[critique] The Runaways

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Los Angeles, 1975. Joan Jett et Cherie Currie, deux adolescentes rebelles, se rencontrent et deviennent les figures emblématiques de ce qui se révélera être le plus célèbre des groupes de glam rock féminin, les Runaways. Après une irrésistible ascension dans une Californie en ébullition créative, ces deux jeunes stars légendaires vont ouvrir la voie aux générations futures de femmes musiciennes. Sous l’influence de leur imprésario, l’excentrique Kim Fowley, le groupe va vite s’imposer et déchaîner les foules. Au-delà d’une trajectoire unique, voici l’histoire vraie de jeunes filles qui en se cherchant, vont toucher leurs rêves et changer la musique pour toujours.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 15 septembre 2010
Réalisé par Floria Sigismondi
Film américain
Avec Kristen Stewart, Dakota Fanning, Michael Shannon
Durée : 1h46min
Bande-Annonce :

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Le rock n’ roll est le genre musical le plus ritualiste et le plus déjanté du XXème siècle. Cet heureux paradoxe fait sa gloire. Les femmes ont toujours compté parmi les idolâtres et pourtant dès 1975, sans dégarnir les rangs des fidèles, elles vont se mettre à tenir le manche de la guitare. Ce passage de la fosse à la tribune, ce bond de chamois, Floria Sigismondi l’a filmé avec intelligence. Explications.

Joan Jett et Cherie Currie sont deux adolescentes amères que le soleil de Californie n’égaye pas. A une misérable vie de famille s’ajoute la traditionnelle crise identitaire de l’âge ingrat. Le seul recours pour elles – mais quel recours ! – est la plongée dans le rock n’ roll tant rêvé. Joan a une guitare, Cherie un style, Fowley est manager de musique : équation.

The Runaways retrace le succès fulgurant du premier groupe de rock féminin, de ses espoirs de conquête à sa dislocation sans retour. Le film s’intéresse particulièrement à la relation étrange qu’entretiennent les cinq filles dans le vent avec l’excentrique Fowley. Ce gourou improvisé persuade Joan et ses consœurs que les femmes ne peuvent survivre dans un monde d’hommes sans avoir une bonne paire de couilles entre les jambes. Le rock est un monde d’hommes. Il les incite à se comporter avec une rudesse toute masculine, mais la féminité insistante de Cherie bouleverse la donne. De l’aveu de Fawley, Cherie est la Brigitte Bardot de la formation. Elle est la proue du bateau, celle par qui la jalousie arrivera.

La réalisatrice pointe du doigt sur cette contradiction inhérente au pouvoir des femmes. Faut-il singer l’homme au risque d’être un clone ou faut-il assumer son sexe au risque d’être un objet ? Dans nos sociétés de patriarches, les femmes courent toujours un risque. Au moyen d’un rock prophétique, les Runaways aurait pu repérer la troisième voie (la voie de Lara Croft, peut-être). Drogue et rancune feront barrage à leur quête. La qualité du film repose essentiellement sur la profondeur de son thème et sur l’agréable surprise de voir Kristen Stewart et Dakota Fanning sortirent du babyhood. Les deux comédiennes, unies précédemment dans Twilight, nous persuadent que l’étiquette  »mièvre » ne colle pas à leur front. Fanning-Bardot, toute en égarement et en retenue est simplement imprévisible et Stewart, voûtée et presque animale s’éloigne du peu d’effort qui a fait sa renommée. Mention spéciale à l’excellent Michael Shannon (Fowley), le fou des Noces Rebelles de Sam Mendes, toujours aussi délirant ! Ce comédien injustement méconnu est la fusion d’alchimiste entre Jim Carrey et Jack Nicholson. Maître de cérémonie de ce grand débat sexuel, il offre une vision décadente de l’homme, comme le père alcoolique de Cherie. L’histoire commence par la perte du sang menstruel de la jeune femme, rite de passage de l’amazone. Messieurs, à bon entendeur, salut. Mesdames ont des choses à cracher dans le micro.

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  1. Note: 3/5

    Le rock a vu des têtes passer! Toutes sortes de têtes d’ailleurs. Dont les visages féminins(aux grimaces masculines, c’est vrai). The Runaways en font partie, et ont laissées quelques traces. Ce film (et non pas documentaire) nous permet de comprendre leur histoire. Comme tous les groupes (ou presque) elles ont commencé leur carrière dans des endroits légèrement pourris par manque de notoriété évidemment, mais surtout par manque de crédibilité. Très rapidement, elles signent avec un label et très rapidement, elles connaissent les douleurs du succès… Sexe, drogue et Rock&Roll. Non? Et bien si … Et à 15 ans aussi.

    D’abord, on ne s’ennuie pas tellement avec elles, au contraire on est plutôt bien. Le film est juste assez long pour en dire assez. La scène de plus aurait été de trop. Le plus: Les originales (Joan Jett et Cherrie Curry) sont encore vivantes, on y croit alors davantage. Le Plus bis: Kristen réussit à faire oublier son image de « vampirophile »… Et heureusement. D’ailleurs ce rôle de rebelle lui va bien, elle dégage un sex-appeal plutôt déstabilisant.

  2. C’était un bon film dans l’ensemble, avec une bonne BO et un rythme très correct. Bon point pour Kristen Stewart qui a su se détacher de son rôle d’amoureuse de vampire pour adolescent en rute.

    Dommage que The Runaways soit un film en fait…