[critique] In The Cut

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Professeur de lettres new-yorkaise, Frannie vit seule. Bien qu’étudiant l’argot et les romans policiers, elle s’est toujours tenue loin de l’aspect glauque de la ville.

Un soir, dans un bar, elle est le témoin d’une scène intime entre un homme et une femme. Fascinée par l’intensité de leur passion, elle n’a que le temps de remarquer le tatouage de l’homme et la chaleur de son regard.
Le lendemain, elle apprend qu’un meurtre a été commis tout près de chez elle. Malloy, le policier chargé de l’enquête, a le sentiment qu’elle est au courant de quelque chose. Frannie se sent attirée par cet homme, mais son attitude l’effraie tout autant que le tatouage sur son poignet. Le doute s’insinue en elle.
Impliquée chaque jour un peu plus dans l’enquête et dans une liaison qui libère autant qu’elle lui fait peur, Frannie est tentée de tout quitter…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 17 décembre 2003
Réalisé par Jane Campion
Film américain
Avec Meg Ryan, Jennifer Jason Leigh, Mark Ruffalo
Durée : 1h42min
Bande-annonce :

[youtube]http://fr.youtube.com/watch?v=6ZKfF84LKT0[/youtube]

Ce film, réalisé par Jane Campion qui a déjà décrit avec subtilité et intelligence des portraits de femmes comme dans La Leçon de Piano, atteint avec ce film une nouvelle frontière.
Tout d’abord grâce à son sujet. Frannie est une femme solitaire, voire esseulée, professeur de lettres et écrivain à ses heures. Elle écrit un livre sur l’argot moderne des rues, aidée d’un de ses étudiants dont les motivations envers son enseignante restent ambiguës. Sa sœur est sexuellement plus extravertie mais pas plus heureuse pour autant.
A l’occasion d’une de ses rencontres avec son étudiant dans un bar, elle surprend discrètement dans le sous-sol une scène qui va chambouler la chasteté contrainte qu’elle vit depuis quelques années. Un homme, dont le visage est caché dans l’ombre, se voit offrir une fellation par une femme dont le look vestimentaire évoque une prostituée.
A la fois choquée et excitée, elle ne peut se résoudre à quitter du regard cette attirante impudeur. De retour chez elle, elle fait la rencontre d’un policier enquêtant sur un meurtre : la tête d’une prostituée a été retrouvée près de chez elle. Sans pouvoir aider à faire avancer l’enquête, elle s’engage dans une sulfureuse liaison avec ce policier. Et tout va devenir flou : est-elle traquée par un dangereux tueur ? Son ancien amant, déséquilibré et amoureux d’elle, y joue-t-il un rôle ? Cet étudiant est-il vraiment fiable ? Et ce policier, mystérieux et sombre amant possédant au poignet le même tatouage que l’homme au visage caché du bar, ne cacherait-il pas un dangereux secret ?

La trame du film relie personnages secondaires et principaux dans un complexe mélange de suspense, psychologie et érotisme. Le sujet en lui-même étant d’une forte intensité, Jane Campion a intelligemment choisi Meg Ryan pour interpréter le rôle de Frannie. Abonnée aux rôles de belles et naïves héroïnes de mélodrames, il est surprenant de la retrouver dans une œuvre aussi sombre. Car ce que Jane Campion veut filmer avant tout, c’est l’érotisme, la sensualité, le désir. Et surtout faire intervenir le désir du spectateur. Chaque image transpire une tension sexuelle fantastique, magnifiant le mélange entre excitation, danger, sexe et mort. Sans concession, le film s’avère parfois cru, tant dans les dialogues que dans les images ; la scène où Meg Ryan découvre par hasard la scène intime choque, interpelle, et son personnage n’est pas épargné non plus par la nudité. Mark Ruffalo, jamais clair, toujours subtil, possède un charisme rare. La mise en scène est superbe, chaque plan mélangeant décors flous/personnages nets et inversement. Les corps, les gestes, les silhouettes, les effleurements de peau de chaque personnage révèlent un rare érotisme.

L’évolution de la trame policière fait un peu défaut au fur et à mesure du film, mais on sait bien que ce n’est pas la priorité de Jane Campion. Elle réalise ici un de ses meilleurs films, le plus beau de Meg Ryan, donne un rôle en or à Mark Ruffalo, et parvient à nous troubler comme rarement des cinéastes nous donne l’occasion. Une œuvre solide, sulfureuse et films de chevet pour tout cinéphile amateur d’œuvres ambitieuses.

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  1. Puritain, téléphoné, ridicule, à mon avis il s’agit là d’un des pires films de l’histoire du cinema, et on ne parle pas du botox de M.Ryan!

    et puis dans le genre il est préférable d’avoir vu le chef d’oeuvre « Klute » avant: Cependant vous avez le droit, bien sûr & evidemment, de ne pas être d’accord…