[critique] Irina Palm

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Maggie, une veuve de 50 ans, cherche désespérément de l’argent pour payer un ultime traitement à son petit-fils mourant. Après une énième tentative infructueuse, Maggie erre dans les rues de Soho à Londres. Elle s’arrête devant le « Sexy World » où une affiche indique : « Cherchons hôtesse ». Trop désespérée et perdue pour se rendre compte de ce qu’elle fait, elle entre. Miki, le patron, n’en croit pas ses yeux mais intrigué par Maggie et amusé par la situation, il lui propose un job. Sous le pseudonyme d’Irina Palm, Maggie s’applique pour ne pas perdre son job.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 09 mai 2007
Réalisé par Sam Garbarski
Film français, britannique, belge, allemand, luxembourgeois
Avec Marianne Faithfull, Miki Manojlovic, Kevin Bishop
Durée : 1h43min
Bande-annonce :

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On ne chronique pas que des films à gros budget sur le Blog du Cinéma. Preuve en est Irina Palm, petit film passé inaperçu lors de sa sortie en salles en mai 2007.
Le pitch pourrait sentir le vécu pour une personne lambda. Que feriez-vous par amour, si vous apprenez que votre mari, votre femme, votre enfant est malade et qu’un besoin urgent d’argent est nécessaire ?
Maggie, 50 ans, est confronté à ce problème avec son petit-fils. Elle ne peut rester insensible face à la maladie de son petit rejeton et doit tout tenter pour avoir enfin un traitement qui fonctionnerait et lui rendrait une partie de sa vie.
On y pense indubitablement, en arrière-plan. On ose y penser d’abord mais plus le temps avance, plus il faut réagir. Que faire ? Par quoi commencer ? Puis on s’arrête devant un bâtiment qui propose des hôtesses d’un nouveau genre. Un euphémisme sous forme de synonyme qui fait passer la pilule quant à la réelle profession de cet intitulé. Elle entre et propose ses services.

Marianne Faithfull est incontestablement une bonne actrice et son parcours cinématographique en dit long : One Plus One / Sympathy For The Devil de Jean-Luc Godard, Hamlet de Tony Richardson, Intimité de Patrice Chéreau ou bien encore Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Une apparition également dans un film récent, Paris Je t’Aime d’Olivier Assayas.
Face à elle, un Miki Manojlovic en grande forme. On a pu le voir dans 3 films d’Emir Kusturica, dont le dernier, Promets-Moi et il sera à l’affiche de Largo Winch en décembre prochain dans le rôle de Nerio Winch.

Un film britannique, une actrice britannique et un acteur serbe dans le rôle du maquereau. Il fallait sans doute cet accent de l’Est pour faire passer davantage la pilule du milieu très fermé du proxénétisme et de la prostitution. Quoiqu’il en soit, les lieux sont bien trouvés et ce bar ressemble à s’y méprendre à un de ces vieux bars miteux de fond de ville en manque de sexe et manquant tout naturellement de romantisme et de courtoisie. Non, ici place à une masturbation mentale et physique, au premier et second sens du terme.

La réaction du fils de la « prostituée » est tout ce qu’il y a de plus légitime. Mais une fois avoir réfléchi, son avis diffère et il pense à son propre enfant. Il haït sa mère d’avoir pu faire ça, d’être descendu aussi bas au niveau de l’éthique et de la morale. Puis le voici plus compréhensif, face à une explication qui sait se faire attendre, qui reste dans le flou tout le long du film.
Et vient la libération pour Maggie : tout dire, en priorité à ses amies du bridge et aux commerçantes qu’elles côtoient. On ne peut plus se taire à un moment donné. Si en plus on peut se venger d’une ou deux choses au passage, la révélation se fait d’autant mieux.

Sam Garbarski (Le Tango Des Rashevski) signe là un film poignant à plus d’un titre, et nous fait réfléchir à des choix qui parfois sont difficiles à prendre.
A noter une bande-son interprétée par le groupe belge Ghinzu. Rappelez-vous le tube « Do You Read Me ? ».

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  1. Ce que j’ai aimé c’est le coté mystérieux du personnage, elle est difficile à cerner et ce, jusqu’à la fin.
    Sinon, outre quelques passages inutiles et longs, c’est un film à voir !

  2. C’est vrai que c’est un bon film, qui traite d’un sujet difficile sans pour autant en faire des tonnes, c’est humain et juste tout en restant pudique. Forcément, ça passe, mais c’est malheureusement rare des films comme ça.

    Par contre, je me permets une petite correction : Marianne Faithfull a joué dans le segment de Gus Van Sant (dans l’imprimerie), celui d’Olivier Assayas, c’est celui avec Maggie Gyllenhaal qui achète de la coke.