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[critique] THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW

Affiche du film THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW

Une nuit d’orage, la voiture de Janet et Brad, un couple coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ses occupants pour le moins bizarres, qui se livrent à de bien étranges expériences.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]

Date de sortie : 1975
Réalisé par Jim Sharman
Film américain
Avec Tim Curry, Susan Sarandon, Barry Botswick
Durée : 1h40min
Titre original : The Rocky Horror Picture Show
Bande-Annonce :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x6fdq8_rocky-horror-picture-show-movie-tra_shortfilms[/dailymotion]

THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW est un des rares films (voire le seul) qui s’inscrit dans plusieurs décennies où adaptation, évolution, interprétation sont la source de sa longue existence. Le film de Jim Sharman est davantage connu aujourd’hui pour ses soirées (cf l’article sur l’évènement). Pourtant il ne faut pas oublier sa genèse et l’œuvre même. Ce film est initialement inspiré de la comédie musicale londonienne The Rocky Horror Show de Richard O’Brien (1973), qui connut un incroyable succès alors que le film, lui n’en eu aucun… sauf par un petit groupe de fans qui, petit à petit, rendit le film interactif.

Il semble qu’aujourd’hui celui-ci s’inscrit plus aisément dans notre société contemporaine. Nous pouvons imaginer ce qui a déplu à l’époque de sa sortie : une trop forte connotation sexuelle, le thème de l’homosexualité et des travestis était bien plus tabou et l’intrigue est quelque peu faible. 30 ans après, les allusions (homo)sexuelles parfois très explicites ne choqueront plus réellement le spectateur (à de très rares exceptions) et l’intrigue elle ne manquera pas de nous amuser.

Photo 2 du film THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW.jpg

Ce film donne irrémédiablement envie de bouger, de vivre avec, d’en rire, etc. Le spectacle interactif se devait d’être.

Pourtant si les spectateurs espèrent voir une grande œuvre du 7ème art, alors oui, la déception peut être grande. Mais s’ils s’apprêtent à partager un instant drôle, rythmé par une bande originale entrainante, et absolument déjantée, ils pourront alors apprécier entièrement le film. Mais il faut avouer que THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW, en s’intégrant à des spectacles interactifs, en est d’autant plus prenant. L’un répond à l’autre. Ce film donne irrémédiablement envie de bouger, de vivre avec, d’en rire, etc. Le spectacle interactif se devait d’être. Le film a de toute évidence toujours fait appel à la complicité de ses spectateurs : de nombreuses allusions à d’autres films, des tableaux, des répliques, etc. s’enchainent sans cesse.

Si le scénario a peu d’intérêt, le film nous saisit immédiatement. Il s’appuie principalement sur un univers parfaitement dessiné. On déteste ou on adore : cela en importe peu. Il est indéniable que le film est atypique, entrainant ou dérangeant. Mais il est là. Tim Curry (Ca, il est revenu, Maman, j’ai encore raté l’avion) qui tient le rôle de Frankie, le travesti du film, est absolument épatant. Assumant parfaitement sa tenue (porte jarretelle, bustier, maquillage intense et très haut talon) il écrase tous les autres personnages par son charisme. Dès lors, loin d’être à l’image des canons de beauté, Tim Curry piège notre regard, il est impossible d’apprécier autre chose. Un paradoxe semble pourtant émerger de ce personnage : habillé en femme certes, et pourtant gardant une virilité qui pourrait choquer dans cette tenue de femme, Il échappe à un quelconque stéréotype d’homme efféminé sans pour autant être ridicule. S’il n’y avait qu’une raison d’aimer le film, ce serait ce personnage.

Le genre comédie musicale peut rebuter certains spectateurs, mais ne pas regarder ce film serait vraiment rater une œuvre atypique.

Photo du film THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW

Auteur·rice

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  1. Alexandra : bravo ! Bravo et merci d’avoir posté une critique sur ce film. Je l’adore. Je ne reviendrais pas sur ton analyse, je suis même 100% d’accord avec toi au sujet du personnage de Rocky, c’est une merveille d’écriture et d’interpretation. Tim Curry est incroyable, il maitrise son corps parfaitement, son accent british associé à son look extrème et ses incroyables mimiques faciales en font un porte drapeau anti-establishment des plus subversifs. J’imagine la claque en 1973, puis en 75 sur les écrans.

    Je voudrais juste ajouter deux ou trois choses qui ont fait que ce film m’a proprement (ou salement) scotché à mon siège dès la première vision. Tout d’abord l’histoire, bien trop sous estimée. D’une part elle est merveilleusement écrite, extrèmement respectueuses des codes des mythiques films d’épouvante et de SF de la Hammer et de RKO – le générique d’introduction annonce d’ailleurs la couleur. Sous des faux-airs de pastiche, l’histoire du Rocky Horror nous offre tout ce qui fait un bon film : des personnages savoureux, des twist (au sens propore comme au figuré) savament placés et une alternance de méthodes narratives agencées avec virtuosité (visual story telling traditionel, narrateur omniscient, comédie musicale)…

    Comme je suis un garçon, je voudrais ajouter qu’il n’y a pas que le personnage de Rocky qui m’a bluffé. Il y a aussi et surtout celui de Janet, joué par Susan Sarandon au sommet de sa séduction, elle interprète une jeune étudiante, fraichement fiancée et très ordinaire qui s’ouvre soudainement aux plaisirs et à la liberté. Au fur et à mesure que l’histoire progresse, la jeune fille coincée se transforme en véritable bombe sexuelle assoifée de luxure… Sa chanson – « Toucha Toucha Me », la scène qui va avec et celle qui suit (son fiancé, Rocky et le reste des invités la surprenant en mauvaise posture et bonne compagnie) forment un sommet d’humour kitch parfaitement assumé.

    Enfin, tout dernier point : j’ai adoré le Rocky Horror dès la première vision mais j’aime encore plus le revoir. C’est vraiment un film intemporel. Un bijou dont le message philosophique et politique est, je pense, toujours d’actualité. Qu’est-ce qu’ils ont dû se régaler à le tourner !

    Je suis désolé d’écrire des commentaires aussi longs… Je ne sais pas faire court.