[critique] The Wrestler

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A la fin des années 80, Randy Robinson, dit The Ram (« Le Bélier »), était une star du catch. Vingt ans plus tard, il ne se produit plus que dans des salles de gym de lycées ou des maisons de quartier… Brouillé avec sa fille, il est incapable d’entretenir une relation durable avec quiconque : il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l’adoration de ses fans.
Mais lorsqu’il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d’un match, son médecin lui ordonne d’abandonner le catch : un autre combat pourrait lui être fatal. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring…

Note de l’Auteur

[rating:9/10]

Date de sortie : 18 février 2009
Réalisé par Darren Aronofsky
Film américain
Avec Mickey Rourke, Marisa Tomei, Evan Rachel Wood
Durée : 1h45min
Bande-Annonce :

Autant le dire de suite, le retour de Mickey Rourke est à marquer d’une croix au stylo indélébile dans un livre doré aux reliures plus parfaites les unes que les autres. En d’autres termes, The Wrestler est « le » film à ne pas manquer dans la filmographie – trop instable dans sa qualité il faut l’avouer – de l’acteur.
Si on ajoute à ça un réalisateur – Darren Aronofsky – un des plus prometteurs de sa génération – Requiem For A Dream, Pi ou The Fountain en illustre les parfaits exemples – on a un film qui, sur le tableau, était un véritable challenge, tant pour l’acteur que pour le cinéaste.
Une grande star du catch des années 80, qui, d’année en année, se voit mis au rang de vulgaire tapis de palier, servant juste à faire de petites prestations scéniques, de petites conventions afin de signer des autographes à des enfants en mal d’idole ou de servir des clients impolis et caractériels dans une boucherie de supermarché de banlieue.

Si on ne devait retenir qu’un seul mot pour définir ce film, ce serait très certainement « émotion ». Rarement on a été si proche, si peu éloigné d’un homme qui passe par tant d’émotions et de mal-être afin de récupérer ce qui fait de lui un être humain, sa propre vie. Le catch est toute sa vie, comment vivre si on ne peut plus en faire ? Sur quelle base se maintenir si le plus gros pilier de son existence vient de s’effondrer ?
Le Bélier avait tout pour lui, un sport où il excellait, un public qui le vénérait, jusqu’au jour où plus rien ne va, où tout s’écroule en lui et autour de lui. La santé, la famille, son envie-même de se produire sur scène est marquée d’un immense point d’interrogation.
Mickey Rourke est ici littéralement habité par son rôle et cela fait bien plaisir de le revoir comme cela. Les seconds rôles sont quasiment effacés, en particulier Cassidy / Pam, campé par Marisa Tomei. Mais bizarrement – et cela a sans doute été fait exprès – cela ne joue en rien dans la qualité du long-métrage tellement on est obnubilé par la carrure et la prestance de l’acteur principal.

Pour parler un peu technique, la réalisation est juste impeccable, les plans s’enchaînent naturellement, caméra à l’épaule, la photo est pointue – les tons clairs et foncés se mélangent à merveille, pourtant on est en face de lumière naturelle -, le montage – qu’on doit à Andrew Weisblum (A Bord Du Darjeeling Limited) – est percutant et bien travaillé, spécialement dans les scènes de combats. Quant à la bande originale, nous la devons à Clint Mansell, qui avait déjà travaillé pour tous les films de Darren Aronofsky. Sans compter les Guns N’Roses ou Bruce Springsteen et son « The Wrestler » qui a remporté un Golden Globe.
Au niveau action justement, la plastique de Mickey Rourke est impressionnante. On imagine aisément des heures et des heures d’entraînement, de préparation et d’enchaînements de coups pour ce qui a dû être un des films les plus éprouvants de l’acteur. D’un autre côté, comment paraître crédible si on a en face de soi un interprète maigrelet et ne tenant pas sur ses jambes ?

The Wrestler était un challenge. Il a notamment été réalisé en seulement 35 jours, durée ultra-courte pour un long-métrage. Mais ce challenge a été relevé haut la main par un duo réalisateur / acteur des plus improbables. Nicolas Cage devait en effet camper le rôle du Bélier jusqu’à un départ inexpliqué du projet.
Il est indéniable qu’un des facteurs de la force et de la réussite du film est la présence de Mickey Rourke, acteur en déclin qu’on avait quasiment oublié et mis à la trappe. Avec ce film, le voilà affublé d’un Golden Globe du Meilleur Acteur dans un film dramatique. Et c’est allé un peu vite en besogne que de l’avoir enterré prématurément car après avoir vu The Wrestler on ne peut que s’incliner et avouer l’évidence : The Wrestler est un très grand film.

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  1. Le film n’aurait pas du tout été le même avec Cage… Ouais… totalement différent, j’imagine.
    J’ai adoré la photographie de ce film est c’est vrai que son maitre mot est l’émotion, le personnage principale ne manque pas d’émouvoir même s’il n’est pas bleu-blanc, en particulier avec sa fille. Bref, un film magnifique que je devrais revoir, d’ailleurs…

  2. Très bon article: on voit que le film t’a complètement enchanté.
    Il est clair que The Wrestler est une réussite même si je le trouve un peu trop prévisible.
    Concernant l’abandon du projet par Nicolas Cage, la petite histoire raconte que le rôle fut tout d’abord proposé à Mickey Rourke mais Arronofsky fut contraint de le remplacer par Nicolas Cage suite aux demandes des producteurs qui voyait en Mickey Rourke une menace pour la réussite du tournage. Cependant, Cage a ensuite décider de lui-même se retirer pour offrir le rôle à Mickey Rourke, qui est un ami de longue date. C’est grâce à ce retournement de situation que la production accepta finalement d’offrir le rôle à Mickey Rourke.