SWEETIE

[CRITIQUE] SWEETIE (1989)

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Note du rédacteur

Il vaut mieux avoir visionné les quatre courts métrage de Jane Campion en préambule à ce SWEETIE ; ils sont une porte d’entrée assez nécessaire à l’univers esthétique et thématique de la réalisatrice.
Amour, désir, famille, folie, nature, peur et rêve s’entremêlent dans ces portraits inséparables les uns des autres mais pourtant uniques. Avec subtilité, douceur mais aussi avec franchise et audace, Jane Campion porte un regard sans concession sur une famille dysfonctionnelle et touchante. Passant avec facilité d’un personnage à l’autre, la cinéaste les rend tous fous à leur façon, explorant ainsi la question de la normalité et du rapport au regard de l’autre à l’intérieur de cette famille.

Grâce aux rêves de ses personnages (et à un ultime fantasme), des séances expérimentales permettent à l’auteur de poursuivre les expériences de ses courts-métrages. Le film suit cependant une narration classique et linéaire sans jamais pour autant laisser deviner quelle route vont prendre ses protagonistes.
Une fois de plus, avec ses cinq acteurs principaux, Jane Campion démontre sa capacité à dénicher des acteurs talentueux mais aussi son intelligence et son instinct à travers leurs différents jeux. Offrant des cadrages originaux et sublimes (notamment lors du voyage et de la découverte de l’arrière pays) la réalisatrice surprend et éblouit. Le tout est magnifié par une musique qui transcende aussi bien l’image de la réalisatrice, que le désir de ses personnages. Il faudra tout de même adhérer à l’esthétique 80’s de l’ensemble.


Dans SWEETIE, les archétypes du personnage masculin sont transférés vers la Femme, et inversement :

L’irascibilité, la liberté de choix, la déconsidération de l’autre sexe, la position de « chef de famille »… Cela est ici féminin. La soumission, le statut d’objet malléable, vulnérable et dépendant, la sensibilité aux choses… Cela est « plus masculin ».
Sweetie est ainsi, la personnification de ces deux perceptions. Génial protagoniste bipolaire, elle est à la fois féminine et masculine, aussi attirante et séductrice qu’ultra-repoussante par son hystérie ; aussi dépendante des sentiments, de l’opinion des autres, ou économiquement… que débridée dans ses mœurs et actions. Elle personnifie ainsi par le sexe et la sensualité, les différents désirs qui sous-tendent chacun des autres personnages, et qu’ils ne parviennent à exprimer autrement que par la métaphore : l’arbre déraciné – les racines (l’absence d’instinct maternel, le désir de famille), être enfoui dans le sable (le désir d’affection), ou s’entourer d’une communauté d’hommes objets (le désir… tout court – combler l’ennui).
Un personnage passionnant qui donne une profondeur différente à un cinéma que l’on pensait pouvoir étiqueter comme féminin, féministe et binaire.

« SWEETIE garde cet aspect authentique et unique qui en font un objet brut et précieux. »

SWEETIE garde cet aspect authentique et unique qui en font un objet brut et précieux; une oeuvre personnelle et singulière, tant au sein de la filmo de Jane Campion que dans un univers cinématographique auquel la cinéaste tente d’appliquer son propre langage : on y voit déjà la sensibilité particulière de la réalisatrice vis-à-vis de ses personnages, notamment féminins, une passion pour la photo familiale, dans sa beauté et dans ses défauts. SWEETIE est une chronique douce-amère des relations parfois dévastatrices qui parcourent cette institution, ici dépassée par les événements. C’est en évitant sa propre destruction qu’elle s’effondre finalement ; le tout sous l’œil tendre, et non dénonciateur, de sa réalisatrice.

Critique écrite à « six mains », par Marie, Vivien et Georgeslechameau

[divider]JANE CAMPION SUR LE BLOG DU CINÉMA[/divider]

[toggler title= »PORTRAIT DE LA RÉALISATRICE » ]

[dropcap]A[/dropcap]rtiste et cinéaste marquante de ces dernières années, Jane Campion s’est illustrée en parcourant des thèmes singuliers et universels, personnels et communs à tous, originaux et intemporels. Nous profitons de la réédition de sa filmographie en vidéo pour dresser un portrait de la cinéaste à travers l’analyse de l’intégralité de son oeuvre.

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[toggler title= »CRITIQUES DE SES DIFFÉRENTS FILMS » ]

Analyses des courts métrages, Peel, Passionless Moments, A Girl’s Own Story, After Hours et The Water Diary;

Critique des Longs métrages
– SWEETIE, 1989
 UN ANGE A MA TABLE, 1990
– LA LEÇON DE PIANO, 1993
PORTRAIT DE FEMME, 1996
– HOLY SMOKE, 1998
– IN THE CUT, 2003
– BRIGHT STAR, 2009

Critique de la série
TOP OF THE LAKE, 2013

[/toggler]

[toggler title= »INTÉGRALE JANE CAMPION: le contenu du coffret » ]

http://video.fnac.com/a8932259/Coffret-Jane-Campion-12-films-Edition-speciale-Fnac-DVD-DVD-Zone-2ob_d32b08_3d-boxset-br

Contenu du coffret DVD 

Courts métrages :
– PEEL, 1982
– PASSIONLESS MOMENTS, 1983
 A GIRL’S OWN STORY, 1984
– AFTER HOURS, 1984
– THE WATER DIARY, 2006 (inédit, tous territoires)
– THE LADY BUG, 2007 (inédit, tous territoires)
Tissues (inédit, tous territoires)

Séries
– TOP OF THE LAKE, 2013

Longs métrages
– TWO FRIENDS, 1986 (TV)
– SWEETIE, 1989
 UN ANGE A MA TABLE, 1990
– LA LEÇON DE PIANO, 1993
PORTRAIT DE FEMME, 1996
– HOLY SMOKE, 1998
– IN THE CUT, 2003
– BRIGHT STAR, 2009

[/toggler]

[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]Sweetie (4)[/column]
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Titre original : Sweetie
Réalisation : Jane Campion
Scénario : Jane Campion, Gérard Lee
Acteurs principaux : Karen Colston, Genevieve Lemon, Tom Lycos
Pays d’origine : Australie
Sortie : 3 janvier 1990
Ressortie : 2 septembre 2015
Durée : 1h37min
Distributeur : Splendor Films
Synopsis : Kay a peur de tout : du présent, de l’avenir, de la vie, de la mort. Tout semble s’arranger lorsqu’elle se met en ménage avec Louis, l’ancien fiancé d’une collègue. Mais ce bonheur apparent ne dure qu’un temps et ses angoisses la reprennent. C’est alors qu’apparaît Sweetie, sa jeune soeur, obèse, débraillée et sympathique, qui laisse dans son sillage un énorme nuage d’entropie…

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