Le dictateur d’un pays du Moyen-Orient est secrètement remplacé par un sosie (Sacha Baron Cohen) et doit refaire sa vie à New York.
Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : 20 juin 2012
• Réalisé par Larry Charles
• Film américain
• Avec Sacha Baron Cohen, Anna Faris, Ben Kingsley
• Durée : 1h23min
• Titre original : The Dictator
• Bande-Annonce :
Autant le dire de suite, si vous n’êtes pas adepte d’humour gras, lourd et irrévérencieux, enlevez au moins 10 points à la note dont fait l’objet The Dictator (mais lisez tout de même la suite pour savoir pourquoi…).
Sacha Baron Cohen retrouve ici pour The Dictator le réalisateur de ses précédents films “délires” Borat et Brüno, Larry Charles, ainsi que son frère Erran Baron Cohen à la composition des musiques du film (comme pour les deux autres films cités). Le ton est carrément le même : l’interprète de Borat revient dans ce registre assez poussé avec horreurs débitées sur horreurs débitées d’une manière totalement assumée. L’humour est gras mais aussi extrêmement acerbe : tout le monde y passe, des dictateurs aux écolos, en passant par la démocratie… On pourra s’offusquer de certaines charges “racistes” de tous bords mais comme je ne me sens pas qualifié pour répondre à la question philosophique “Peux-t’on rire de tout ?”, je soulignerai quand même que l’exercice de la parodie pratiqué dans ce long-métrage est bien exécuté et qu’une fois encore le personnage principal est plus bête que réellement méchant.
Par là même, on regrettera de voir Sacha Baron Cohen s’enfermer dans ce type de personnage quand on voit ce qu’il peut faire dans d’autres films (comme le Hugo Cabret de Martin Scorsese) mais le traitement de ce film comme totalement scénarisé (à contrario des précédents “présentés” comme des sortes de documentaires / improvisations) montre une évolution assez positive de sa collaboration avec le réalisateur Larry Charles. De même, si l’humour est du même niveau que dans Borat, par exemple, le film délivre un message anti-dictature assez marqué et parodie des hommes politiques contemporains à la sortie du Printemps Arabe : ce n’est pas pour rien que ce film a été déjà interdit dans plusieurs pays comme la Biélorussie ou le Turkménistan.
The Dictator multiplie les gags assez bêtes mais foncièrement drôles dans son attaque envers les totalitarismes et rire de régimes aussi abjects, même si c’est souvent en-dessous de la ceinture, reste très plaisant.
En fait, avec un style d’humour contemporain et irrespectueux conservé, The Dictator tend à faire penser à une réactualisation de Le Dictateur (The Great Dictator) de Charlie Chaplin. Si on ne peut pas préjuger et comparer les qualités de Sacha Baron Cohen à celles de l’interprète de Charlot, les similitudes d’irrévérence entre les deux films sont troublantes. De même, le fait qu’ils parodient une menace politique contemporaine de manière aussi virulente est assez rare dans une comédie. Et le fait qu’ils y arrivent avec autant de talent et de rythme en caricaturant des êtres prêtant très peu au rire est d’autant plus remarquable.
Ceci étant dit, The Dictator multiplie les gags assez bêtes mais foncièrement drôles dans son attaque envers les totalitarismes et rire de régimes aussi abjects, même si c’est souvent en dessous de la ceinture, reste très plaisant. Ce film est un moment de détente d’1h24 très bien marketé par un amuseur britannique de premier ordre, sans doute pas encore au niveau de très grands comédiens mais qui voit son interprétation et sa qualité d’écriture s’améliorer à grand pas jusqu’à nous fournir ici un dictateur extrêmement drôle… et attachant.