400 DAYS
© Marco Polo Production

[CRITIQUE E-CINÉMA] 400 DAYS

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Mise en scène
4
Scénario
4
Casting
4
Photographie
4
Note des lecteurs16 Notes
4.4
4

Depuis août 2015, six scientifiques de la NASA ont accepté d’être enfermés pendant un an sous un dôme d’à peine onze mètres carrés, afin d’évaluer les conditions d’un voyage sur Mars. Avis aux claustrophobes donc, puisque 400 Days s’inspire peu ou prou de ce projet scientifique pour garantir une heure et demie d’atmosphère oppressante. Déplaçant l’action dans un abri souterrain et réduisant l’équipe à quatre astronautes, on pouvait tout aussi bien attendre du film de Matt Osterman, un huis clos fauché et opportuniste, qu’un petit bijou efficace et surprenant, lorgnant du côté des succès de la science-fiction angoissante (Moon, Sunshine, Solaris) sans hélas pouvoir prétendre à leur aura, à cause de sa discrète sortie en direct-to-video.

Mais dès les premières minutes, 400 DAYS laisse apparaître les défauts qui priveront progressivement le spectacle de toute crédibilité. A n’en pas douter, nous sommes bien là devant un film d’exploitation qui ne trouve à aucun moment le moyen de palier la maigreur de son budget par la tenue de route ou l’originalité d’un scénario. On était en droit d’attendre une réelle ambition dans cette production, qui exploite ouvertement le filon aérospatial des Interstellar, Gravity et autres Seul sur Mars ; mais très vite les dialogues dissonants et la succession d’acteurs peu charismatiques à l’écran, nous mettent la puce à l’oreille quant à la médiocrité de cette resucée des codes et des canons du cinéma de genre.

Fondamentalement, il est difficile de croire à une intrigue qui ne choisit pas ses tensions sous-jacentes et ses rebondissements en fonction de leur crédibilité et de leur probabilité au sein du monde où elle se déroule, mais en fonction de leur intérêt sur le plan dramaturgique, sur leur possible apport dans l’angoisse. Aussi, avec ce genre d’écriture scénaristique peu rigoureuse, on se retrouve avec quatre astronautes qui paraissent tout sauf psychologiquement équilibrés et parés pour l’expérience qui les attend, puisqu’ils sont davantage mus par leurs ressentiments et leur émotions, que par leurs sens de la réflexion et leur sang-froid. Si nos quatre hurluberlus peuvent à la rigueur trouver leur place dans un camping ou un campus universitaire pour un slasher décérébré, dans leurs tenues d’astronautes, ils sont tout sauf crédibles.

Photo du film 400 DAYS
© Marco Polo Production

Quelle organisation scientifique aurait l’idée d’enfermer le fade Brandon Routh face au bourrin Dane Cook, afin d’évaluer leurs comportements lors d’un voyage spatial ? L’un s’est murgé et a fini en garde-à-vue, la nuit précédant le début de l’expérience ; l’autre passe son temps à draguer lourdement la seule femme de l’équipe et à montrer ses biceps pour intimider ses rivaux masculins. C’est quoi le programme en fin de compte : comment devenir le premier beauf de l’espace ? Et leurs coéquipiers sont loin de relever le niveau, puisqu’ils perdent leur esprit rationnel et basculent dans la folie au bout d’à peine une demi-heure de métrage, là où le spectateur s’attendait à voir l’enfer se dessiner crescendo par touches subtiles, à mesure que les jours s’accumulent.

On commence dès lors à se dire qu’on a déjà vu cent fois cette intrigue, et bien mieux exploitée d’ailleurs ; qu’avec sa direction artistique impersonnelle et son casting peu crédible, 400 DAYS tient moins du résultat abouti que d’une « version bêta » d’un projet qui se cherche encore, tant dans ses moyens techniques que dans ces ressources scénaristiques. Mais au moment où la déception fait place à la résignation, Matt Osterman, réalisateur et auteur du film réussit à captiver notre attention en faisant non seulement apparaître des motifs horrifiques qui détonnent avec l’ambiance de la première demie-heure, mais en faisant surtout basculer ses protagonistes dans un autre type de récit. Je ne divulgâcherais pas de quoi il en retourne, pour les spectateurs que je n’ai pas encore découragé, mais malheureusement ce brusque changement de cap ne fait que précipiter le plantage fatal du film.

« On a déjà vu 100 fois l’intrigue de 400 DAYS. Et bien mieux exploitée d’ailleurs. »

Si encore la technique garantissait une épouvante et une ambiance glauque, efficiente à défaut d’être originale, les amateurs du genre auraient au moins quelque chose de conséquent à se mettre sous la dent, mais le chef opérateur semble avoir abandonné le navire et certains plans sont tout bonnement illisibles. Reste une scène dans un dinner qui ne manque pas d’intérêt par son traitement du concept d’ « inquiétante étrangeté« , mais elle arrive hélas trop tard pour sauver le film. Au final, Osterman semble avoir divisé son intrigue en deux parties distinctes, moins par souci d’originalité que pour palier son incapacité à traiter jusqu’au bout le concept de la première partie, celui du huis clos aérospatial. Pourquoi préparer des éléments, comme par exemple, le vlog que doit tenir un des personnages pour rester en contact avec l’extérieur, et ne pas les mettre à profit pour installer progressivement les éléments fantastiques ? Je serais tenté de m’adresser aux responsables du film en reprenant une réplique absurde de Brandon Routh : « Tu prends cette mission trop au sérieux. » Ben ouais, les gars, un tel enjeu scientifique et humain, ça demande un minimum au sérieux !

Disponible en DVD, Blu-ray et VOD depuis le 16 décembre 2015.
Diffusé en exclusivité sur Syfy le 2 mars 2016 à 20h50.

Arkham

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Affiche du film 400 DAYS

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Titre original : 400 Days
Réalisation : Matt Osterman
Scénario : Matt Osterman
Acteurs principaux : Brandon Routh, Caitlin Lotz et Dane Cook
Pays d’origine : USA
Sortie VOD : 16 décembre 2015 en DVD, Blu-ray et VOD
Editeur : Marco Polo productions
Durée : 1h30min
Synopsis : Quatre astronautes sont enfermés dans un simulateur pour tester les effets psychologiques d’un voyage dans l’espace. Lorsqu’ils en ressortent finalement, après 400 jours qui ont vu leur état mental se dégrader, ils découvrent qu’on ne leur a pas tout dit sur cette mission de simulation…

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S. L.
S. L.
Invité.e
30 décembre 2016 2 h 21 min

A la première minute du film (dans la version française) le personnage principal dis « j’ai décidé d’arrêter »…

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