effectuant une tournée en bus dans tous les bleds de France. Et là, au même titre que Ben, on rentre dans la joyeuse bande au cours d’un voyage que l’on fait avec eux par l’intermédiaire de la caméra. Les acteurs sonnent juste : ils n’exagèrent ni dans la potacherie ni dans le dramatique quand certains moments plus sérieux arrivent dans le film. Si je m’attendais à un jeu assez adapté pour Manu Payet dont j’avais bien aimé la prestation dans le Livre VI de Kaamelott, j’ai été agréablement surpris par Clovis Cornillac qui m’avait plutôt habitué à des prestations moyennes ou inadaptées ces derniers temps.
A la fois simple film de potes et simple comédie française sur un road-trip, on a affaire à un film simplement conçu pour faire passer un bon moment.
Par ailleurs, et c’est l’objet du film, on rit énormément durant Radiostars. Les répliques sont bien senties mais font moins one-man-show que certaines grosses comédies françaises récentes. La thématique s’y prête aussi plus sans doute et fait moins décalée étant donné qu’on cause ici d’un show radiophonique préparé et écrit. Les vannes sont parfois irrévérencieuses mais n’épargnent personne. J’ai lu par ci par là que l’on comparaît ce métrage à Presque Célèbre (Almost Famous – un road trip également) ou à Good Morning Vietnam (LE film sur la radio par excellence) : je ne suis pas sûr que ce soient finalement les meilleurs comparatifs à faire. Radiostars en prend certaines qualités mais il est clairement plus jouissif au final que ces deux films (et sans aucun doute moins bien abouti techniquement également).
Car le truc de Radiostars, ce n’est pas de faire LE film mais d’en faire CE film. Ne vous inquiétez pas, je m’explique : à l’heure où le cinéma français peut cartonner avec du The Artist (et toutes ses qualités techniques, ses prix, etc), on sait aussi que la comédie populaire telle qu’Intouchables ou précédemment l’Arnacoeur peut simplement donner le sourire et fonctionner sans artifice technique énorme mais en se basant sur la sympathie et la cohérence de son cast et de son scénario. A mi-chemin entre les comédies positives que je viens de citer et le film de potes dont la qualité technique peut osciller de Quatre Garçons Pleins d’Avenir à Good Morning England (le spectre est très large comme vous le constatez), la plus grande qualité de Radiostars est de mettre la patate et le sourire aux lèvres au spectateur, sans artifice superflu mais avec une alchimie évidente. A la fois simple film de potes et simple comédie française sur un road-trip, on a affaire à un film simplement conçu pour faire passer un bon moment.