Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l’Etat de Washington, pour vivre avec son père. Elle s’attend à ce que sa nouvelle vie soit aussi ennuyeuse que la ville elle-même. Or, au lycée, elle est terriblement intriguée par le comportement d’une étrange fratrie, deux filles et trois garçons. Bella tombe follement amoureuse de l’un d’eux, Edward Cullen. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre les deux jeunes gens : lorsque Isabella comprend que Edward est un vampire, il est déjà trop tard.
Note de l’Auteur
[rating:2/10]
• Date de sortie : 07 janvier 2009
• Réalisé par Catherine Hardwicke
• Film américain
• Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Billy Burke
• Durée : 2h10min
• Bande-annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gA_-DTvb-Xk[/youtube]
Isabella a tout d’une ado à problèmes, l’acné mis à part (parce que tu comprends, les boutons c’est pas bankable). Sa mère fornique à droite à gauche et son père s’est enterré dans un bled au fin fond de l’état de Washington. C’est là que notre héroïne emménage, sans doute pour échapper à l’influence néfaste de sa génitrice.
A son arrivée il pleut, Papa tire la tronche et il est accompagné d’un indien en fauteuil roulant. On a connu mieux comme comité d’accueil. Cerise sur le gâteau, l’unique bande de geeks du bahut s’entiche de la nouvelle et lui met le grappin dessus à la cantine. Entre la salade et la purée, alors que ses potes n’en finissent pas de débattre autour du dernier épisode de Heroes, Bella se réfugie derrière les écouteurs de son iPod quand une stupéfiante vision l’arrache à « Monsoon » de Tokyo Hotel.
Un grand brun inexpressif au regard vide et au teint pâle, vraisemblablement membre du clan goth du lycée, fait son entrée au ralenti. L’occasion pour le spectateur d’admirer une performance d’acteur : une seule expression, que dis-je, un seul masque d’inflexibilité pour exprimer toute une palette d’émotions. Pour Bella et des millions de collégiennes en fleur, c’est le coup de foudre.
Avec son air inaccessible tendance autiste, Edward est quand même un peu chelou. Il renifle la fille en cours de chimie et plus tard lui sauve la vie en arrêtant d’une main un pick-up lancé à pleine vitesse. Tout en lui faisant du gringue, Bella se dit que peut-être, ce mec cache un lourd secret. Elle enquête et découvre rapidement le pot aux roses. Edward est un putain de vampire. S’ensuit une série de ballades en forêt, l’occasion d’assister à une flopée de dialogues passionnants entre deux jeunes qui se tournent autour sans oser faire le premier pas.
« Je t’aime mais tu comprends, j’aimerais bien sortir avec toi.
– Moi aussi mais on peut pas s’mettre ensemble, j’suis trop un monstre. »
En filigrane le sens caché de cette mascarade apparaît de plus en plus clairement. C’est ce qu’on appelle une apologie de l’abstinence, via une allégorie aussi subtile qu’un éléphant qui fait des claquettes dans un magasin de porcelaine.
Comme tous les ados, Edward a les hormones en ébullition. Mais parce que c’est un gars bien, il refoule son irrépressible envie de trousser mordre Bella. Laquelle, amoureuse, se sent prête à passer à la casserole se faire vampiriser. Edward résiste, refuse (pas avant le mariage ?). Par opposition à ce preux chevalier, son alter ego maléfique incarne celui qui cède à la tentation, qui assouvit une pulsion naturelle ici traitée comme une perversion.
La voici, la morale un poil conservatrice de ce « Roméo & Juliette chez les vampires », à l’origine un roman de Stephenie Meyer, roman que Stephen King a lu.
Avec un tel sujet, la « spécialiste de l’adolescence » Catherine Hardwicke (réalisatrice du sulfureux Thirteen) assure en tout cas ses arrières en se mettant d’emblée des millions de jeunes dans la poche. Bingo, le film cartonne. Même qu’on aura droit à la suite.
Quelque chose à sauver ? Oui, la beauté des paysages et surtout la superbe musique de Carter Burwell, compositeur attitré des Frères Coen. Mais certainement pas ce match de baseball entre faces de craie sur fond de « Supermassive Black Hole » de Muse. Une sorte de kitchissime clip truffé d’effets cheap, avec des balles qui fusent comme des boules de feu, des gentils qui sautent et des méchants qui prennent des poses invraisemblables pour montrer à quel point ils sont vilains.
Non, sérieusement. Mon petit doigt me dit que sur le même thème (vampirisme et adolescence), le primé au Festival de Gérardmer Morse propose une variation juste mille fois plus intéressante que cette vaste arnaque 100% Emo Kids Approved.