[dropcap size=small]U[/dropcap]ne des difficultés d’être critique, c’est l’objectivité. Bon ça va, s’il n’y a que ça, quand même, il n’y a pas vraiment à se plaindre. Et ça va, on a connu pire comme insurmontable difficulté. Sais-je l’être ? Dois-je l’être ? Là n’est pas la question. Aujourd’hui on s’occupe du court métrage de Teddy Devisme, ex-compagnon d’écriture sur ce site.
Mais ne vous en faites pas, aucune complaisance ne sera de la partie. Car lorsqu’une chose est plutôt bien, complaisant ou non, l’unanimité sera de mise. Et donc oui, comme vous le devinez, le court métrage servi par le monsieur et d’une qualité franche.
Ecrit et réalisé par Teddy Devisme, ce petit morceau animé brasse de multiples thèmes desservis par une réalisation plus que correcte. Etre omnipotent s’avère toujours être une bonne chose. En effet, l’alliance entre le fond, la forme et l’idée est de ce fait plutôt réussie et fluide. Le film se tient, est bien en place et se déroule sans accroche dans une atmosphère ordonnée qui jamais ne dissone.
Si l’ensemble dégage une continuité ainsi qu’une ambiance bien contenue, sorte de bulle unie, l’histoire, quant à elle, à la force de déployer de nombreuses pistes. Amour, paraitre, solitude, relations, préjugés, effet de groupe, timidité, popularité etc. En quelques minutes le réalisateur nous permet d’entrevoir de nombreux sentiers de discussion et de nous les laisser s’instiller calmement dans nos esprits. Les pistes de réflexion sont nombreuses et ouvertes. En quelques plans, l’universalité et la multiplicité des thèmes se construit. Le film, finalement, par sa diversité des sujets, réussit à nous raconter simplement la vie.
« Fin, délicat, vivant, aérien, DERNIER BAISER D’ETE est une jolie chronique portée par le rythme des émotions et une bande son très juste. »
Cette force d’embrassement de thèmes est d’autant plus un exploit par la courte durée du film. Et si l’on se retrouve face à un si bel étalage de questionnements, c’est bien grâce à la force de la mise en scène. Délicate, aérienne, porté par des choix musicaux toujours en accord avec la finesse du court métrage, elle nous permet de nous laisser emporter au rythme des sentiments et des péripéties si vraies des protagonistes. Le découpage du film est habile et permet de mettre en évidence chaque côté et vision de l’histoire par les personnages principaux. Une vue globale, pour toujours mieux vivre, ressentir et comprendre cette chronique.
Mais jamais de bla-bla. Le réalisateur fait en effet confiance aux non-dits. Les sentiments parlent toujours mieux. Expliquent mieux. Le film est alors porté par la valse des sentiments et des situations plutôt que par des dialogues explicatifs. Ne jamais tout dire au spectateur mais le laisser se guider par les émotions pour toujours mieux comprendre la vie. Et cela, bien entendu, fonctionne. Et à merveille. Nul besoin de litanies pour être dans le film, aux côtés des personnages. Etre humain suffit pour comprendre cette histoire.
Fin, délicat, vivant, aérien, DERNIER BAISER D’ETE est une jolie chronique portée par le rythme des émotions et une bande son très juste. Un court-métrage qui, en peu de temps, dit beaucoup de choses.
Et une chronique courte qui essaye de faire de même.
[divider]CASTING[/divider]
• Titre original : Dernier baiser d’été• Réalisation : Teddy Devisme
• Scénario : Teddy Devisme
• Acteurs principaux : Ludivine Roulet, Maxime Nourrichard
• Pays d’origine : France
• Sortie : 14 Mai 2014
• Durée : 25mn
• Synopsis : Un jeune homme, plutôt solitaire, est secrètement amoureux d’une jeune fille.
[divider]LIEN STREAMING (disponible dès le 14 mai 2014)[/divider]