Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L’arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l’oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l’histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l’orgueil et l’argent peuvent être autant d’obstacles à leur histoire d’amour.
Note de l’Auteur
[rating:9/10]
• Date de sortie : 19 octobre 2011
• Réalisé par Michel Hazanavicius
• Film français
• Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman
• Durée : 1h40min
• Bande-annonce :
The Artist, présenté au Festival de Cannes (et acclamé), est un film attendu par tous. Il ne fallait pas moins de deux heures d’attente au Théâtre la Licorne pour que les accrédités « Cannes Cinéphile » puissent s’installer dans la salle. Ce film titille notre curiosité : un long-métrage en noir et blanc et muet de surcroît est, disons le, plutôt osé. Loin d’être un pari suicidaire, The Artist nous saisit dès les premières images.
Ce film se savoure intégralement. [pullquote]Si la curiosité vous pousse à aller le voir en salle, vous découvrirez alors en vous un plaisir insoupçonné : le plaisir du film muet en salle.[/pullquote] Vous pensez avoir déjà vécu cette expérience grâce à des rétrospectives des films du début du cinéma ? En réalité, cette nouvelle projection sera différente. En effet The Artist, contrairement au classique de l’époque, s’adresse à nous, public contemporain. The Artist ne réchauffe pas le passé mais nous propose bel et bien quelque chose de nouveau. C’est ainsi que l’expérience du muet nous semble bien réelle.
Nous retrouvons toutes les caractéristiques de l’époque du muet à travers de nombreux hommages à diverses périodes importantes du cinéma Hollywoodien. Le plus frappant, et savoureux, est cet amour de l’image et plus particulièrement des visages. On ne se lasse pas des gros plans qui subliment Bérénice Bejo, l’actrice qui incarne Peppy Miller. The Artist nous séduit alors par la musique et l’image. C’est pourquoi l’irruption du son nous agresse violemment et nous ramène à une réalité moins légère. Le film semble ainsi faire l’apologie du muet, car même la fin se termine en musique et non véritablement en « sonore ».
Nous pouvons cependant nous poser quelques questions. Ce film s’adresse-t-il surtout à un public cinéphile ? Les références au cinéma muet ne sont pas rares et sont à l’origine de certains clins d’œil comiques. Est-ce que ce film peut avoir la même ampleur hors d’une salle ? Le dispositif lui-même nous donne l’illusion d’une expérience d’antan…
En tout cas, cette séance de cinéma fonctionnait parfaitement avec évidemment un Jean Dujardin expressif toujours maître de son charisme. Il aurait été difficile de trouver un meilleur acteur pour tenir ce rôle. L’humour est savoureux et rythme parfaitement le film. Il faut à présent espérer que d’autres films ne volent pas ce principe, car ce qui fait avant tout l’exception de The Artist est justement sa différence dans ce monde de couleurs et de bruits.