Il y a des jours où l’on se dit que l’on aime vivre dangereusement : aller voir un film avec Ben Affleck, réalisé par ses soins et auquel il a participé à l’écriture, c’est quand même faire preuve d’un certain courage. Ceci étant dit, cette adaptation d’un roman écrit par Chuck Hogan a des bons côtés. Esthétiquement parlant, la ville et son côté pauvre et sale sont très bien retranscrits. Le côté looser des personnages principaux est bien exploité et tout au long du film, on ne voit pas réellement de véritable “gagnant” dans cette tranche de vie.
Les acteurs ne sont pas à la ramasse et même Ben Affleck n’est pas aussi mauvais que ce à quoi il avait pu nous habituer. En revanche, si le scénario tient la route en tant que tel, il regorge de poncifs extrêmement énervants : la romance entre deux personnes que tout oppose avec une ambiance à la limite du Roméo et Juliette, l’histoire familiale qui cherche à justifier certaines actions, le parrain implacable, etc. Sans parler des dialogues qui, dans la première demi-heure de film, sont à la limite de l’insoutenable tantôt à cause d’un humour bancal, tantôt à cause d’une mièvrerie incroyable.
The Town n’est pas un mauvais film en soi. Le scénario et l’esthétique de ce long-métrage tiennent la route en tant que tels et le jeu des acteurs est potable. Mais regrouper dans un seul et même film tant de choses vues et revues sans y apporter ni un nouvel angle d’approche, ni une originalité certaine, rend ce film à l’image de ses héros : criminel.